SANTÉ
le
semeur hebdo :Le système de santé français est en
souffrance... quelles sont les solutions proposées par votre
candidat(e), notamment dans la lutte contre la désertification
médicale dont les Puydômois observent déjà les effets ?
NPA
63 : Contre la
désertification médicale et les inégalités d'accès au soin, nous
proposons la création de centres de santé sur tout le territoire,
publics et gratuits, polyvalents, financés par la Sécu.
Nous
revendiquons également des moyens pour l'hôpital public avec
l'arrêt des fermetures de lits et la réouverture et extension des
hôpitaux de proximité, avec au moins un service d’urgence, une
maternité, un bloc opératoire. Ceci passe par la formation de
100 000 hospitalier·e·s, la revalorisation immédiate de leurs
salaires de 400€, l'expropriation des cliniques privées et leur
intégration à l’hôpital public.
Nous
défendons également des soins gratuits à 100% car la santé ne
doit plus être une marchandise mais un droit fondamental. Cela passe
par le remboursement à 100% de tous les soins et médicaments
prescrits et la généralisation du tiers payant, l'interdiction des
dépassements d’honoraires, la suppression des franchises et des
forfaits hospitaliers.
L'industrie
pharmaceutique doit être dédiée à la santé de tou·te·s à
travers le monde et non comme aujourd'hui à la création de profits
faramineux, aussi nous prônons l'expropriation des grands groupes
pharmaceutiques et la levée des brevets sur les médicaments,
vaccins …
AUTONOMIE-RETRAITES
le
semeur hebdo :L’actualité récente nous l’a rappelé, le
« bien-vieillir » est un enjeu sociétal majeur et
concerne pleinement un département comme le nôtre. Quelles sont les
propositions de votre candidat(e) pour assurer les meilleures
conditions de vie à nos aînés ? Quid également de la
question des retraites et de la pérennisation du modèle à la
française ?
NPA
63 : Les conditions de vie
en EHPAD,soumise à la loi du profit, sont catastrophiques. Macron a
renoncé à toute réforme du financement de la «
dépendance », laissée
à la charge des personnes âgées et de leurs familles.
Il
est urgent de mettre en place un service public du 4e âge, en
structure ou à domicile, de petite taille, avec du personnel formé
et en nombre suffisant. Il faut l’accompagner d’un plan
emploi-formation de 200000 postes.
Les
actionnaires qui se remplissent les poches de «l’or
gris»(Orpea, Korian...)
doivent être expropriés.
La
société doit prendre en charge les dernières années de nos
aîné·e·s, avec financement par la Sécu.
Alors
que l'espérance de vie en bonne santé est de 65 ans, 59 ans pour
les ouvriers, l'âge moyen de départ à la retraite en 2020 est de
62,8 ans et l'ensemble des candidats de la bourgeoisie veulent
continuer à le reculer.
Nous
perdons littéralement notre vie à la gagner. A contrario, nous
revendiquons un départ à la retraite à 60 ans et à 55 ans pour
les travaux pénibles. Le minimum vieillesse doit être porté à
hauteur du salaire minimum, soit 1800€ nets.
Ce
projet (environ 60 milliards d'€/an) doit être financé par
l'extension du salaire socialisé, ce que le patronat et ses sbires
appellent charges sociales.
POUVOIR
D’ACHAT
le
semeur hebdo :Dans le contexte actuel de relance économique
post covid et de crise internationale, qui font flamber les prix et
marquent le retour de l’inflation dans notre pays, quelles sont les
propositions de votre candidat(e) pour garantir et améliorer le
pouvoir d’achat des français ?
NPA
63 :En 40 ans la part des
profits empochés par les actionnaires est passée de 30 à 40 % de
la richesse produite, pendant que celle des salaires (y compris sécu,
chômage et pensions) passait de 70 à 60 %. Il faut d’urgence
inverser ce vol de richesses.
Les profits des sociétés non
financières (sans compter les indépendants, les artisans...)
s’élèvent à environ 140 milliards d’euros par an.
Augmenter
les salaires de 400 euros nets mensuels et assurer un salaire minimum
de 1800 euros pour tou·te·s ne « coûterait »
que 123 milliards annuels.
Face
à l'inflation, il faut mettre en place l'échelle mobile des
salaires, soit indexer les salaires sur l'inflation. Il faut imposer
la continuité du salaire.
Nous
défendons l'interdiction des licenciements, la réquisition des
entreprises qui licencient juste pour maintenir ou augmenter leurs
profits.
Les
allocations chômage, adulte handicapé·e·s (qui doit être
déconjugalisée) et le minimum vieillesse doivent être portés à
hauteur de ce salaire minimum.
Pour
les 18-25 ans, nous défendons la mise en place d'un pré-salaire
d'autonomie à hauteur de 75% du SMIC revalorisé à 1800€ net. Ce
revenu viendrait en remplacement des bourses et allocations actuelles
et serait financé par la création d'une nouvelle branche de la
sécurité sociale, donc en augmentant la part socialisée du
salaire.
AMÉNAGEMENT
DU TERRITOIRE
le
semeur hebdo : Dans un département comme le Puy-de-Dôme, la
question des transports est centrale entre métropole et espaces
ruraux.Que propose donc votre candidat(e) en la matière ?
Autre problématique majeure, la présence des services publics au
coeur des territoires ruraux : quelles réponses compte donc
apporter votre candidat(e) à ces questions d’aménagement du
territoire ?
