Avec
une prime, une médaille et du bla bla , Macron et son ministre Veran
pensaient pouvoir calmer la
colère des personnels hospitaliers.
Ils
ont dû déchanter.
La
sortie du déconfinement a été marquée par des manifestations de
soignant.e.s
et de leurs soutiens à Toulouse, Saint Etienne, Nantes, Paris
(Hôpital R.Debré). La
mobilisation du 16 juin a été une réussite.
Elles ne cessent de s’amplifier.
Le
pouvoir a compris que ni les hospitalier.e.s,
ni l’ensemble de la société qui est à leurs côtés, ne se
contenteraient de ces miettes.
Il
tente d’éteindre l’incendie.
LE
« DIALOGUE SOCIAL »
POUR
CONTINUER COMME AVANT ?
Le
25 Mai, s’est ouvert une «concertation» (pas une négociation !)
entre le ministère de la santé, les organisations syndicales et
les collectifs.
Le
pouvoir a compris qu’il lui faudrait lâcher un peu plus que les
miettes annoncées.
Il
n’a pourtant pas du tout l’intention de changer la politique
menée depuis des années dont les conséquences ont pourtant été
lourdes au cours des dernières semaines.
Dans
son interview au JDD du 18 mai Veran le dit clairement
« Je me reconnais dans les objectifs de la réforme “Ma santé
2022” [le plan santé de Macron].
Nous
n’avions pas emprunté une mauvaise route, mais l’ampleur de la
crise hospitalière nous oblige à accélérer et à être à la
hauteur des attentes des soignants.
ACCÉLÉRER
? SI C’EST POUR ALLER PLUS VITE
DANS
LE MUR OÙ NOUS ONT MENÉ
MACRON
ET SES PRÉDÉCESSEURS
NON
MERCI !
Les
pistes présentées par le ministre de la santé sont en effet
inquiétantes.
•
Salaires
: division et individualisation
Le
gouvernement semble prêt à certaines concessions sur les salaires,
mais seules les catégories soignantes (infirmier.e.s
? aides soignant.e.s?)
semblent concernées.
N’
y aura t il rien pour tous les autres sans lesquels l’hôpital ne
fonctionnerait pas ?
On
est très loin des 300€ pour toutes et tous réclamés depuis des
mois.
Et
même pour celles et ceux qui bénéficieront d’une revalorisation,
le ministre parle de «compétences»
de «parcours
professionnels»,
bref d’une individualisation du salaire faisant sauter toutes les
garanties collectives.
•
Augmentation
des effectifs
:
RIEN
Les
services bondés, les urgences débordées, les conditions de travail
insupportables ont une cause : le manque de personnel.
Pour
y remédier il faut recruter tout le personnel disponible (en lui
proposant des salaires décents) et former celui qui manque. C’est
le sens du «plan
emploi formation»
réclamé depuis des années par les organisations syndicales, avec
la création et le financement de 120 000 emplois dans la fonction
publique hospitalière.
L’augmentation
des effectifs, et son financement par la hausse des budgets
hospitaliers est la principale revendication des personnels depuis
des années. Il n’en est même pas question dans les propositions
du ministère.
Dans
ces conditions la possibilité de réouvrir des lits fermés annoncée
par Veran n’est que du vent : comment ouvrir des lits s’il n’y
a pas les créations de postes nécessaires ?
•
Remise
en cause des 35h , « travailler plus pour gagner plus ? »
Les
pistes de Macron/Veran vont à l’opposé. En compensation de
revalorisations salariales, il faudrait accepter plus de
«flexibilité»
dans l’organisation du travail, c’est à dire, la suppression des
maigres garanties qui nous restent pour ne pas être soumis sans
protection aux «nécessité
de services».
Veran
a même le culot de proposer aux soignant.e.s
épuisées d’exercer légalement un deuxième emploi pour boucler
ses fins de mois. Au lieu de recruter et de réduire le temps de
travail sans baisse de salaire : le monde «d’après»
ce serait travailler encore plus pour arriver à vivre. Cela
ressemble à l’ancien monde... en pire.
•
Privatisation
de la santé, « partenariats publics privés » :
ils
veulent continuer. L’épidémie a montré
la nécessité d’un hôpital public avec plus de moyens
pour soigner au quotidien les patients et faire face à des
situations de crise comme une épidémie.
Macron
et Veran entendent au contraire poursuivre le «virage»
ambulatoire, en réduisant la place de l’hôpital pour donner ses
missions à des médecins et professionnels libéraux, alors qu’eux
mêmes sont débordés et que les «déserts
médicaux»
s’étendent.
Ils
veulent continuer à privatiser la santé avec des montages
«territoriaux»
accordant au secteur privé les activités «rentables»
et en laissant le reste à l’hôpital public.
La
santé n’est pas une marchandise :
défendre
et étendre le service public.
Tous
mobilisés pour défendre l’Hôpital.Comme
l’a montré la période que nous venons de vivre : le
droit à la santé ne va pas avec la défense des intérêts privés.
Ni
les médicaments, ni les moyens de protection (comme les masques), ni
l’accès aux soins ne doivent dépendre de la possibilités de
quelques uns de s’enrichir.
La
santé est un bien fondamental auquel chacun.e
doit pouvoir accéder gratuitement.
Cette
aspiration monte aujourd’hui dans la santé, le médico-social, le
social, dans toute la société. Elle doit se transformer en une
mobilisation des personnels hospitaliers mais aussi de toute la
société pour défendre l’hôpital public exiger les moyens de le
financer de manière solidaire par la Sécurité sociale.
• Pour
une augmentation de salaire de 300 € pour
toutes et tous
• Pour
les créations de postes nécessaires dans
tous les établissements grâce à un plan emploi formation de 120
000 emplois, et les budgets pour le financer.
•
Pour
un hôpital et système de santé public au service des patients et
non de la «rentabilité» économique.
TOUS
ENSEMBLE PERSONNELS HOSPITALIERS, ET USAGERS ATTACHÉS AU DROIT À LA
SANTÉ
PARTICIPONS
AUX MOBILISATIONS.
TOUTES
ET TOUS EN GRÈVE
ET
DANS LES MANIFESTATIONS LE 30
JUIN
à
Clermont-Ferrand
RASSEMBLEMENT
12H
Parvis CHU Estaing
12H00
Place Henri Dunant ,
puis
MANIFESTATION en direction de la préfecture
Rassemblement
à 13H30 devant la préfecture