jeudi 24 octobre 2019

COMME LES CHEMINOT-E-S, FAISONS ENTENDRE NOTRE COLÈRE ! EN GREVE LE 5 DÉCEMBRE !

Pendant plusieurs jours, un puissant débrayage des cheminot.e.s a impacté comme rarement la circulation des trains au niveau national. Quoiqu’en disent la direction de la SNCF et le pouvoir – qui tous deux privilégient toujours la rentabilité à la sécurité des salariéEs et des usagerEs – le mouvement n’est pas fini : la colère est toujours là et ne demande qu’à s’exprimer ces prochaines semaines, contre tous les sales coups du gouvernement.

Nos vies ou leurs profits ?

Mercredi 16 octobre, un TER a percuté un convoi exceptionnel sur un passage à niveau. Le conducteur, blessé, a dû parcourir un kilomètre et demi à pied sur les voies pour empêcher une nouvelle collision, et les voyageur.se.s sont restés sans aide pendant de longues minutes…

Cet accident pouvait être évité : les passages à niveau génèrent un accident tous les trois jours, 36 morts par an… mais il n’y a pas d’argent pour les remplacer ; en autorisant les TER à circuler avec un.e seul.e cheminot.e à bord, le conducteur/trice, la SNCF sait qu’elle prend un risque, « calculé », c’est-à-dire rentable…

L’introduction dépôt par dépôt de cette conduite « à agent seul » a déclenché des grèves qui sont restées dispersées, la direction ignorant ces avertissements.

Mobilisé.e.s pour défendre les services publics

La réaction des cheminot.e.s a été unanime, avec le développement rapide d’un mouvement de droit de retrait. Ministres et patrons de la SNCF parlent d’une grève « surprise », voire d’une grève « sauvage ».

Mais les « sauvages », ce sont bien ceux qui, comme Guillaume Pepy ou Édouard Philippe, promettent des poursuites judiciaires aux cheminot.e.s qui défendent leur peau et celle des usager.e.s. Ils n’ont pas un mot sur l’accident grave à l’origine du débrayage et ne prennent aucune mesure sérieuse pour éviter un nouveau drame.

Les cheminot.e.s ont raison de refuser de voir nos services publics sacrifiés sur l’autel de la rentabilité au mépris de la sécurité. Ces revendications en faveur de la sécurité ferroviaire rejoignent celles de bien d’autres secteurs en lutte : des moyens et des embauches, c’est ce que réclament aussi les pompier.e.s, les hospitalier.e.s, les salarié.e .s du privé en butte aux licenciements, ou ceux des usines dangereuses classées Seveso.

Pour les retraites, contre Macron,
en grève dès le 5 décembre !

Le gouvernement casse nos conditions de travail et les services publics. Mais il veut aussi en finir avec notre système de retraites. La réforme Delevoye en discussion va réduire de 30 % les pensions dans de multiples secteurs, nous laissant le choix entre tomber dans la misère et surcotiser dans des fonds de pension privés et risqués.

L’ensemble du monde du travail
doit se rassembler pour stopper cette attaque.

La force collective que montrent les luttes à la RATP, à la SNCF et ailleurs, nous allons en avoir besoin. La journée de grève générale du jeudi 5 décembre - appelée notamment par la CGT et Solidaires - est un solide point d’appui. Il faut la réussir afin de renvoyer la réforme Delevoye dans les cordes, et pour cela, cette journée ne pourra pas être sans lendemain : elle doit être le point de départ d’un mouvement d’ensemble, unitaire, vers une grève de masse pour dégager Macron et toute sa politique.

dimanche 20 octobre 2019

Michelin : les signes annonciateurs d'une crise annoncée


 
Si on laisse faire, avec la fermeture des sites de La Roche-sur-Yon (619 salarié.e.s) et de Cholet (74 emplois) ce sont 60 000 habitant.e.s, soit, avec les familles et les sous-traitants, 5% de la ville qui seraient impacté.e.s. Les possibles transferts dans d’autres établissements situés à plusieurs centaines de kilomètres sont à cet égard du pipeau.

L’avenir de Michelin, fermer des usines !

Michelin est une entreprise qui enrichit depuis plus d’un siècle les actionnaires et la même famille propriétaire. C'est l'une des firmes de référence du capitalisme français : elle a fermé onze usines en Europe les dix dernières années.

