À
l’initiative du collectif «
Les inverti·e·s »,
un large panel d'organisations et personnalités LGBTI
dont CIEL dont fait parti le NPA 63 se
mobilisent pour lutter contre la nouvelle réforme des retraites.
Voici
la tribune publiée
https://tetu.com/2023/01/17/tribune-associations-personnalites-lgbt-contre-reforme-retraites-gouvernement/
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/170123/pour-une-retraite-radieuse-des-lgbti
https://www.instagram.com/p/CngtIx3r8sY/?igshid=YmMyMTA2M2Y=
POUR
UNE RETRAITE RADIEUSE DES LGBTI
Nous,
personnalités et organisations LGBTI, nous opposons à la réforme
des retraites que vient de présenter le gouvernement pour reporter
l’âge de départ à 64 ans et accélérer le passage à 43
annuités afin de bénéficier d’une retraite à taux plein.
Si
cette réforme est appliquée, elle sera nuisible pour tou·te·s les
futur·e·s retraité·e·s. Elle sera particulièrement néfaste
pour les LGBTI, car nous sommes encore plus vulnérables que le reste
de la population face à la vieillesse.
En
effet, le grand âge est souvent synonyme d’isolement et nous
sommes beaucoup à ne pas avoir de soutien à cette étape de nos
vies, à cause du potentiel rejet des familles où nous sommes né·e·s
mais aussi de la privation du droit de créer nos propres familles.
Or,
la famille est une structure d’appui primordiale au moment de la
retraite, en particulier en cas de perte d’autonomie.
Ses
membres, quand ils ont le temps et l'argent, peuvent assister les
plus âgé·e·s en les aidant à leurs domiciles, en les accueillant
dans leurs foyers ou en finançant l’hébergement en EHPAD.
Mais
la construction de nos familles a été prohibée pendant des
générations avec l’inégalité de nos droits au mariage, à
l’adoption et à la procréation et la stérilisation forcée des
personnes trans pendant de nombreuses années.
De
nos jours, ces droits sont encore instables à cause des
discriminations dans les procédures d’adoption ou des difficultés
d’accès à la PMA, toujours interdite pour les personnes trans.
Avec
la nouvelle réforme des retraites, nous allons devoir travailler
plus longtemps, ce qui dégradera nos conditions de santé, ou partir
avant d’avoir toutes nos annuités, ce qui réduira nos pensions.
Face à ces régressions, nous n’avons pas les mêmes possibilités
de s’appuyer sur la solidarité familiale, ce qui nous fragilise
davantage quand nous arrivons à la retraite.
Le
monde du travail a été et est toujours trop souvent un
environnement hostile pour les LGBTI : les discriminations persistent
et peuvent influer tout au long de la vie sur notre situation
professionnelle.
Des
études démontrent que les inégalités salariales subsistent pour
celles et ceux qui font leur coming-out en milieu professionnel et
cela se répercute sur les montants de nos retraites.
De
l'orientation professionnelle en milieu scolaire aux évolutions de
carrière, en passant par les difficultés d'accès à l'embauche, le
parcours de vie des LGBTI est jalonné par les violences subies,
allant jusqu'à l'exclusion de l'emploi avec des périodes de chômage
qui impactent nos durées de cotisation.
Les
personnes vivant avec le VIH, les personnes trans ou les personnes
racisées sont encore plus exposées à ces refus d'embauche,
ruptures de carrières et difficultés d'évolution professionnelle.
Une
retraite à taux plein devient alors presque impossible et nous
condamne souvent à nous contenter d'une pension à taux réduit.
Les
femmes sont fortement touchées, surtout si elles sont lesbiennes ou
bisexuelles : en plus d’être moins bien payées, elles sont
davantage concernées par les temps partiels et les pauses dans leurs
carrières. Leur retraite, déjà largement inférieure à celle des
hommes, s’en verrait encore réduite si la réforme venait à
passer. En outre, quand elles en ont eu la possibilité, elles ont
quelquefois arrêté de travailler pour s’occuper de leurs enfants.
Tous
ses paramètres fragilisent nombre de parcours professionnels mais
aussi l'espérance de vie « en bonne santé », entraînant de
fortes inégalités sociales au moment d'accéder à la retraite. La
nouvelle réforme, si elle venait à être appliquée, renforcerait
les effets délétères de ces mécanismes et viendrait accentuer
notre précarité.
La
retraite est pourtant un stade indispensable de nos vies : temps de
repos bien mérité après avoir tant travaillé, elle n’est pas
nécessairement une période d’inactivité. Beaucoup d’entre nous
n’ont malheureusement pas pu y arriver du fait de de la pandémie
de VIH/Sida, ou à cause du taux de suicide qui reste très élevé
chez les LGBTI.
Il
reste donc tant à inventer sur les formes que peuvent prendre la
retraite dans nos communautés. Beaucoup de retraité·e·s décident
d'avoir un engagement bénévole et nous pouvons par exemple penser
cette étape en s’investissant dans une association d’auto-support
ou de lutte contre les discriminations.
Par
ailleurs, les représentations de personnes LGBTI âgées sont
quasiment absentes dans notre société. En vieillissant, nous sommes
petit à petit invisibilisé·e·s et nous devons également nous
questionner sur nos propres mécanismes internes qui amènent à
cette situation.
Il
nous faut recréer du dialogue et de la solidarité entre les
générations pour participer à la transmission de notre histoire
commune, de nos récits de vies et de nos pratiques militantes.
Tant
d’actions sont à imaginer : pour les réaliser, nous avons besoin
d’une retraite en bonne santé, avec suffisamment d’argent pour
la vivre dignement et en profiter.
C’est
pourquoi nous nous mobiliserons parmi tou·te·s les salarié·e·s,
étudiant·e·s, retraité·e·s et sans emploi dans toutes les
initiatives pour lutter contre cette nouvelle réforme des retraites
en commençant par les manifestations des 19 et 21 janvier.
En
combattant tou·te·s ensemble, nous avons la capacité de faire
reculer le gouvernement. Nous pourrions même aller plus loin en
regagnant la retraite à 60 ans, avec 37,5 annuités afin d’obtenir
enfin une victoire et nous redonner espoir dans un avenir désirable.
Signataires
:
Organisations
:
Act
Up-Paris, arcENSiel (Lyon),Assemblée Féministe Montreuil,
Association Fransgenre,Barbi(e)turix, bonjour madame, Bar féministe
et queer, Centre LGBTQI+ de Paris-IdF, CIEL (Clermont-Ferrand),
Collectif archives LGBTQI+,
Collectif
Super Saphique, Commission LGBTI du Nouveau Parti
Anticapitaliste,Commune Vision (Rennes),
Coordination
Féministe, Couvent de Paname des Sœurs de la Perpétuelle,
Indulgence, Exaequo (Reims), FC Paris Arc-en-ciel, Fédération
sportive LGBT+, Féministes Révolutionnaires, FièrEs, Fransgenre,
Friction Magazine, Gouinema, Ciné-club entre personnes queers sur
Paris, Groupe thématique LGBTI de la France Insoumise, HES LGBTI+,
Inter-LGBT, Iskis - Centre LGBTI+ de Rennes, La Fabrique Flamboyante,
La Flèche d'Or, Lieu politique, culturel et solidaire, La Mutinerie,
Bar queerféministe, Label Gouine, Les Dégommeuses, Les Inverti·e·s,
Organisation de Solidarité Trans (Tours), Ouest Trans, Paris Queer
Antifa, PD La Revue, Pride des Banlieues, Q.U.E.E.R Auvergne, Queer
Education, Queers Parlons Travail, Smash+ Volleyball, Sous Les
Shorts, STRASS, Support-T (Montpellier),Transat (Marseille), Union
Communiste Libertaire,
Personnalités
:
Alexis
Langlois, Réalisateur, Ali Aguado, Militant pour les droits des
trans et directeur d’établissement médico-social, Amand Songe,
Drag king, Anaëlle Pourteau, Militante Nous toutes Paris 9/10/18,
Andy Kerbrat, Député La France Insoumise – NUPES, Anthony Poulin,
Adjoint à la maire de Besançon (EELV), Apollon d'Angelo, Drag king,
Arthur Rainbow, Drag king, Aurore Koechlin, Autrice et militante
féministe, Babouchka Babouche, Drag queen, femme politique et
mannequin, Barbara Butch, DJ, Calypso Overkill, Drag queen Cecil
Lhuillier, Activiste féministe, droits des LGBTQI et des TDS,
Charleeps, DJ et productrice, Charlotte Flores Rosales, Journaliste
freelance et militante anarcha-féministe, Claire Pinsart, Éducatrice
spécialisée à Orizon LGBT+ (Réunion), Claude-Emmanuelle
Gajan-Maull, Mannequin et militante transféministe, Clémence Trü,
Drag queen, Dominique Ganaye, Militant LGBTQI+, ActUp Paris,
représentant des Usagers COREVIH Bourgogne Franche Comté, Élisa
Koubi, Co-présidente de l'Inter-LGBT, Élodie Petit aka Gorge
Bataille, Poète, Elsa Aloisio, Scénariste et réalisatrice, Emily
Tante, Drag queen et militante, Éric Arassus, Président de la
Fédération Sportive LGBT+, Étienne Jeannot – Jeanne, Artiste gay
non binaire, modèle, drag, seul·e en scène, impro, Eva Vocz,
Chargée de plaidoyer d'Act Up-Paris et travailleuse du sexe, Fanny
Baklouti, Bureau de la commission LGBTQIA+ d’EELV, Fatima Daas,
Autrice, Flavien Mourlam, Agent commercial SNCF, délégué syndical
SUD-Rail, Fred Bladou, Activiste sida et drogues,
Gabrielle
Richard, Sociologue du genre, Gérald Kurdian, Musicien·ne,
Gianfranco Rebucini, Chargé de recherche au CNRS et militant queer,
Guillaume Durand, Secrétaire régional adjoint d’EELV
Île-de-France et adjoint à la Maire du 14ème arrondissement de
Paris, Habibitch, Artiste et activiste, Hanane Ameqrane, Maman
lesbienne de l'immigration et des banlieues, membre du réseau Marche
Féministe Antiraciste, Sud éducation 93, Irene García Galán,
Autrice et militante féministe, Ixpé, DJ & organisateur de
soirée, Jakob The King, Drag king, Jean-Baptiste Lachenal, Bureau de
la commission LGBTQIA+ d’EELV,
Jean-Luc
Romero-Michel, Adjoint à la maire de Paris en charge des Droits
Humains, de l’Intégration et de la lutte contre les
discriminations, Jean-Marie Hupel, Militant EELV,
Jules
Falquet, Professeure de philosophie à Paris 8, Juliet Drouar,
Thérapeute, auteur, Lascar Wild, Drag king, Lewis Raclette, Drag
king, Lexie Agresti, Militante et autrice, Lisa Granado, Artiste
militante féministe, Louise Morel, Autrice,
M
Alex Mahoudeau, Docteure en science politique, Mahaut, Humoriste,
Marc-Antoine Bartoli, Militant et coordinateur prévention d'Act
Up-Paris, Marguerin Le Louvier, Auteur, Martin Dust, Icône, Mathieu
Magnaudeix, Journaliste, Co-Speakerine de Mediapart, Mathilde Forget,
Autrice, Matthias Parveau, Conseiller fédéral EELV, Maxime
Crosnier, Militant EELV, Minima Gesté, Drag queen, Mirion Malle,
Autrice et dessinatrice, Nathan Boumendil, Activiste contre le Sida,
Néo Gaudy, Syndicaliste et activiste transféministe, Nicolas
Framont, Rédacteur en chef de Frustration Magazine, Océan,
Réalisateur, Olga Volfson, Journaliste et militant·e LGBTQI+, Pablo
Legasa, Premier danseur à l'Opéra National de Paris, Pablo
Pillaud-Vivien, Rédacteur en chef de Regards, Paul B. Preciado,
Philosophe, Philippe Mangeot, Enseignant et ancien président d’Act
Up-Paris, PowerBeauTom, Drag king, Ray Goodspeed, Soutien
international (Grande-Bretagne), membre de Lesbiennes & Gays
Support the Miners 1984-85, Ruru Pepito, Pd militant,
Sam
Bourcier, sociologue, activiste queer et transféministe,
Samuel
Vétier, Syndicaliste CGT Paris 5/6, Sarah Persil, Vice-Présidente
de Région Bourgogne Franche Comté et co-responsable de la
commission LGBTQIA+ d’EELV, Sarah Roubach, Militante Génération.s
LGBTI, Sébastien Tüller, Militant LGBTI+, Sergueï, Drag king,
Shammy des Vices Junior, Drag king, Snake Ninja, Artiste danseur et
influenceur queer, Soa de Muse, Artiste multidisciplinaire, Stéphane
Gérard, Cinéaste, Tal Madesta, Journaliste et auteur, Tanguy
Martinière "Lapop Lexomil", Comédien, drag queen,
militant à Act Up Paris, Thomas Salgado, militant syndical CGT,
Transterror, DJ, Veronica Noseda, Militante féministe lesbienne,
Wendy Delorme, Autrice, Yohann Diard, Délégué CGT, membre de la
direction du Syndicat CGT des cheminots de Versailles.