Après
le grand laminage du code du travail, la contre-réforme des
retraites, principal volet de l'acte II du quinquennat, amplifie les
attaques contre la protection sociale.
Grand
blabla, pseudo dialogue social comme mode de diversion organisé, la
méthode change mais l'objectif reste le même : imposer
une régression sociale majeure à l'ensemble du salariat en
détruisant le système par répartition.
Travailler
plus pour gagner moins ?
En
modifiant les paramètres de calcul des pensions et des durées de
cotisation, Macron vise une refonte globale du système de retraite,
dont la finalité constituera une véritable saignée des pensions
qui seraient amputées de 15 à 35 %.
Sous
l'apparence d'un traitement égal, juste et universel, le nouveau
système serait avant tout un grand nivellement par le bas
généralisé.
Actuellement
seuls les meilleurs salaires sont pris en compte pour le calcul de la
retraite. Calculer les pensions sur l’ensemble de la carrière,
c'est calculer à partir d'un salaire de référence inévitablement
plus bas, donc avoir une retraite automatiquement plus faible, plus
particulièrement pour les femmes, les précaires…
Compte-tenu
de l'allongement de la durée de cotisation prévue par la réforme,
il faudra travailler plus pour gagner moins !
Plus
largement cette contre-réforme va entériner un changement
systémique car la baisse massive des pensions va progressivement
ouvrir la voie à la capitalisation pour celles et ceux qui en auront
les moyens.
Faire
payer les capitalistes,
amplifier
le système par répartition
La
vérité c'est que nos retraites ne sont ni trop élevées ni trop
longues. Si nous vivons plus longtemps, c'est parce que nous
travaillons moins et nous ne voulons pas que cette logique s'inverse.
Les
privilégié.e.s ne sont pas à chercher du côté des
travailleur.e.s, mais du côté de ceux qui ont le plus à gagner
dans cette contre-réforme : le patronat, les compagnies
d'assurances, les banques...
Il
n'y a en réalité aucun problème de financement, pour qui veut
prendre l'argent là où il se trouve, en augmentant en particulier
les cotisations patronales, en supprimant toutes les exonérations.
Il
faut donc refuser le statu quo et exiger des mesures radicalement
opposées : retraite à 60 ans dès 35 ans d’activité, 55
ans pour les emplois pénibles, incluant le travail salarié ou les
périodes sans travail avec continuité du salaire, en assurant aussi
le rattrapage des pensions pour les femmes et toutes les victimes de
la précarité.
Pour
maintenir un système par répartition, il faut augmenter les
salaires et répartir le travail. Aucun revenu ne doit être
inférieur à 1800 euros nets, et le temps de travail doit être
ramené à 32 heures sans perte de salaire.
Unité
pour construire un mouvement d’ensemble
Le
succès de la grève à la RATP avait été un premier encouragement,
et les manifestations pour la justice climatique, celles des Gilets
jaunes, montrent aussi qu'il existe un climat combatif.
À
l’appel notamment de la CGT et de Solidaires, la journée de grève
et de mobilisation du mardi 24 septembre a été un tour de chauffe ,
un point de départ auquel il faut donner des perspectives
d'actions durables pour pouvoir bloquer l'économie, pour construire
le rapport de force nécessaire pour gagner.
Salarié.e.s
du public ou du privé, nous sommes tout.e .s
attaqué.e.s, nous ne pouvons
agir en ordre dispersé. Il est urgent d'opposer une résistance
unitaire ( syndicale, politique,
associative ) de toutes celles et
ceux qui veulent mettre en échec ce recul social sans précédent,
pour en finir avec Macron et son monde.