Dans l'usine de La Roche-sur-Yon, CGC et SUD avaient signé un accord de flexibilité, prétendument d’avenir, FO et CGT majoritaires parmi le personnel s’y opposant.

La production de pneus pour poids lourds y avait alors été transférée après la fermeture de l’usine de Joué-les-Tours. Le syndicat SUD de l'usine affirme maintenant que la fermeture annoncée aujourd’hui à La Roche-sur-Yon est une trahison. Les promesses patronales n’engagent que ceux qui y croient.

Une tactique délibérée pour sonner les salarié.e.s

Le personnel a en effet été convoqué à 9 heures du matin, le jeudi 10 octobre, pour entendre en direct l’annonce de la fermeture de l’usine pour la fin de 2020. Après hésitations et tergiversation les organisations syndicales se sont, selon Ouest France, divisées sans appeler à une mobilisation. SUD, FO, CFDT et CGC consultent les salarié.e.s sur un choix entre l'engagement d'une procédure juridique immédiate ou la négociation avec la direction d'un plan de départs volontaires dont elles pensent qu'il sera généreusement doté par Michelin. Un referendum a été organisé vendredi. La CGT fait le choix de la procédure juridique immédiate.

Même si la colère parmi les ouvriers à La Roche-sur-Yon est très forte, ces divisions et propositions semblent peu mobilisatrices.

Dans le même temps, les 600 ouvrier.e.s du site de Blavozy (Haute-Loire) vont supporter 5 semaines complètes et plusieurs vendredi et samedi de fermeture d'ici la fin de l'année et la suppression de 50 CDD.

Pour faire reculer un groupe de la taille de Michelin, c'est une riposte appuyée sur des grèves, au niveau de l'ensemble du groupe qui serait nécessaire.

Mais à court terme,avec la crise de l'ensemble du secteur de l'automobile dont l'impact commence seulement à se faire sentir,ce sont les salarié.e.s l'ensemble de la filière qui devront se mobiliser.


vendredi 18 octobre 2019

CONTRE LA SALE GUERRE D’ERDOGAN EN SYRIE, SOLIDARITÉ AVEC LE ROJAVA !

Depuis une semaine, l'armée turque, deuxième armée de l'OTAN, attaque les territoires du Nord et de l'Est de la Syrie, qu'on appelle aussi Rojava, gouverné par une Administration autonome (AANES).

La Turquie pilonne des villes et des agglomérations situées le long de la frontière entre la Syrie et la Turquie. L’armée turque et ses supplétifs – dont beaucoup sont des forces jihadistes – ont franchi la frontière pour tenter de s’emparer des villes de Serêkaniyê (Ras al Ain) et de Tel Abyad (Girê Spî). De violents combats se déroulent dans les villes et les villages environnants.

En face d'elle, il y a les FDS (Forces démocratiques syriennes), composées principalement de citoyens syriens arabes, turkmènes, chrétiens syriaques et les YPG/YPJ, les combattantes et combattants kurdes.

Une expérience intolérable pour Erdogan

Pourquoi la Turquie les attaque-t-elle ?

Parce que depuis que les YPG/YPJ ont vaincu Daech en arrêtant leur déferlement à Kobané en 2014, il s'est mis en place très vite au nord et à l'Est de la Syrie un système politique qui tranche profondément avec les dynamiques régionales : le développement du multiconfessionnalisme, le respect de l’autonomie des nationalités, les avancées concernant les droits des femmes… rendent son existence intolérable pour l’autocrate Erdogan.

En difficulté dans son pays parce qu'il vient de perdre les élections municipales dans toutes les grandes villes turques, Erdogan a choisi la guerre pour retrouver une légitimité en s'appuyant sur un nationalisme turc très vivace.

Le feu vert à cette attaque a été donné avec l’annonce, par Donald Trump, du retrait des troupes étatsuniennes (environ 2000 soldats), qui gênaient Erdogan dans ses projets d'invasion.

Depuis une semaine, les FDS, sans armement lourd, sans aviation, résistent aux bombardements et aux tirs d'artillerie lourde de l'armée turque.

Leurs appels au secours lancés à la communauté internationale sont restés vains. Le seul souci des pays européens semble être l'évasion massive des prisonniers jihadistes détenus par les Kurdes, largement favorisée par des bombardements turcs ciblés sur les prisons et les camps de prisonniers.