NPA
63 : La question des
transports publics est un enjeu social et écologique primordial. Il
faut développer des transports 100% publics et gratuits, augmenter
le versement transport pour les entreprises de plus de 9
salarié·e·s.afin d'augmenter l'offre de transport en agglomération
comme en zone rurale. Il faut créer des régies publiques sous
contrôle des salarié·e·s et usager·e·s afin d'organiser l'offre
de transport en fonction des besoins de la population et non
d'objectif de rentabilité.
L'aménagement
du territoire doit être totalement revu, en développant notamment
les services publics dans tous les domaines et sur tout le
territoire, dans une logique de proximité et d'égalité d'accès.
Alors que les gouvernements de gauche comme de droite ont privatisé
et réduits les moyens humains et financiers pour la fonction
publique, nous proposons d'inverser la vapeur, ce qui passe par le
recrutement d'un million de fonctionnaires.
Une
autre priorité dans le domaine, est la création d'un service public
du logement. La France compte 4 millions de mal logé·e·s dont 300
000 sans-logis. Beaucoup n'ont pas les moyens de vivre a proximité
de leur travail, ce qui est un facteur de fatigue, de pollution et
une mise en danger. Il faut arrêter les expulsions et réquisitionner
les logements vides, construire 200 000 logements sociaux par
an, renationaliser les sociétés HLM, bloquer les loyers sur tout le
territoire, interdire les plateformes du type AirBnB au-delà du
logement personnel pour contrer la spéculation immobilière.
AGRICULTURE
le
semeur hebdo : Alors que l’on parle plus que jamais
d’indépendance alimentaire, la ferme française se réduit chaque
année un peu plus. Quelles sont donc les solutions proposées par
votre candidat(e) pour que nos paysans puissent vivre décemment de
leur travail et stopper cette érosion ?
NPA
63 : Nous défendons une
agriculture paysanne et planifiée, libérée du productivisme et du
marché qui doit à la fois nous nourrir sainement et de manière
diversifiée, lutter contre le réchauffement climatique et permettre
aux paysan.ne.s de vivre de leur travail.
Les
politiques agricoles successives ont poussé les paysan·ne·s à
produire plus à coups de chimie et de mécanisation, à s’endetter,
à se concurrencer, l’agro-industrie surexploite les ouvrier·e·s
agricoles, en particulier les saisonnier·e·s, main-d’œuvre
souvent étrangère.
Un·e
paysan·ne ne doit pas gagner moins qu’un·e salarié·e·s, donc
aucun revenu inférieur au SMIC (1 800 euros net).
L’argent
de la PAC doit être réparti autrement avec des aides spécifiques
prenant en compte l’emploi et rétribuant les fonctions sociales,
sociétales et environnementales de l’agriculture paysanne.
Les
travailleurs de la terre sont les premières victimes des traitements
chimiques.
La
préservation de leur santé impose de cesser d’utiliser la chimie
et de favoriser la biodiversité, bien meilleur rempart contre les
maladies et les ravageurs.
Concrètement,
nous défendons l'interdiction des intrants chimiques le
développement des circuits courts par le fléchage d'aides aux
filières autogérées et aux coopératives, la reconversion vers le
tout biologique sur 10 ans, d'en finir avec l’élevage industriel,
maltraitant pour les animaux et les salarié·e·s, un moratoire sur
les dettes des agriculteurs·trices, la création d'un fonds public
d’acquisition de foncier pour l’installation en coopérative de
jeunes agriculteurs·trices et d’un fonds professionnel permettant
de faire face aux situations de crise.
CONCLUSION
le
semeur hebdo : Pourquoi les Puydômois devraient-ils voter pour
votre candidat(e) ?
NPA
63 : Nous voudrions
indiquer en préambule que nous trouvons dommage qu’une seule
personne soit mis en avant , alors que les réponses sont le fruit
d’une réflexion collective et que nous voulons une campagne
pluraliste où la parole de ceux d’en bas est porté par l’ensemble
des camarades menant la campagne
Voter
pour Philippe Poutou, c'est tout l'inverse de s'en remettre à un
homme providentiel.
C'est
manifester collectivement la nécessité de reprendre nos affaires en
main, d'arracher le pouvoir politique comme économique des mains de
la minorité qui les accapare.
Il
s'agit d'affirmer notre détermination à en finir avec le système
capitaliste et construire une société débarrassée de
l'exploitation et des oppressions qu'elles soient racistes, sexistes,
LGBTIphobes, validistes...
Une
société par et pour toutes et tous, organisée en fonction des
besoins sociaux et des nécessités écologiques, pour l'égalité
réelle et l'émancipation de toutes et tous.
Plus
le nombre de voix qui se porteront sur la candidature de Philippe
Poutou sera important, plus le sentiment d’isolement qui peut
exister, chez celles et ceux qui tentent de résister, se réduira,
et plus notre camp pourra reprendre confiance en lui, en sa force et
en ses capacités d’agir collectivement pour transformer les
choses.
Les lendemains de l'élection, quels que soient les
résultats de cette dernière, devront nécessairement être placés
sous le signe de la résistance et du combat pour nos droits.
Voter
pour Philippe Poutou, c’est
affirmer que nous nous préparons à cette perspective, sans illusion
sur de prétendues solutions institutionnelles aux crises que nous
vivons.
C’est
dire que nous refusons de nous résigner au prétendu «
vote utile», qui a
montré,
élection après élection, à quel point il était
inutile, et c’est aussi faire entendre
haut et fort que nous
sommes nombreuses et nombreux à assumer notre radicalité et à être
prêts à en découdre avec Macron, les capitalistes et leur monde.