samedi 31 juillet 2021

CONTRE L’AUTORITARISME, POUR UNE VRAIE POLITIQUE SANITAIR, PAS DE TRÊVE ESTIVALE !

 

Depuis les annonces d’Emmanuel Macron le 12 juillet, la contestation des projets gouvernementaux, et notamment du pass sanitaire, ne faiblit pas.

Il faut dire qu’une fois de plus, la Macronie a choisi le passage en force, avec toujours le même principe : contraindre plutôt que convaincre.

Logique dangereuse

Ce pass sanitaire est une aberration.

Exemple particulièrement significatif parmi bien d’autres, l’obligation de présenter un pass sanitaire attestant dune vaccination complète, un test sérologique négatif ou un certificat médical de rétablissement du covid... pour toute personne se rendant dans un établissement sanitaire, social ou médico-social. Autrement dit, de potentielles privations de soins médicaux au nom d’arguments… de santé publique.

De plus, si à cette heure, le principe du licenciement d’un.e salarié.e sans pass sanitaire n’est plus d'actualité, on parle néanmoins de suspensions de salaires... et même d’une possibilité maintenue de licencier.

Et si le gouvernement affirme que les vérifications d’identité ne seront pas systématiques, c’est pourtant la surveillance généralisée qui s’étend.

Enfin, à l’heure où l’hôpital manque cruellement de personnels et que la quatrième vague se développe, imagine-t-on que les soignant.e.s qui refuseront de se soumettre à l’obligation vaccinale seront interdits autoritairement d’exercer leur métier ?

Quand les héros deviennent des traîtres

Il y a un an, les soignant.e.s étaient des « héros », que Macron voulait même faire défiler le 14 juillet…

Aujourd'hui celles et ceux qui hésitent seraient coupables de faire circuler la maladie, menacés d'être privés de salaire puis d’emploi. Il y a un an, le pouvoir n'avait guère de scrupules sur les risques de contamination, quand il envoyait les soignant.e.s « au front », sans masques appropriés, avec des sacs poubelles faute de sur-blouses, et quand les directions hospitalières imposaient à celles et ceux qui étaient contaminés de reprendre le travail s'ils et elles n'avaient plus de symptômes.

En stigmatisant les hospitalier.e.s et, plus largement, les personnes réticentes au vaccin et/ou au pass sanitaire, l'exécutif espère détourner l'attention de ses propres responsabilités dans la remontée de l'épidémie et dans le délabrement d'un système hospitalier qui sera encore moins capable de faire face, faute de personnel et de moyens, à la 4e vague.

Les promesses de moyens supplémentaires pour l'hôpital et les EHPAD sont restées du vent, les conditions de travail et d'accueil des patient.e.s continuent de se dégrader et le management autoritaire et répressif des directions a repris de plus belle, provoquant écœurement et démissions.

Démocratie sanitaire

Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, les dizaines de milliers de personnes qui se mobilisent ne sont pas une meute d’affreux réactionnaires anti-vaccins.

Si l’on retrouve parmi les manifestant.e.s certaines franges de l’extrême droite et des adeptes des théories complotistes qui ne seront jamais nos alliés, la gauche sociale et politique ne peut rester l’arme au pied.

Répétons-le : la vaccination générale à l’échelle mondiale est le meilleur moyen de stopper la pandémie, la balance bénéfices-risques plaidant absolument en ce sens.

Mais disons-le également : cest par la levée des brevets et par des politiques sanitaires ambitieuses et associant la population que la pandémie sera vaincue, pas par la contrainte et l’extension de la surveillance.

L’opposition à la nouvelle loi adoptée à l’assemblée, ainsi qu’aux mesures antisociales qui visent à faire payer la note de la crise au monde du travail, c’est ce que nous continuerons de défendre les semaines qui viennent, y compris en nous joignant, partout où il est possible de porter une telle politique, aux initiatives de mobilisation.

lundi 26 juillet 2021

ASSEZ DE COMPLICITÉ AVEC LE RÉGIME MAROCAIN, LIBERTÉ POUR OMAR RADI ET LES PRISONNIERS POLITIQUES AU MAROC

 

Communiqué de presse du 24 juillet 2021


Le NPA condamne fermement le verdict inique prononcé lundi 19 juillet par la cour d'appel de Casablanca à l'encontre des journalistes indépendants Omar Radi (6 ans de prison ferme, 19 000 euros d'amende) et Imad Stitou (1 an de prison dont 6 mois ferme, 2 000 euros d'amende), ce dernier étant passé du statut de témoin en faveur de Radi à accusé de complicité de crime.

Journaliste militant dénonçant depuis longtemps l'accaparement des terres et la collusion entre milieux d'affaires et dirigeants politiques marocains, cofondateur du média indépendant The Desk, observateur et soutien du Hirak du Rif (un tweet en 2019 dénonçant les lourdes condamnations de 42 porte-voix de cette profonde révolte sociale lui avait déjà valu 4 mois de prison avec sursis pour « outrage à magistrat »), Radi était arbitrairement maintenu en détention provisoire depuis le 29 juillet 2020.

