Mardi,
lors d’un discours devant le Haut conseil à l’action climatique,
Macron a tenté de désamorcer la colère qui s’est encore
largement exprimée dans les rues et sur les routes samedi dernier.
Peine perdue : ce long blabla ne va certainement pas
éteindre un mouvement né des injustices sociales et fiscales que
nourrit sa politique.
Le
discours de Macron consacré à la politique énergétique a commencé
par un terrible aveu de sa part : « Nous
avons fait trop peu ». Si le Président entend parler de
sa politique en direction des classes populaires, on pourrait même
rajouter que dire cela, c’est déjà trop…
Du
fric pour les uns, des mots pour les autres
Ce
discours censé répondre au mouvement des gilets jaunes a été une
belle fin de non-recevoir de la colère populaire. D’abord parce
que Macron le dit et le répète : le cap ne changera pas, car
il est « juste et
nécessaire »…
En
matière énergétique, cela veut d’abord dire qu’au-delà des
mots ronflants sur les énergies renouvelables, l’essentiel reste.
Et Macron de réaffirmer sa foi dans l’énergie nucléaire, l’EPR,
etc.
Neuf
milliards sont mis sur la table pour la transition énergétique,
essentiellement on s’en doute pour les caisses des grandes
entreprises du secteur…
Ceux
d’en bas, eux, devront se contenter de belles paroles et
d’explications un brin condescendantes... avec pour commencer
l’annonce d’un débat national de trois mois sur la transition
énergétique. Une heure de blabla… pour répondre au mouvement
social qu’il est temps de débattre !
Les
gilets jaunes ont encore du carburant
Pourtant,
quelques jours plus tôt, le mécontentement s’était encore
massivement exprimé. Les politiciens à la solde du macronisme et
les médias aux ordres ont largement relayé ce qui s’est passé
sur les Champs-Élysées samedi dernier, mais ils se sont peu
attardés – et pour cause – sur le fait qu’à travers
tout le pays, à l’image de ce qui s’était passé le 17
novembre, des blocages et barrages avaient lieu, avec plus de
100 000 personnes samedi.
La
présence de l’ultra-droite dans les affrontements à Paris, le
pédigrée de certains « porte-paroles » et la
confusion dans certaines revendications et certains mots d’ordre
montrent que l’extrême droite continue d’essayer d’être à
l’offensive.
Pourtant,
le mouvement, populaire dans sa composition et légitime dans ses
revendications, ne doit pas être réduit à cela. Et dans plusieurs
endroits, des forces de gauche sociale et politique, des
cortèges de salariéEs, ont su converger avec les gilets jaunes.
Fédérer
les colères, c’est le moment !
L’action
des gilets jaunes continue, et le mouvement ouvrier, la gauche
sociale et politique, seraient bien inspirés d’être à
l’offensive. Cela veut dire prendre des initiatives pour amplifier
le mouvement contre la vie chère et défendre les revendications du
monde du travail : contre l’injustice fiscale, pour des
augmentations de tous les revenus du travail, pensions, allocations,
embaucher massivement pour développer les services publics, investir
dans les transports publics, financer la transition énergétique et
pas le capitalisme relooké en vert… Pour cela, nous avons besoin
de toutes les forces afin de bloquer l’activité économique, par
la grève.
Contre
toutes les inerties, c’est donc le moment de rentrer dans la
contestation, pour faire que partout où c’est possible s’exprime
la nécessité de fédérer les colères, et se construisent
concrètement les convergences contre la politique d’un
gouvernement des riches résolument droit dans ses bottes et
terriblement méprisant.
Et
à commencer dès ce samedi premier décembre en participant à
la mobilisation
à
14H00 devant la préfecture de Clermont-Ferrand
à
10H30 Place Piquant à Montluçon
à
10H30 Place d’Allier à Moulins
à
10H30 Place de la poste à Vichy
à
10H30 devant la préfecture du Puy en Velay