Communiqué
du NPA du 28 avril 2020
L’incohérence
sanitaire, c’est tout ce qu’il faudra retenir du plan de
déconfinement présenté cette après-midi par le Premier ministre à
l’Assemblée nationale.
Au-delà
d’un certain nombre de mesures annoncées qui auraient du l'être
dès le début de cette crise (et on sait ce que valent leurs
annonces...), bien malin qui comprendra dans ce fatras de dates et
d’exceptions la logique de santé publique qui prévaut.
Une
date générale de déconfinement annoncée, le 11 mai, sauf pour
certains départements que l’on connaîtra le 7 mai.
Une
réouverture des établissements publics et des commerces, sauf pour
ce qui concerne par exemple les lieux de culture ou les bars…
Le
gouvernement se précipite, mais ne prend pas les mesures réellement
nécessaires pour contenir l'épidémie : des moyens humains et
financiers à la hauteur pour les hôpitaux, l'arrêt des productions
non essentielles, la protection des travailleur/ses...
Édouard
Philippe a beau vouloir poser en protecteur, multiplier les annonces
de « distribution » de millions de masques pour le grand
public (sans gratuité bien entendu !) et annoncer 700 000 tests par
semaine (après le 11 mai !), l’important est dans ce qu’il ne
dit pas.
Cette
fin de confinement à marche forcée, sans aucune garantie sanitaire,
le gouvernement la veut à tout prix car il souhaite ainsi répondre
aux exigences du Medef.
«
Nous sentons que l'arrêt prolongé de la production de pans entiers
de notre économie (...) présenterait pour le pays (...) un risque
de l'écroulement » : l’objectif réel est bien de
relancer la production et la consommation, bref les profits et
l’exploitation, à l’image de ces milliards débloqués pour
les grandes entreprises depuis le début de la crise.
Par
contre, on attend toujours des mesures de solidarité économique de
cette ampleur pour celles et ceux qui en auraient réellement besoin.
Les
déclarations faites devant l’Assemblée nationale en faveur de la
santé publique n’engagent pas à grand-chose, surtout quand elles
sont renvoyées à plus tard… ou à jamais.
Qu’est
devenu par exemple ce fameux plan d’investissement en faveur des
hôpitaux annoncés par Macron à Mulhouse il y a plusieurs semaines
?
«
Protéger, tester, isoler »,
certes
mais pourquoi pas ici et maintenant
alors
que le virus est là depuis deux mois ?
Tout
simplement parce que ce pouvoir, qui n’a rien anticipé, n’a pas
les moyens de ses belles paroles, alors que l’on a besoin de tests,
de lieux pour isoler les malades, d’équipes pour assurer le
suivi...
Pour
mieux se défausser, le Premier ministre annonce que leur «
politique repose (...) sur la responsabilité individuelle et la
conscience que chacun doit avoir de ses devoirs à l’égard des
autres ».
Quel
culot de la part de ce pouvoir irresponsable qui n’a fait que
minorer la crise sanitaire qui s’annonçait et se montre depuis
plusieurs semaines incapable d’y répondre !
De
ce point de vue, la population qui, majoritairement est défavorable
à la réouverture des écoles dans ces circonstances, sait se
montrer bien plus « responsable » que Macron, Philippe,
Véran, Blanquer et cie.
Prolonger
leur prétendu « état d’urgence sanitaire » jusqu’à au
moins fin juillet au lieu de décréter un véritable « état
d’urgence social » - ne pas dire un mot sur le chômage, le
logement, l’alimentation ou la précarité, ne donner qu’au
compte-goutte des moyens pour la santé, exercer une pression pour
qu’on bosse, restreindre les libertés publiques - voilà tout ce
qu’ils ont à nous proposer.
Mobilisons-nous,
à commencer par ce vendredi 1er mai, contre la politique du
gouvernement, pour des mesures d’urgence pour la santé, des tests
et des masques gratuits, pour aller vers un déconfinement en toute
sécurité.
Contre
l’irresponsabilité de ce pouvoir, déconfinons nos colères et
prenons nos affaires en main !