L’urgence de la mobilisation

La France, l'Allemagne et d'autres pays européens ont annoncé l'arrêt des livraisons d'armes à la Turquie, mais les stocks d'Erdogan sont énormes.

À elle seule, la France a vendu pour près de 500 millions d'euros de systèmes de pointe à la Turquie, et le principal fournisseur, les États-Unis, reste muets.

Dos au mur, confrontées à un projet d'extermination par l'armée turque et ses brigades jihadistes et conscients que les Occidentaux ne lèveront pas le petit doigt, l'Administration autonome et les FDS ont passé un accord avec le régime syrien et la Russie : un « choix » tragique lorsque l’on sait qu’Assad et Poutine, bourreaux des populations vivant en Syrie, profiteront de cette opportunité pour poursuivre et étendre leur politique meurtrière, entre autres à Idleb, mais aussi pour démanteler les FDS et écraser, à terme, l’expérience de l’administration autonome du Rojava.

L’heure est à la solidarité internationaliste !

Il est urgent de se mobiliser pour exiger l’arrêt immédiat de l’opération militaire turque, des sanctions contre le régime Erdogan, un embargo total sur les armes en direction de la Turquie (ce sont les FDS qui devraient être armées !) et le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes de l’UE.

mercredi 16 octobre 2019

POUR UNE RIPOSTE UNITAIRE FACE AUX ATTAQUES ISLAMOPHOBES

COMMUNIQUÉ DU NPA DU 15 OCTOBRE 2019

 
Depuis plusieurs semaines se multiplient de nouvelles attaques racistes contre les musulman.e.s : à la manœuvre l’extrême droite la plus rance, du polémiste islamophobe Éric Zemmour, plusieurs fois condamné pour incitation à la haine raciale mais récemment embauché pour une émission quotidienne par CNews (la chaîne du milliardaire Bolloré), à l’élu régional RN Julien Odoul, qui a cherché à humilier une femme voilée devant son enfant au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté.

Le PS, LREM, voire une partie de LR, nous jouent la vertu outragée en critiquant l’attitude de Julien Odoul, mais difficile d’oublier que ce sont aussi eux qui ont propagé le virus islamophobe, notamment depuis le 11 septembre 2001, qui ont voté les lois et circulaires qui tendent à exclure systématiquement les musulmans, et surtout les musulmanes, de l’espace public, et qu’il y a seulement quelques semaines, c’est le « Printemps républicain » qui lançait des attaques islamophobes à propos des affiches de la FCPE.

Ce qu’ils reprochent en fait à Odoul, c’est davantage la forme que le fond : de dire trop crûment, et dans des circonstances qui ne s’y prêteraient pas, ce que tant d’hommes politiques, d’éditorialistes et et de prétendus intellectuels médiatiques, ont déclamé sur tous les tons ces dernières années...

Ainsi le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, d’affirmer que le voile n’était « pas souhaitable » dans la société française : les musulman.e.s ne seraient acceptables en France que s’ils se font invisibles…

Quelques jours plus tôt, Christophe Castaner exposait doctement une liste de prétendus « signaux faibles » qui permettrait de reconnaître un processus de « radicalisation islamiste » comme... la barbe ou la pratique régulière de la prière !

Macron est allé plus loin encore en préconisant une « société de vigilance », dans les faits une politique de délation généralisée vis-à-vis des musulman.e.s, qui a de toute évidence inspiré les auteurs du fichier de la fac de Cergy.

Cette inquiétante opération de stigmatisation n’est pas indépendante du contexte politique. Sorti carbonisé de la séquence politique ouverte par le mouvement des Gilets jaunes, Macron a décidé de jouer sur le terrain la xénophobie et de l’islamophobie. Il espère ainsi attirer à lui les électeurs de LR tentés par le vote RN, ouvrant la porte au racisme le plus décomplexé.

Le NPA condamne de la manière la plus ferme l’ensemble de ces propos tenus par l’extrême droite ou par tous les partis qui contribuent à l’instauration d’un climat d’hostilité et de suspicion, voire de haine, à l’égard des musulman.e.s.

