Cela
fait maintenant trois semaines que le projet de loi Travail suscite
le refus d’une grande partie de la population, des grèves et des
manifestations.
Après
le succès de la mobilisation du 9 mars, le gouvernement a dû faire
des concessions pour gagner des soutiens, notamment celui de la
direction de la CFDT. Les dispositions qui augmenteraient la liberté
de licencier par exemple pour raisons économiques ont été
atténuées et le niveau des indemnités prudhommales en cas de
licenciement abusif n'est plus qu'indicatif.
Beaucoup
de bruit aussi a été fait sur la « garantie jeunes »,
un dispositif d’insertion professionnelle accompagné, sous
conditions, d’une aide financière qui existe déjà à titre
expérimental.
Assez
de l’arrogance patronale et gouvernementale
Mais
le gouvernement n’a rien touché à ce qui est l’essentiel de la
loi. Ce sont les accords d’entreprise, voire d’établissement,
qui deviendraient la norme désormais. Ils pourraient être moins
favorables que la loi, que les accords de branches, ce qui était
déjà possible mais seulement, jusqu’à présent, à titre
dérogatoire.
Si
la loi passe, les travailleurs seront davantage à la merci du
patronat qui pourra avec des référendums « révolver sur
la tempe » leur faire accepter la dégradation de leurs
conditions de travail et de salaires en exerçant sur eux et sur les
syndicats le chantage aux licenciements.
Et
c’est bien ce qu’ont compris les dizaines de milliers de jeunes
et de salarié-e-s qui ont à nouveau manifesté le 24 mars à Paris
et dans de nombreuses villes malgré la politique d’intimidation du
gouvernement. Manuel Valls a même eu le culot de prétendre dénier
aux jeunes le droit d’avoir un point de vue sur leur propre avenir.
Malgré
aussi la répression. Dans plusieurs villes, les manifestant-e-s ont
été gazé-e-s, et certain-e-s tabassé-e-s et interpellé-e-s.
Parce que les policiers auraient été provoqués, parce qu’il y
aurait eu des casseurs, disent la plupart des médias. C’est faux.
Des
vidéos, des témoignages de manifestant-e-s, montrent comment la
police s’est acharnée sauvagement sur un jeune lycéen de 15 ans à
Paris ; sur un homme plus âgé à Nantes. Au point que le
ministre de l’Intérieur lui-même a été obligé de déclarer
qu’il y aurait enquête.
Pour
gagner le retrait, préparons la suite
Par
cette répression, le gouvernement espérait dissuader jeunes et
travailleurs de se mobiliser. Il utilise aussi, cyniquement,
l’actualité des monstrueux attentats de l’Etat islamique à
Bruxelles, pour occuper le terrain médiatique.
Mais
rien ne peut empêcher
maintenant
le succès de la mobilisation du 31 mars.
Ce
jeudi, nous pouvons massivement exprimer notre révolte et notre
colère face à la loi Travail bien sûr, mais face aussi à toutes
les attaques contre les droits des salarié-e-s, prises dans le seul
intérêt du Medef, qui l’ont précédée.
Oui,
nous nous serons des centaines de milliers à nous mobiliser, à
faire grève, à manifester, pour exiger le retrait de la loi
Travail. Dès maintenant, discutons des suites du 31, comment nous
pouvons créer le rapport de forces pour faire reculer le
gouvernement.
Exerçons
notre pression sur les directions syndicales nationales pour qu’elles
ne puissent pas se dérober. Discutons-en sur nos lieux de travail
comme le font les lycéen-ne-s et les étudiant-e-s dans leurs lycées
et leurs facs.
Tissons
les liens nécessaires entre établissements, entre entreprises,
entre salarié-e-s, jeunes, militant-e-s pour pouvoir nous-mêmes
décider de la continuation de notre lutte.
Il
s’agit de préparer,
toutes
et tous ensemble,
l’affrontement
avec le gouvernement.
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