L'allocution
d'Emmanuel Macron du 14 juillet, suivie de la déclaration de
politique générale de Castex, s'inscrivent sans surprise dans la
même logique que celle du remaniement du gouvernement, maintenir le
même cap.
Pour
eux, il s’agit de continuer de précariser une partie croissante de
la population en maintenant les contre-réformes de l'assurance
chômage et des retraites, en diminuant les salaires...
Il
est urgent d'enrayer cette dynamique délétère et d'imposer un plan
d'urgence, sanitaire, social et écologique.
Hypocrisie,
mépris et arrogance
Les
Gilets jaunes qui ont harangué Macron aux Tuileries ce 14 juillet
montrent le niveau de détestation grandissant d'une partie de la
population envers ce gouvernement.
Comment
pourrait-il en être autrement compte-tenu de l'hypocrisie, du
mépris, de l'arrogance qui ont caractérisé l'interview d'Emmanuel
Macron ?
Aucune
remise en question de la politique menée dans les trois premières
années de son quinquennat, aucune prise en compte des mobilisations
des Gilets jaunes, contre la réforme des retraites, contre les
violences policières, pour le climat ou contre les violences faites
aux femmes.
Macron
a usé de ses ruses de communication, feignant le « mea
culpa »
et arguant une nouvelle fois de la sacro sainte-pédagogie pour
expliquer l'incompréhension de ses réformes.
C'est
dans ce mépris des résistances qu'il a en particulier étalé sa
morgue à l'égard des femmes, assumant de défendre Darmanin, un
ministre accusé de viol.
Pour
séduire sa base la plus réactionnaire, il n'a pas hésité à
reléguer les protestations féministes dans le champs émotionnel de
la « démocratie
d'opinion » ou
à faire vibrer la corde du virilisme en évoquant une « relation
de confiance d'homme à homme ».
Un
choix de mots qui indique que le patriarcat a encore de beaux jours
avec ce gouvernement.
La
deuxième vague… de régressions sociales
La
deuxième vague est bien en train d'arriver, sous la forme d'une
crise économique et sociale majeure. Ce coronavirus sert de prétexte
au patronat pour faire payer la crise aux travailleur/ses.
La
mise en scène du 14 juillet amarrée sur le registre émotionnel ne
remplacera pas la vacuité des réponses annoncées face à la crise
de l'hôpital : aucun moyen supplémentaire ni d'embauches
nécessaires pour faire face aux besoins.
Et
le Ségur de la santé a accouché d'une souris en matière de
revalorisations salariales.
Face
au carnage social qui s'annonce, Castex a confirmé les exonérations
fiscales, les allègements d'impôts, les dizaines de milliards
d'aides publiques dont vont continuer à bénéficier les patrons...
Les
salarié.e.s,
quand ils ne seront pas licenciés, se verront imposer la
« modération salariale »
quand la prétendue modération des dividendes ne sera suivie
d'aucune mesures coercitives.
Alors
qu'il est urgent de répartir le travail pour travailler tous et
toutes et faire payer les profiteurs de la crise, ce sont donc les
salarié.e.s
qui vont devoir se serrer la ceinture.
Pas
de trêve dans la lutte de classe !
« Droite
dans ses bottes », la Macronie
persiste et signe dans une politique qui nous mène droit dans le
mur.
Il
nous faut d'ores et déjà préparer la rentrée sociale et imposer
notre propre cap, car il n'y a pas de trêve dans la lutte de classe.
Notre
chemin ne peut être que celui de la convergence des luttes si nous
voulons imposer un plan d'urgence sanitaire, social et écologique.
La
mobilisation des personnels soignant.e.s
dans plusieurs villes le 14 juillet, qui a réussi à Paris à
perturber la mascarade de l’Élysée, indique la voie.
À
l’initiative du Comité Adama, la
mobilisation contre le racisme et les violences policières, ce
samedi 18 juillet à Beaumont-sur-Oise, constitue également une
échéance importante pour continuer de maintenir la pression et
préparer une rentrée sociale à la hauteur des enjeux.