Plus que jamais, nous revendiquons l’abrogation de toutes les lois et circulaires islamophobes, et appelons à une riposte unitaire de toute la gauche politique, syndicale et associative.

samedi 12 octobre 2019

IMMIGRATION : CONSTRUISONS LES SOLIDARITÉS ANTIRACISTES

Un an après la loi « asile-immigration », les débats à l’Assemblée nationale puis au Sénat ainsi que les récentes déclarations de Macron annoncent de nouvelles attaques racistes et antisociales.

Attaques contre l’AME et le regroupement familial

L’Aide médicale d’État, la seule couverture médicale qui protège les étranger.e.s en attente de régularisation, est à nouveau sur la sellette.

L’argument avancé est son coût, alors qu’elle ne représente que 0,5 % des dépenses de l’assurance maladie. Éloigner les personnes les plus précaires des soins met leur santé en danger et entraînera encore plus de de complications, des pathologies plus avancées…

Le ministère de l’Intérieur envisage de durcir les conditions déjà drastiques qui régissent l’immigration familiale : actuellement il faut justifier de conditions de logement et de revenus que beaucoup de Français « nationaux » n’ont même pas !

Le droit d’asile encore mis à mal
Les 123 000 demandes d’asile en 2018 ne représentent que 0,18 % de l’ensemble de la population. De plus, la France est un des pays européens où la possibilité d’obtenir l’asile est la plus faible, avec 67 % de rejet des demandes, au 25e rang en termes d’octroi du statut.

Castaner veut encore diminuer les réponses positives pour les originaires des pays jugés « sûrs », traquer davantage les personnes qui demandent l’asile sur le territoire français et pour lesquelles un autre pays est responsable de leur demande (les « dubliné.e.s »), et supprimer les quelques petites protections qui restent.

Ainsi, il veut réduire les capacités des Centres d’accueil qui logent les demandeur.e.s d’asile le temps du traitement de leur demande. Il s’agit aussi de réduire l’allocation de demandeur d’asile (6,80 euros par jour), disponible uniquement avec une carte de paiement utilisable seulement dans certains magasins.

Enfin, le gouvernement entend augmenter le nombre d’expulsions, se félicitant qu’elles aient augmenté de 10 % en 2018 et que les mesures d’éloignement aient progressé de 30 %.

Ne pas se laisser diviser

Se faisant prétendument le défenseur des quartiers populaires, Macron a déversé récemment un flot d’insanités racistes.

Pour faire diversion aux problèmes sociaux qui s’accumulent, à son impopularité grandissante, il reprend la propagande pourrie du Rassemblement national (ex-Front national), faisant des migrant.e.s les responsables des maux de la société. Chacun sait que l’électorat sensible à ces sirènes préfère pourtant l’original à la copie.

Ces discours, qui tentent de détourner les colères des classes populaires contre les migrant.e.s, sont un véritable poison. Les immigré.e.s sont partie intégrante des plus défavorisé.e.s, s’attaquer aux plus pauvres ne saurait améliorer le sort d’autres pauvres !

Cette offensive idéologique doit être combattue frontalement. Les luttes en soutien aux migrant.e.s, les actes de solidarité, le mouvement de grève des travailleur.e.s sans-papiers en région parisienne, montrent la voie à suivre.

Face au racisme et aux tentatives de division, la meilleure réponse reste la construction des luttes, des solidarités, pour la dignité, contre les discriminations, pour l’égalité des droits.

L’immigration, qui n’est pas la première préoccupation des classes populaires, ne doit pas faire oublier les vrais problèmes - les injustices sociales, la lutte contre le réchauffement climatique, la réforme des retraites… - ni les vrais responsables, les capitalistes et les gouvernements qui les appuient.

Autant de batailles pour le monde du travail et de la jeunesse, que l’on soit Français.e.s ou étranger.e.s, avec ou sans papiers !

mercredi 2 octobre 2019

LE CAPITALISME NUIT GRAVEMENT À LA SANTÉ

Pendant que les hommages au « Supermenteur », coupable, entre autres, du raciste « le bruit et l'odeur » emboucanent les ondes, c'est du côté de Rouen que les effluves nauséabondes du capitalisme mettent en danger la vie des habitant.e.s de la région de Rouen.

Tout va très bien, Madame la Ministre ?

