L’intersyndicale
des Etats Généraux Alternatifs du Travail
Social (EGATS) appelle l’ensemble des actrices et acteurs du
travail social exerçant dans le public et dans le privé à rester
mobilisés en signant massivement la pétition contre le projet de
ré-architecture des formations (ICI)
et à participer le 8 septembre à la grève unitaire pour la défense
de nos métiers, de nos emplois, de nos formations et de notre
éthique
professionnelle.
à Clermont-Ferrand
Nous,
professionnel-les du social et du médico-social, salarié-es dans le
privé ou dans les 3 fonctions publiques, État, Territoriale et
Hospitalière, tirons la sonnette d’alarme.
Notre
secteur va mal,
il
est à un tournant de son histoire !
Lorsque
nous échangeons entre collègues de l’ASE, de la PJJ, de
l’éducation nationale, des services sociaux départementaux ou
municipaux, de l’hébergement, de la prévention spécialisée, de
la psychiatrie, de l’insertion ou de la petite enfance, le constat
est sans appel, nous subissons
toutes
et tous la même offensive visant à démanteler le travail social
dans son ensemble !
Dans
le privé, le financement du travail social devient, dans bien des
cas une variable d’ajustement. Les politiques austéritaires
conduisent de multiples collectivités territoriales à réduire les
subventions voire même, à déconventionner des pans entiers de
l’action sociale comme la prévention spécialisée.
Sous
couvert de modernité, le recours aux appels à projet
s’institutionnalise. Les associations sont placées en concurrence
les unes contre les autres. Les fusions, les absorptions et les
licenciements économiques fragilisent le tissu associatif.
Pour
accompagner ces transformations et organiser la compétition entre
les salariés-es, le patronat associatif a annoncé sa volonté de
modifier l’environnement conventionnel et se saisira de la loi EL
KHOMRI pour liquider nos droits et acquis sociaux.
Dans
le public, le contexte n’est guère plus reluisant, le manque de
moyens se traduit par une intensification du travail. Les délais de
prise en charge des publics accompagnés sont, dans bien des cas,
trop longs pour répondre à l’urgence sociale résultant de
plusieurs décennies de politiques libérales et d’exclusions.
Les
services publics sont également menacés par l’intronisation du «
lean management ». Après avoir réalisé des ravages
psychologiques et humains à Pôle Emploi, France Telecom ou la
Poste, ce management désincarné basé sur la recherche du résultat
à tout prix frappe aux portes des services sociaux…
Dans
ce contexte de régression sociale, les entrepreneurs du social,
organisés dans des clubs tel que le Mouves ou Convergences, essaient
d’émerger et de tirer leur épingle du jeu.
Ils
entendent redessiner les contours du de notre secteur en créant un
véritable « social business » rentable et profitable. Pour
les encourager et introduire le monde de la finance dans le social,
le gouvernement n’est pas à court d’imagination.
Depuis
le 16 mars 2016 et jusqu’au 31 mars 2017, le contrat à impact
social, nouveau produit financier est proposé sous la houlette de
Mme Pinville et de Macron. Avec ce nouveau mode de financement, les
banques, les fondations ou les fonds de pension vont pouvoir spéculer
sur nos activités professionnelles…
Cette
marchandisation ira de pair
avec
une course aux résultats et l’exclusion
des
populations les plus précaires…
Pour
enfoncer le clou de la démolition du travail social, le gouvernement
prévoit de redessiner l’architecture de nos diplômes.
Le
processus de pseudo-consultation engagé avec la CPC (Commission
professionnelle Consultative) est conduit à marche forcée par le
Ministère des Affaires Sociales et de la Santé.
En
organisant la destruction de l’ensemble des diplômes et des
métiers du travail social, le gouvernement souhaite déqualifier nos
professions, abaisser le coût du travail et nous transformer en
technicien-nes interchangeables.
La
défense de nos métiers n’est pas une défense corporatiste, mais
au contraire, une défense pour des services publics et des services
sociaux de qualité, à la hauteur de l’urgence sociale.
Pour
nos publics, pour l’intérêt des professionnel-les, pour l’intérêt
général, nous appelons la population, tous les travailleurs-euses
sociaux, les agents-es administratifs, les psychologues, les
ouvrier-es, les conseiller-es d’insertion, les formateurs/trices,
les étudiants-es du secteur social syndiqués-es ou non
syndiqués-es, les élus-es et les citoyens-nes :
à
signer la pétition « pour l’avenir du travail social »
disponible en ligne ici : www.egats.fr
à
participer à la grève et la mobilisation du 8 septembre 2016
NOS
REVENDICATIONS
Nous
EGATS réaffirmons notre détermination à défendre le
travail
social et revendiquons :
L’abandon
du projet de réingénierie de l’ensemble des métiers du social,
La
revalorisation statutaire et salariale pour l'ensemble
des
diplômes du niveau V au niveau I,
L
a r e c o n n a i s s a n c e immédiate des Diplômes d’État
validés par 3 années de formation au niveau II du Registre National
des Certifications Professionnelles,
Le
reclassement des Assistant- e-s sociaux -ales, Educateurs-ices
spécialisé-e-s,Educateurs ices de jeunes
enfants
et Conseiller-e-s en économie sociale et familiale
en
catégorie A de la Fonction Publique type et la traduction dans les
Conventions Collectives pour le privé.
Un
véritable déroulement de carrière en catégorie A pour les
conseiller-e-s sociaux éducatif-ive-s,
La
définition de politiques sociales à hauteur des besoins des
populations, quelques soient leurs lieux d’habitation,
Des
moyens humains en personnels diplômés dans l’ensemble des
établissements et services médico-sociaux,
Le
refus des recours aux appels à projet et le maintien des conventions
pluriannuel-les par les collectivités territo-riales pour financer
les associations,
L’arrêt
de l’expérimentation des Contrats à Impact Social
La
défense et l'amélioration des Conventions collectives de nos
secteurs,
Pour
les étudiant-es : des financements nécessaires pour le paiement des
gratifications de stage et des moyens pour les établissements de
formation pour exercer leurs missions.