Cette condamnation est d'autant plus scandaleuse qu'elle intervient le jour même des révélations sur « Pegasus », ce logiciel de la firme israélienne NSO utilisé par une douzaine de gouvernements autocratiques, dont celui du Maroc, pour surveiller leurs opposants, nationaux ou non.

Or, comble de l'ignominie, Omar Radi, victime de cet espionnage en 2019 — comme l'avaient révélé en juin 2020 Amnesty international et le consortium de médias indépendants Forbidden Stories contre lesquels le Maroc porte plainte aujourd'hui — était accusé non seulement de « viol » mais d' « atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'État » découlant de « financements étrangers en relation avec des services de renseignement !»

« L'espion c'est Pegasus ! » clamaient en marge de l'audience les soutiens de Radi qui affirme, au terme de ce qui n'est ni plus ni moins qu'un procès politique déguisé en simulacre de procès criminel de droit commun : « Le parquet est motivé par la vengeance et non par la quête de la vérité ».

Cette condamnation s'inscrit dans le cadre d'une offensive judiciaire généralisée des autorités marocaines contre les militants du Hirak, des droits sociaux et de la liberté d'expression, contre des journalistes et des défenseur.e.s des droits humains, offensive qui recourt souvent au montage et à l'utilisation de chefs d'accusation à caractère sexuel comme le montre également la condamnation, quelques jours plus tôt, à 5 ans de prison pour « viol avec violence et séquestration » de l'ancien rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al-Yaoum (aujourd'hui fermé), Soulaiman Raissouni, en grève de la faim depuis plus de 100 jours et dont la vie est aujourd'hui gravement menacée.

Nous dénonçons la complicité constante et scandaleuse des autorités françaises avec le régime marocain, qui ne s’embarrasse ni de ses méthodes de barbouzes ni de l’étouffement des libertés.

Le NPA exige la libération immédiate d'Omar, de Soulaiman, d'Imad et de tous les prisonniers politiques et d'opinion marocains, arbitrairement détenus au terme de procès entachés d'irrégularités, et appelle à amplifier la campagne de solidarité internationale en leur faveur.

samedi 24 juillet 2021

POUR LA VACCINATION, CONTRE LE PASS SANITAIRE !

 


Macron a refusé toute politique sanitaire démocratique, pédagogique, transparente et égalitaire.

Au contraire, il a opté pour une politique répressive, opaque, inconstante, brutale, culpabilisante et discriminante, au service de la production capitaliste.

La population n’a jamais été bien soignée, vaccinée, épaulée, considérée et encore moins associée aux décisions et incluse dans leur mise en œuvre.

Pour le pouvoir, les questions sanitaires ne méritent pas d’être traitées comme un objectif en soi, mais seulement comme un moyen pour maintenir l'usine France en marche. Et pour cela, il faut cogner.

Toute-puissance et incompétence

Si Macron a failli à toutes les étapes de la gestion de la pandémie, c'est aussi parce que quatre décennies de néo-libéralisme ont privé les services publics d’une partie significative de leurs capacités d’agir.

À l'exception révélatrice de ses corps répressifs, police et armée, l'ensemble de l'État manque de moyens financiers, humains, techniques, intellectuels.

La plupart des fonctionnaires en payent le prix au quotidien en même temps que les usager.e.s, enseignant.e.s et soignant.e.s en première ligne.

Les institutions de la Ve République sont vidées du peu de démocratie qu'elles recelaient encore : entouré de quelques conseillers dans son palais pour décider, puis de tous ses flics pour appliquer, Macron est ainsi à la fois tout puissant... et incompétent.

D'abord incapable de bien dépister, tracer, soigner et limiter la diffusion du virus, puis incapable de vacciner rapidement et massivement, Macron et son gouvernement peuvent être tenus un peu plus responsables de chaque nouvelle vague, jusqu'à la quatrième en pleine expansion.

Aux différentes étapes du développement de la pandémie, à défaut d’une véritable politique sanitaire avec les moyens matériels et humains nécessaires, c’est à une fuite en avant que nous avons assisté : confinement, couvre-feu, fermetures en tous genres... et enfin le pass sanitaire.

Pour une politique sanitaire et sociale ambitieuse

La vaccination générale à l'échelle mondiale est le meilleur moyen de stopper la pandémie.

Les obligations vaccinales, qui existent pour d’autres maladies et virus, ne sont pas scandaleuses en soi.

Mais c'est par la levée des brevets, permettant un accès universel au vaccin, y compris dans les pays dominés, la réquisition de l’industrie pharmaceutique et la transparence sur les tests et la production, ainsi que des politiques sanitaires ambitieuses et associant la population que cette pandémie sera vaincue, pas avec un outil qui nous fait rentrer dans une nouvelle étape de la société de surveillance.