Selon la Préfecture de Seine-maritime, « les productions végétales non récoltées », lait collecté issu d’élevages dont les vaches étaient au pâturage depuis jeudi, les œufs des élevages de plein air pondus, et le miel collecté depuis le 26 septembre ainsi que les poissons d’élevage produits dans la zone concernée, « ne doivent pas l’être (...) jusqu’à l’obtention de garanties sanitaires ».

Depuis une semaine, la ministre de la Santé nous jure que, comme pour Tchernobyl, les habitant.e.s n'ont rien à craindre à la suite d'un incendie dont on ne connaît ni les origines ni les « carburants ».

Tout juste un peu d'amiante, certes loin des 400 tonnes de plomb de l'incendie de Notre-Dame-de-Paris partie en fumée...

Lubrizol, qui appartient à la holding Berkshire Hathaway du milliardaire américain Warren Buffett, a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires de 6,2 milliards d'euros.

Il est inacceptable que, dans un site classé « Seveso, seuil haut », un tel incendie puisse se développer. Le préfet a beau affirmer que « le site était en règle administrativement parlant », à l'évidence les obligations de sécurité que doit assurer l'employeur n'ont pas été remplies. Sinon l'incendie n'aurait jamais pris de telles proportions.

Un « accident » prévisible...

L'incendie de Lubrizol est un nouvel accident industriel, un accident qui a lieu dans une entreprise, c'est-à-dire un lieu organisé, dirigé et contrôlé pour la production capitaliste, en fonction de ses impératifs. C'est cette organisation qui est entièrement responsable lorsqu’un accident, qu'il soit industriel ou du travail, survient.

De Tchernobyl à AZF en passant par Fukushima, toutes les grandes catastrophes prétendument inenvisageables ont révélées de graves manquement à la sécurité sans que les responsabilités soient clairement établies et les coupables réellement condamnés.

Probable donc que la transparence annoncée par le Premier ministre, Édouard Philippe ne soit qu'un nouvel enfumage...

Abattre un système qui pollue et qui tue

Avec plus de 10 000 sites Seveso recensés dans l'Union européenne, dont 705 en « seuil de risque haut » pour la France, c'est bien tout un système industriel, économique, qui met en danger les populations.

La nécessité des ces productions tout autant que les conditions dans lesquelles elles sont réalisées, échappent pour l'essentiel à tout contrôle des travailleurs/euses et des populations.

Seule compte la logique du profit.

Dans la même logique, les mobilisations pour la justice climatique, les questions de choix économiques, industriels, et de conditions de travail, se rejoignent.

Ce système mortifère impose chaque jour d'avantage la convergence des mobilisations, et la riposte qui s'organise actuellement à Rouen - avec des rassemblements réussis - montre la voie.

Il est urgent de faire reculer ces menaces contre notre santé qui détruisent aussi l'environnement.

Urgent d'empêcher que des salarié.e.s, comme cette directrice d'école du 93, ne mette fin à leurs jours sous la pression de leurs conditions de travail.

Urgent d'arrêter la stigmatisation et l'appauvrissement des chômeurs/euses.

Urgent enfin de se mobiliser contre la destruction de nos systèmes de retraite et de toute la protection sociale.

Plus que jamais,
nos vies, notre santé,
valent plus que leurs profits !

mardi 1 octobre 2019

MISE EN EXAMEN D’ASSA TRAORÉ : LE HARCÈLEMENT DOIT CESSER ! JUSTICE ET VÉRITÉ POUR ADAMA !

Communiqué du NPA du 1er octobre 2019

On l’a appris ce mardi : Assa Traoré va être mise en examen suite à une plainte pour diffamation déposée par les gendarmes responsables de la mort de son frère Adama, à Beaumont-sur-Oise le 19 juillet 2016.

En cause, des posts Facebook publiés par Assa dans lesquels elle demande la mise en examen de ces gendarmes, en citant leurs noms.

Dans un invraisemblable et écœurant retournement de situation, c’est donc la sœur d'une victime de violences policières qui se retrouve mise en examen, alors que les gendarmes qui ont tué son frère n’ont jamais été inquiétés par la justice et qu’ils ont même été couverts par l’institution.

L’acharnement judiciaire se poursuit contre la famille Traoré. Souvenons-nous que cinq frères d’Adama ont été, au cours des trois dernières années, condamnés, quatre d’entre eux incarcérés, et deux, Yacouba et Bagui, toujours en prison aujourd’hui.

