La
loi dite de « sécurité globale », votée ce mardi à
l’Assemblée nationale dans le cadre d’une « procédure
accélérée », constitue un pas supplémentaire dans le
renforcement de l’arsenal sécuritaire du pouvoir.
Une
accélération du cours autoritaire de la Macronie, qui ne s’arrêtera
que si nous l’arrêtons.
Incapable
de gérer la crise sanitaire et ses dramatiques conséquences
sociales, le gouvernement entend opérer un tour de vis sécuritaire
supplémentaire en s’en prenant une fois de plus violemment à nos
droits et aux libertés, dont la liberté de la presse.
Le
projet de loi « séparatisme » (rebaptisé « consolidant
les principes républicains ») et le déchaînement de violences
policières contre les migrant.e.s participent de la même tendance :
le renforcement du cours autoritaire-raciste de la Macronie, qui ne
se contente pas d’emprunter sa rhétorique à l’extrême droite
mais met en œuvre des pans entiers de sa politique.
Police
partout, images nulle part
Symbole
de cette volonté de museler toute potentielle contestation sociale,
l’article 24 dont l’objectif est d’empêcher la diffusion
d’images de policiers en exercice, et donc de violences policières.
C’est
notamment autour de cet article particulièrement scandaleux que la
mobilisation a commencé à s’organiser, contraignant Gérald
Darmanin à proposer des amendements, qui sont toutefois très loin
de constituer un véritable recul du gouvernement.
L’article
24, même légèrement modifié, est en effet toujours là, et il est
en outre la partie émergée de l’iceberg ultra-sécuritaire et
liberticide que représente la loi « sécurité globale ».
Cette nouvelle loi sur la sécurité, qui viendrait s’ajouter à la
trentaine déjà votées et mises en œuvre depuis 20 ans, a en effet
pour objectif, en instrumentalisant lamentablement le contexte des
récents assassinats de Nice et de Conflans, de restreindre encore un
peu plus les libertés et de donner toujours plus de pouvoir aux
forces de répression.
Comme
l’explique la Quadrature du Net, « l’article 21 autorisera la
transmission en temps réel des vidéos enregistrées par les caméras
individuelles de chaque brigade de police et de gendarmerie, ouvrant
la voie à la vidéosurveillance automatisée et particulièrement à
la reconnaissance faciale généralisée ».
L’article
22, quant à lui, « autorisera la surveillance de masse de nos
rues par drones, ce qui n’augmentera pas la protection de la
population mais servira surtout à renforcer des stratégies
violentes du maintien de l’ordre, visant notamment à épuiser et
dissuader les manifestants d’exercer leur liberté fondamentale
d’exprimer leurs opinions politiques ».
Contre-révolution
préventive
Un
pouvoir qui assimile les manifestant.e.s à des terroristes, qui
entend se donner les moyens « légaux » de contrôler, de
dissuader voire d’empêcher toute expression d’une opposition
populaire, c’est un pouvoir qui devient chaque jour de plus en plus
autoritaire.
Ce
cours autoritaire ne vient pas de nulle part : la Macronie n’opère
pas une simple « fuite en avant », mais a fait de
l’ultra-répression un mode de gouvernance, qui vise à pallier son
absence de légitimité et son incapacité à arracher un quelconque
consentement à ses « réformes » par un recours de plus en
plus étendu à la répression.
La
séquence actuelle pourrait même être qualifiée de «
contre-révolution préventive » : la colère et la contestation
sociale sont certes là, mais même les plus optimistes de notre camp
social ne peuvent considérer que le niveau de mobilisation depuis la
rentrée mettrait en péril le gouvernement.
Il
s’agit en revanche pour ce dernier d’anticiper les explosions
sociales qui ne manqueront pas de survenir à court ou moyen terme,
produites par la combinaison entre la crise sociale qui s’accélère,
la colère populaire qui n’a pas disparu depuis le soulèvement des
Gilets jaunes et l’incapacité structurelle du gouvernement a
souder derrière lui un bloc social suffisamment étendu.
Amplifier
le rapport de forces
Dans
le contexte de l’état d’urgence sanitaire, le gouvernement
espérait peut-être faire passer sa loi « sécurité globale »
en douce, sans avoir à affronter de mobilisation.
Ce
n’est pas le cas, et nous pouvons nous en réjouir !
Il
s’agit désormais d’amplifier ce rapport de forces, en exigeant
le retrait total de la loi « sécurité globale » et en
s’opposant, en outre, à toutes les attaques portées contre celles
et ceux qui refusent de baisser les yeux face au pouvoir.
Le
projet de dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France
(CCIF) fait ainsi partie de la même politique, dont l’objectif est
de faire taire toute critique de leur « ordre républicain ».
Le
projet de loi « séparatisme » (rebaptisé « consolidant
les principes républicains »), qui arrivera sur la table du
Conseil des ministres le 9 décembre, vise entre autres à
généraliser la possibilité de ces dissolutions, porte ouverte à
toutes les décisions administratives racistes et arbitraires.
Au-delà,
c’est de l’ensemble de la politique du gouvernement qu’il va
falloir se débarrasser : le cours autoritaire du pouvoir est en
effet, comme on l’a vu, le miroir de sa faillite dans la gestion de
la crise sanitaire, qui lui fait redouter un incendie qu’il ne
pourrait éteindre.
L’heure
est donc à la mobilisation générale face à un pouvoir qui est
prêt à tout, y compris l’écrasement des droits démocratiques
élémentaires, pour sauver un système aussi dangereux qu’à bout
de souffle, accélérant le processus de fascisation des institutions
bourgeoises.
Il
n’y a donc pas à tergiverser :
nos
libertés, nos droits, nos vies… pas leurs profits !
MOBILISONS-NOUS
À
CLERMONT-FERRAND
RASSEMBLEMENT
SAMEDI
28 NOVEMBRE
à
11H devant la préfecture
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