Le pass sanitaire pourrait finir dans une carte d'identité biométrique et biomédicale. De lois en renouvellement de l’état d'urgence, les prétendues mesures anti-terroristes nous ont enseigné que leur détournement et l'effet de cliquet étaient systématiques.

Se mobiliser contre le pass sanitaire est nécessaire et urgent. Il porte atteinte aux libertés de déplacement et d'accès à certains services et activités, il met en jeu l'emploi des non vaccinés et apparaît donc comme un nouvel outil de recul social, il crée un climat de surveillance générale, et menace de générer d’inacceptables discriminations sur les lieux de travail et dans les lieux publics.

Il est un concentré

qui dépasse même le cadre sanitaire.

C'est un projet de société.

Mais cette lutte ne peut se mener au nom de l’individualisme ou de lectures confusionnistes, voire conspirationnistes.

Elle doit se faire au nom de la défense des libertés publiques et au nom d'une politique sanitaire et sociale ambitieuse et égalitaire, pour une société démocratique.


jeudi 15 juillet 2021

MACRON VEUT CASSER NOS DROITS. PRÉPARONS UNE RENTRÉE DE LUTTES !

 

Un an et demi après le début de l’épidémie, Macron est fidèle à lui-même : une nouvelle fois, confronté à la rapide montée en puissance d’une « 4e vague » de l’épidémie de Covid-19, il a été incapable dans son allocution lundi soir d’apporter d’autres solutions que les recettes autoritaires et inefficaces qui n’ont pas fonctionné depuis un an.

Détourner l’attention des responsabilités du gouvernement

La vaccination est bien un enjeu décisif pour sortir de cette pandémie, et tout doit donc être fait pour la faciliter.

Il faut aussi imposer la levée des brevets et la réquisition des entreprises pharmaceutiques, pour une vaccination universelle sans laquelle la répétition de « vagues », de plus en plus contagieuses et virulentes, est inéluctable.

Mais la méthode Macroniste,

c’est tout l’inverse :

imposer au lieu de convaincre.

Reniant à nouveau sa propre parole, Macron a annoncé l’obligation pour les personnels des hôpitaux et des EHPAD de se faire vacciner.

Les récalcitrant.e.s seront pointé.e.s du doigt comme responsables des contaminations, s’exposant à des sanctions.

« À partir du 15 septembre, si vous êtes soignant et que vous n’êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payé », a ainsi déclaré Olivier Véran.

Hier « héros » applaudis, aujourd’hui responsables des mort.e.s et de la poursuite de cette épidémie ?

En stigmatisant les soignant.e.s, Macron, Véran et compagnie espèrent détourner l’attention de leurs propres responsabilités dans la remontée de l’épidémie, et dans le délabrement d’un système hospitalier encore moins capable de faire face, faute de personnel et de moyens à cette 4e vague. Leurs promesses de moyens supplémentaires pour les hôpitaux et les EHPAD sont restées du vent, les conditions de travail se dégradent, et le management autoritaire et répressif des directions a repris de plus belle, provoquant écœurement, démissions, et parfois défiance à l’égard des consignes, y compris celle de la vaccination.

La casse sociale toujours au programme

L’extension du pass sanitaire à beaucoup de lieux de vie en août relève de la même « méthode », celle de la contrainte.

Tout cela n’est que la continuation de la façon autoritaire dont Macron veut aussi nous imposer une série de reculs sociaux.

Ainsi, Macron a affirmé que la réforme de l’assurance chômage sera pleinement mise en œuvre dès le 1er octobre.

Alors même que celle-ci, largement rejetée et retoquée à deux reprises par le Conseil d’État, est combattue, en particulier par le secteur de la culture, et que l’on sait que, d’ores et déjà, un.e chômeur/ses sur deux n’est pas indemnisé !

Macron a aussi indiqué qu’il y aura bien une réforme des retraites dès que la situation sanitaire le permettra, fixant un objectif-— « l’âge de départ doit être plus tardif » — prétendument pour « offrir une pension digne » !

« À la rentrée nous aurons rendez-vous avec notre avenir », conclut Macron.

Pour nous, c’est dans la rue

que se scellera d’abord le sort de sa politique.

À nous de préparer une rentrée de luttes, pour défendre nos retraites, pour le retrait de la réforme de l’assurance chômage, pour obtenir des moyens pour la santé, contre les politiques autoritaires.

C’est aussi ce que nous porterons dans les urnes avec la candidature anticapitaliste et révolutionnaire de Philippe Poutou à l’élection présidentielle, pour affirmer haut et fort que ce système est incapable de résoudre les grands problèmes de l’humanité et ne fait qu’en créer de nouveaux.