Le
12 MARS dans le cadre de la journée nationale pour dire NON à
l'état d'urgence et à la déchéance à l'appel de 180
organisations.
À
CLERMONT-FERRAND
Lire
le tract d'appel ICI
ou ci-dessous
RASSEMBLEMENT
à Clermont-Ferrand
SAMEDI
12 MARS
15H00
PLACE DE JAUDE
*
pour demander la levée immédiate de l’état d’urgence et de
l’état d’exception permanent,
*
pour l'abandon de la constitutionnalisation de l’état d’urgence
et de la déchéance de nationalité,
*
pour l'arrêt de la répression et de la stigmatisation des
manifestant-e-s et militant-e-s des mouvements sociaux, des
migrant-e-s, des musulman-e-s ou supposé-e-s l’être, des
quartiers populaires
*
pour le respect de la liberté de manifester, de se réunir et de
s’exprimer
10
ARGUMENTS CONTRE L’ÉTAT D'URGENCE
L’état
d’urgence est inutile
Depuis
1986, une vingtaine de lois antiterroristes ont été votées, la
plupart du temps en réaction à des attentats : en 1986, en 1996,
après le 11 septembre 2001, après les attentats de Madrid (2004) ou
de Londres (2005).
Ces
lois n’ont pas empêché que des attentats soient commis en France,
par contre elles ont multiplié les mesures d’exception et les
régimes particuliers...
L’état
d’urgence frappe principalement les mouvements sociaux, les
quartiers populaires et les musulman-e-s
Depuis
le 13 novembre 2015, des manifestations de mal logé-e-s, deNfemmes,
de réfugié-e-s, d’écologistes, de salarié-es ont été
interdites … des militant-e-s sont poursuivi-e-s pour avoir bravé
l’interdiction.
Des
militant-e-s des mouvements sociaux, des musulman-e-s ou supposé-e-s
l’être, des habitant-e-s de quartiers populaires ont été
assigné-e-s arbitrairement à résidence et/ou ont subi des
perquisitions violentes et des humiliations, sans lien avec le
terrorisme.
L’État
refuse réparation à certaines victimes collatérales des attentats,
comme les habitant-e-s de l’immeuble pris d’assaut par le RAID à
St Denis ou les victimes d’abus policiers.
La
déchéance de la nationalité dans la constitution est une menace
pour 3,7 millions de binationaux
Réclamée
par l’extrême droite, cette mesure crée deux catégories de
citoyens alors que selon la constitution, les citoyens sont libres et
égaux en droit. Elle est d’autant plus grave qu’elle pourrait
être étendue ultérieurement à d’autres délits que le
terrorisme.
L’état
d’urgence et la déchéance sont inefficaces
D’après
les statistiques officielles, les autorités ont procédé à 3 242
perquisitions entre le 14 novembre 2015 et le 29 janvier 2016. 4
perquisitions ont abouti à l’ouverture d'une enquête pénale pour
une infraction effectivement liée au terrorisme selon le droit
français.
Quant
à la déchéance de nationalité, tout le monde s’accorde pour
dire qu’elle n’arrêtera jamais un terroriste.
L’état
d’urgence a été, est et sera toujours dangereux pour la
démocratie
La
loi sur l’état d’urgence a été votée en 1955, en pleine
guerre d’Algérie. C’est sous couvert de l’état d’urgence
que, le 17 octobre 1961, le préfet Maurice Papon a fait assassiner
des centaines d’Algériens à Paris. Et c’est encore sous l’état
d’urgence que, le 8 février 1962, le même Papon fait interdire
une manifestation pour la paix, ce qui conduira à l’assassinat par
la police de 9 militants à Charonne.
Cette
loi a été appliquée ensuite contre la révolte des banlieues en
2005 par le Ministre de l’Intérieur Sarkozy. Depuis son
instauration le 13 novembre au soir, elle a servi contre les
réfugié-e-s et leurs soutiens, contre les féministes, les
écologistes, les musulmanes et musulmans (ou supposés tels), et des
syndicalistes.
L’histoire
nous montre que toutes les lois d’exception servent à durcir le
pouvoir et à réprimer la population.
Si
l’état d’urgence était inscrit dans la constitution, un
gouvernement autoritaire aurait les mains libres pour frapper
durement les opposant-e-s.
Avec
l’état d’urgence, l’armée s’installe dans le paysage
Avec
cet état d’exception sans fin (car le terrorisme est aussi sans
fin), l’État mobilise inutilement des dizaines de milliers de
policiers et de militaires, patrouillant des heures dans les rues
uniquement pour laisser croire à la population qu’elle est
protégée.
Ce
climat de militarisation durable de la société nourrit la peur de
l’autre. La sur-mobilisation des forces répressives réduit la
capacité de faire face au terrorisme que l’on prétend combattre.
L’arbitraire
policier et étatique est renforcé, le contrôle du juge est
affaibli
C’est
un acte de défiance à l’égard des juges qui font leur travail
dans des conditions précaires. C’est une grave erreur de limiter
son contrôle face aux attentats.
Les
lois existent, mais les moyens manquent, chaque fait divers le
démontre !
L’état
d’urgence consacre ainsi à la fois la marginalisation du juge et
l’accroissement des atteintes aux libertés sur des critères
vastes et flous d’ordre public ;
Le
gouvernement crée un régime d’exception
Inscription
de l’état d’urgence dans la constitution, prolongation de l’état
d’urgence jusqu’à l’adoption d’une nouvelle loi
anti-terroriste qui renforce les pouvoirs de la police : le
gouvernement multiplie les régressions démocratiques .
Un
complexe militaro-sécuritaro-numérique se met en place,
débouchant
sur une société de contrainte et d’hyper surveillance. La loi de
renseignement et le renforcement du contrôle sur Internet en sont
l’illustration.
L’état
d’urgence devient la règle
La
loi sur le crime organisé et le terrorisme qui arrive en débat va
encore plus loin. Elle permettra, sans le contrôle du juge et hors
l’état d’urgence, les perquisitions de nuit, les contrôles
d’identité, la fouille des bagages, la garde à vue arbitraire
pendant 4h sans avocat. Un policier pourra ouvrir le feu contre un
individu armé qui ne le vise pas, ou garder son arme de service 24h
sur 24 …
Le
« délit prédictif » est introduit dans l’état d’urgence
: le
simple
soupçon qu’une personne pourrait commettre un délit pourra
suffire à justifier une assignation à résidence, ou une
perquisition.
L’État
renforce la répression et fragilise la cohésion
La
guerre est la cause du terrorisme. Au lieu de militariser la société,
de réprimer les mouvements sociaux comme les 8 de Goodyear, de
laisser le ver raciste frayer son chemin, il faudrait rechercher la
paix, abolir le contrôle au faciès et les camps de rétention,
introduire dans la constitution le droit de
vote
des étranger-es et ouvrir de nouveaux droits sociaux, réduire les
inégalités …
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire