Avec
les migrant.e.s,
tout.e.s
dans la rue le 18 décembre !
Les
raisons de manifester ne manquent pas…
La
première raison de se mobiliser le 18 décembre est une raison
humanitaire : s’affirmer du côté des migrant.e.s traqué.e.s,
maltraité.e.s, expulsé.e.s… afin de ne pas laisser dégrader des
vies humaines et de ne pas perdre le réflexe élémentaire
d’assistance à personne en danger.
Le
18 décembre est ensuite l’occasion de s’élever contre la
politique inique du gouvernement Macron envers les étranger.e.s,
contre sa propagande islamophobe et raciste ; c’est dire
non aux dernières mesures qu’il vient de prendre, portant atteinte
au droit à la santé, dire non aux quotas professionnels proposés
pour le plus grand profit du patronat.
Cette
journée internationale des migrant.e.s doit rassembler celles et
ceux qui luttent aux côtés des réfugié.e.s, des migrant.e.s, dans
toutes sortes d’associations de solidarité, d’aide humanitaire,
de partis, de syndicats, de collectifs de sans-papiers, des
citoyen.n.e.s… pour la régularisation des sans-papiers, pour
le droit au logement, pour la fermeture des centres de rétention
administrative (CRA), pour la scolarisation, la mise à l’abri, la
prise en charge des mineurEs étrangers isolés...
Le
besoin d’unir nos forces
C’est
un combat difficile, où l’on se sent isolé, avec l’impression
que l’on est impuissant à renverser le cours des choses.
Beaucoup
ressentent le besoin d’unir leurs forces, et il faut effectivement
construire un rapport de forces. Certes, cela ne se fera pas en un
jour, et la mobilisation sur ce terrain ne va pas de soi.
Mais
le 18 décembre, qui s’inscrit dans un contexte de luttes, d’union
des colères, est l’occasion d’intégrer la dimension de la lutte
contre les discriminations, toutes les discriminations, qu’elles
soit sexistes ou anti-immigré.e.s, et peut être un jalon pour
renforcer le camp de celles et ceux qui luttent aux côtés des
migrant.e.s.
Les
nombreux appels à manifester le 18, s’ils sont massivement suivis,
peuvent permettre de montrer que dans ce pays, il existe un courant
important de gens qui n’acceptent pas la façon dont sont traités,
à côté d’eux ou à leur porte, des êtres humains.
Et
puis il faut déjouer la démagogie raciste du gouvernement, qui
essaie de détourner le mécontentement en divisant les classes
populaires, qui tente de désigner les étranger.e.s comme ceux qui
accroissent le chômage, la misère et les bas salaires.
Cette
stratégie éculée, pratiquée par les gouvernements successifs,
doit être mise en échec. Ce n’est pas un hasard si la propagande
anti-migrant.e.s a été engagée à cette rentrée, juste avant
l’épreuve de force autour de la réforme des retraites.
Mais
le coup a manqué, car le mouvement a démarré très fort et
l’immigration, d’après les enquêtes d’opinion, vient loin
derrière les préoccupations exprimées dans le mouvement
social actuel.
Pour
l’égalité des droits, la liberté et la démocratie
Être
nombreux et nombreuses dans la rue le 18 sera un point d’appui pour
construire un front s’opposant à la politique de l’extrême
droite et de la droite extrême, qui fait de la lutte contre les
immigré.e.s son fonds de commerce.
Et
ce sera aussi une démonstration qui servira à convaincre les
étranger.e.s qu’une partie de la population française ne suit pas
cette politique mortifère. Cela peut établir des ponts entre la
population laborieuse ici en France et les pauvres arrivés du monde,
là où d’autres veulent construire des murs entre les
exploité.r.s.
La
lutte contre les étranger.e.s fait partie de la « guerre aux
pauvres » engagée par les puissants de ce monde.
Enfin,
ici en France, les attaques ignobles contre les migrant.e.s sont un
banc d’essai pour les politiques liberticides du gouvernement qui
frappent toutes les classes populaires : la carence de trois mois
constitue une atteinte au droit d’asile et au droit à la santé.
L’évacuation
des campements à Paris est commanditée par le préfet Lallement,
connu pour sa répression contre les Gilets jaunes.
La
volonté d’organiser toujours plus d’expulsions de migrant.e.s du
territoire permet toutes sortes de pratiques occultes, justifiées
par la lutte anti-terroriste, l’état d’urgence, qui sont autant
de moyens de réprimer la population qui se révolte.
Manifester
le 18 décembre c’est donc, en définitive, lutter pour l’égalité
des droits, la liberté et la démocratie.
Le
droit à l’accès aux soins
des
demandeurs d’asile attaqué !
Les
inspecteurs de l’IGAS (Inspection générale de la santé) et de
l’IGF (Inspection générale des finances) ont remis leur (sale)
copie au gouvernement concernant les droits à la protection maladie
des migrant.e.s et des exilé.e.s.
Les
mesures annoncées s’en prennent essentiellement aux demandeurs
d’asile. Ceux-ci bénéficiaient, jusqu’à présent, de la
CMU/PUMA1 dès que leur demande d’asile était déposée.
Le gouvernement a décidé d’introduire un délai de carence de 3
mois à partir de l’obtention de l’attestation de demande
d’asile.
Six
mois sans accéder aux soins ?
Or
aujourd’hui les délais pour posséder ce sésame sont de plusieurs
mois.
La
première étape consiste à être reçu dans une structure
de premier accueil des demandeurs d’asile qui peut demander
plusieurs semaines, les dispositifs étant saturés (par exemple pour
la région parisienne il n’existe que trois adresses devant
lesquelles les demandeurs d’asile campent en attendant leur tour).
La
deuxième étape est le rendez-vous donné au guichet de
demande d’asile qui délivrera enfin l’attestation de demande
d’asile.
La
troisième étape correspond à la réception de la carte
vitale avec droits ouverts à la CMU.
Ces
étapes mises bout à bout, c’est pendant au moins 6 mois que les
demandeurs d’asile ne pourront pas accéder à des soins.
Les
conséquences en termes de santé individuelle et de santé publique
sont nombreuses : renoncement à se soigner, retard à la
prise en charge de pathologies qui ne pourront que s’aggraver mais
également recours aux urgences des hôpitaux déjà bien mal en
point.
Dans
le droit fil de la loi « asile-immigration »
Le
prétexte ? Les prétendus nombreux « abus » de ces
135 000 demandeur.se.s (65 % seront déboutés et devront alors
demander l’AME, et ce sera reparti pour un tour sans couverture
médicale) qui viendraient en France uniquement pour se faire
soigner.
De
façon ridicule et grotesque, selon les dires du gouvernement, ils
seraient motivés par la pose de prothèses mammaires ou
d’interventions pour prothèses de hanche !
En
fait cette mesure est dans le droit fil de la loi
« asile-immigration » qui rallongeait la rétention des
déboutés tout en réduisant les délais pour un recours, véritable
machine à expulsion.
Concernant
le risque envisagé de remise en cause de l’AME, celle-ci est
rabotée mais le pouvoir a reculé devant la mobilisation des ONG et
d’une partie du corps médical.
Le
ticket modérateur, un temps évoqué, n’est pas retenu, par contre
est actée une demande d’entente préalable pour certaines
pathologies ainsi qu’un contrôle accru des demandes qui seront
dorénavant centralisées dans trois centres de la CPAM (Paris,
Saint-Denis et Marseille).
Macron
durcit un peu plus sa politique migratoire pour séduire l’électorat
de droite et poursuivre son match avec le Rassemblement national.
Grèves
des sans-papiers Paris Banlieue... La lutte paie !
Entamée
le 1er octobre, alors que se tenait à l’Assemblée Nationale un
énième débat sur l’immigration, la grève coordonnée de 130
salarié.e.s sans papiers soutenu.e.s par leurs syndicats CGT
constitue une belle victoire.
Dans
11 des 12 entreprises touchées par des occupations ou des piquets de
grève, les salarié.e.s sans papiers ont obtenu la délivrance par
leurs employeurs les CERFA indispensables à toute demande de
régularisation.
Ce
qu’il n’était pas possible d’obtenir quelques jours avant le
mouvement le devenait sous la pression des grévistes. Mieux, sur
certains sites, les directions acculées ont dû se résoudre à
négocier sur des revendications allant au-delà de la
régularisation.
Ainsi
au KFC de la place d’Italie, les grévistes ont obtenu la
modification de leurs contrats de travail de 13h00 hebdomadaire à
des contrats à temps plein. A Campanile ils/elles ont obtenu une
révision de leurs prime et une requalification de leurs statuts (ce
qui équivaut pour certains une hausse de salaire de 300 euros).
Les
patrons et les préfectures font de la résistance
À
l’heure où est écrit ce texte, seul un patron sur les 12
concernés fait toujours de la résistance, celui de la boite
d’intérim Cervus à Levallois Perret.
Influencés
peut-être par un syndrome d’impunité locale, les responsables de
l’agence et les flics municipaux multiplient les provocations
racistes et les menaces « Si vous remettez des affiches, je vous
tire dessus »
S’appuyant
sur la circulaire Valls du 28 novembre 2012, exigeant une présence
d’au moins 5 ans sur le territoire français et des feuilles de
paie relatives au séjour, les préfectures font du zèle et
contestent les dossiers qui leur sont présentés par les
organisations syndicales.
Chronopost
: la lutte continue !
Jeudi
24 octobre, une manifestation des salarié.e.s de Chronopost filiale
à 100 % de la Poste accompagnée de nombreux sans papiers et de
leurs soutiens se rendait une nouvelle fois à la préfecture du Val
de Marne pour y être entendu.e.s.
Depuis
4 mois, ces salarié.e.s sont en lutte pour leur régularisation et
se heurtent à une fin de non-recevoir. Ils/elles dénoncent un «
système de sous-traitance en cascade » par lequel La Poste,
Chronopost, Derigebourg et Mission Intérim se rejettent la patate
chaude pour faire obstacle aux conditions de régularisation et
maintenir un système bien huilé afin de perpétuer la précarité,
des salaires au rabais et des conditions de travail intenables.
Les
grévistes et leur syndicat SUD exigent la régularisation de toutes
et tous les salarié.e.s concerné.e.s ainsi que l’instauration
d’un guichet unique de régularisation.
Les
grèves et la solidarité sont nos armes
Dans
un autre registre, les femmes de ménage de l’hôtel Ibis
Batignolles de Paris 17ème se battent avec courage et détermination
depuis près de 4 mois pour obtenir « l’internalisation »
de leur contrat de travail et exiger ainsi des salaires et des
conditions de travail plus décents.
Sans
l’apport financier organisé par leur comité de soutien et les
cagnottes de solidarité, leur lutte serait fragilisée et ne leur
permettrait pas de tenir sur une aussi longue durée.
Quelques
leçons à tirer pour préparer la suite
Oser
lutter, oser vaincre : lorsque des équipes syndicales réellement
motivées donnent la confiance aux salarié.e.s sans papiers pour se
mettre en grève contre le chantage patronal à la régularisation,
contre la sur exploitation dont ils s et elles sont victime, elles
trouvent le plus souvent des acteurs et des actrices déterminé.e.s
et qui vont jusqu’au bout !
Pour
cela, il faut utiliser l’arme syndicale qui permet d’éviter la
dispersion, de regrouper les salarié.e.s d’un même employeur
(certain.e.s par peur de la répression patronale et policière ne
disent même pas à leurs collègues de travail qu’ils/elles sont
sans papiers)
C’est
le boulot des anticapitalistes de considérer comme un axe important
de leur activité militante d’organiser la solidarité active aux
luttes des sans-papiers qui sont la partie la plus exploitée et la
plus vulnérable de notre classe !
Macron
et Philippe ciblent toujours
davantage
les migrant.e.s
Le
6 novembre, par la voix de son Premier ministre, le gouvernement a
annoncé un nouveau train de mesures anti-immigré.e.s : les médias
ont surtout retenu la réactivation d’une politique de quotas pour
l’immigration économique, politique d’« immigration choisie
et non subie » élaborée et impulsée sous Sarkozy afin de
satisfaire au mieux les besoins du patronat dans les secteurs où il
peine aujourd’hui à recruter.
L’autre
mesure « phare » est la restriction de l’accès et du
champ d’application de la protection sociale des étranger.e.s, que
ce soit pour la Protection universelle maladie (PUMa, pour les
demandeur.se.s d’asile) ou l’Aide médicale d’État (AME, pour
les sans-papiers) : au mépris d’un devoir élémentaire
d’humanité comme du souci de la santé publique, les
demandeur.se.s d’asile, à l’issue d’un parcours migratoire
souvent ravageur sur le plan physique et mental, seront dorénavant
privés durant trois mois (minimum) de toute protection sociale.
« Reprise
en main du contrôle des flux migratoires »
Comme
l’ont souligné 12 associations dans un appel commun contre les
mesures annoncées, « en s’attaquant à ces systèmes, le
gouvernement va accroître le nombre de renoncements aux soins, déjà
très importants chez ces personnes. Ces mesures vont impacter la
santé de ces personnes vulnérables et vont reporter la charge du
soin sur les hôpitaux en particulier les urgences et les PASS, et
alourdir les démarches administratives déjà compliquées.