Ce que l’État et les institutions ne pardonnent pas à la famille Traoré, c’est de n’avoir jamais renoncé à lutter pour exiger justice et vérité pour Adama.

Figure de ce combat contre les violences et l’impunité policières, Assa subit aujourd’hui une énième tentative d’intimidation.

Nous savons qu’en dépit de ce nouvel épisode, Assa et le collectif Adama ne se laisseront pas intimider et poursuivront leur combat exemplaire.

Le NPA leur apporte tout son soutien et exprime sa solidarité totale envers Assa, qui était encore, il y a quelques semaines, présente sur notre stand à la fête de l’Humanité.

Le harcèlement de la famille Traoré doit cesser !
Ce ne sont pas les Traoré
mais les gendarmes qui doivent être jugés !
Justice et vérité pour Adama !



LES GILETS JAUNES RESPONSABLES DU »TROU DE LA SÉCU » ?

Communiqué du NPA du premier octobre 2019


L'information distillée par les sources gouvernementale tourne en boucle à l'occasion de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020.

Le « trou de la Sécu », qui devait être définitivement « comblé » se creusera à nouveau en 2019 (3,2 milliards d'euros) et 2020 (3,9 milliards d’euros).

Le coupable est tout désigné : le mouvement des Gilets jaunes et les revendications qu'il a imposé au gouvernement. « Ces pelés, ces galeux d’où venait tout le mal »...

Le prétendu « déficit » représente en réalité une somme dérisoire : 0,2 % du budget de la Sécurité sociale. Pour mémoire, le déficit du budget de l’État pour 2020 sera lui de 93,1 milliards d’euros sans que cela gêne qui que ce soit !

En réalité, le retour du « déficit » sert de justification au nouveau tour de vis imposé à la Sécurité sociale.

Alors que la grève des urgences, les luttes en psychiatrie et dans les EHPAD font partout apparaître un manque dramatique de personnel dans les établissements hospitaliers, le gouvernement entend leur imposer de nouvelles restrictions.

L'augmentation des budgets hospitaliers sera de 2,1 %, et celle des établissements médico-sociaux de 2,8 % alors qu'elles devraient être de plus de 4 % pour simplement maintenir les moyens existants.

En conséquence, 4 milliards d’euros d'économies vont à nouveau être réalisés, en 2020, au détriment de la santé. Quant à la branche retraites, les « déficits » annoncés préparent de nouvelles mesures, cela avant même que la « réforme systémique » annoncée par Macron n'entre en vigueur...

Comme dans la fable de La Fontaine, les « pelés », les « galeux » servent de boucs émissaires : ce sont les Gilets jaunes qui ont imposé quelques mesures pour un peu desserrer la corde de l'austérité qui les étrangle, ce sont les retraité.e.s qui ont l'audace d'exiger l'indexation de leurs pensions sur les prix et refusent la hausse de la CSG, pour ne pas encore voir leurs maigres ressources baisser !

Le procédé est ancien mais commode pour innocenter les vrais responsables : les grandes fortunes de ce pays et ceux qui gouvernent dans leur intérêt. Car si la Sécu est malade, ce n'est pas de payer aux retraité.e.s des pensions décentes ou de créer des emplois hospitaliers indispensables, c'est bien du refus de prendre l'argent là où il est...

Cette année aura été celle du « double jackpot » pour le patronat puisqu'il a empoché « en même temps » 30 milliards d’euros d'exonérations supplémentaires de cotisations sociales et 30 milliards d’euros de CICE !

Macron et son gouvernement ont également décidé que les mesures gagnées par les Gilets jaunes ne devaient coûter un sou ni aux employeurs, ni au budget de l’État (en principe dans l'obligation de compenser les baisses de cotisations sociales).

Aussi, le recul sur la hausse de la CSG, les exonérations de cotisations sur les heures supplémentaires ou sur la prime de fin d'année seront à la charge de la Sécurité sociale. C'est bien le pouvoir politique qui a fait ce choix, c'est donc lui seul qui porte la responsabilité du « déficit » !

Pour imposer d'autre choix, pour financer les retraites et la santé, c'est bien un autre partage des richesses qu’il faut, en ajustant les recettes de la Sécurité sociale aux besoins et non l’inverse.