Cette
complexité des démarches se traduirait notamment par l’obligation
pour toute personne demandant l’AME de se présenter physiquement
lors de l’enregistrement de leur dossier auprès des CPAM. Cette
mesure va venir engorger les guichets de ces caisses, qui n’ont pas
les moyens d’accueillir toutes les personnes. »
Les
autres mesures (durcissement des critères de naturalisation,
accélération des procédures d’expulsion pour les mineur.e.s
issus des pays dits « sûrs », lutte contre les campements de
migrant.e.s, construction de trois nouveaux centres de rétention...)
ont été annoncées sur fond de discours nauséabond autour de la
« reprise en main du contrôle des flux migratoires »,
de la dénonciation du prétendu « tourisme médical »,
de « lutte contre les fraudeurs », et autres éléments
rhétoriques empruntés à la droite et à l’extrême droite.
Ces
mesures, en parfaite continuité avec la précédente loi Collomb,
n’ont en soi rien de nouveau : mais elles dénotent (au moment où
l’IFOP nous apprend que l’immigration n’arrive qu’en sixième
position dans les « préoccupations des Français ») la
volonté du gouvernement de flatter l’électorat des Républicains
et du Rassemblement national : dans la perspective des municipales,
il préfère faire porter le débat politique sur ce sujet plutôt
que sur le chômage, la santé, l’école ou les retraites...
Le
NPA dénonce ces mesures anti-migrant.e.s
et leurs effets sur la multiplication des actes racistes et
islamophobes.
Il
se mobilisera au côté des premier.e.s concerné.e.s et s’attelle,
dans la perspective de la mobilisation du 18 décembre prochain, à
l’occasion de la journée internationale des migrant.e.s, à
renforcer le cadre unitaire mis en place pour la défense des
droits des étranger.e.s, contre le racisme d’État
et pour la liberté de circulation et d’installation.
Appel « Égaux,
égales, personne n’est illégal »
L’appel
unitaire, signé par plus de 130 organisations, à la mobilisation du
18 décembre.
Nous,
Collectifs de Sans-Papiers et Migrant.e.s, Syndicats, Associations,
Collectifs de solidarité, États Généraux des Migrations, Marche
des Solidarités appelons à des manifestations et rassemblements le
18 décembre, journée internationale des migrant.e.s.
Nous
marcherons toutes et tous ensemble pour affirmer avec encore plus
de vigueur : « Égaux, Égales, personne n’est
illégal ».
Nous
marcherons pour la ratification par la France de la « convention
internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs
migrants et des membres de leur famille » adoptée par l’ONU
le 18 décembre 1990 et qui vise à garantir l’égalité de
traitement entre travailleurs et travailleuses français.e.s et
immigré.e.s.
Nous
marcherons pour stopper la montée des nationalismes, le
développement du fascisme et de toutes les formes de racisme.
Nous
marcherons en mémoire des dizaines de milliers de femmes,
d’enfants et d’hommes mort.e.s sur les routes de la migration,
victimes des frontières et des politiques meurtrières des
gouvernements des pays les plus riches de la planète et de leurs
complices.
Nous
marcherons pour la liberté de circulation, pour la fin du
système de Dublin, l’abandon de la Directive retour et la
fermeture des centres de rétention.
Nous
marcherons contre l’idée fausse que l’immigration crée du
dumping social, pour la régularisation des sans-papiers et pour
l’égalité des droits de toutes et tous.
Nous
marcherons pour soutenir et amplifier les grèves et luttes
des sans-papiers pour obtenir leur régularisation et la justice
sociale.
À
l’heure où le gouvernement annonce des mesures sans précédent :
immigration « choisie », privation – pour les demandeurs
d’asile – d’accès à la protection maladie pendant les trois
premiers mois après le dépôt de leur demande, durcissement des
conditions d’accès à l’Aide médicale d’État (AME), nous
marcherons pour affirmer que l’égalité ne se discute pas, elle
doit être mise en œuvre, maintenant.
C’est
la précarisation générale et la remise en cause des acquis sociaux
par les politiques répressives et d’austérité menées par les
gouvernements successifs, spécialement celui d’Emmanuel Macron,
qui exacerbent les discours de haine, accroissent la pauvreté et le
repli sur soi dans la population.
C’est
en luttant ensemble
que
nous pourrons nous battre efficacement
pour
une société meilleure, solidaire et égalitaire.
Appel
de Clermont-Ferrand
MERCREDI
18 DÉCEMBRE
à
18H00 Place de Jaude
partager
massivement l’événement facebook