Le
démantèlement du camp de réfugiés à Calais est donc terminé.
Les migrants ont été dispersés dans des centres d’accueil et
d’orientation (CAO) temporaires dans plus de 80 départements.
Sans
qu’il n’y ait aucune garantie
sur
ce qui pourra leur arriver d’ici quelques mois.
Un
symbole de la misère du monde
et
de l’hypocrisie du pouvoir.
Une
« mise à l’abri humanitaire »
des
réfugiés, vraiment ?
Le
ministre de l’intérieur Cazeneuve et l’ancienne dirigeante des
Verts Emmanuelle Cosse ont parlé d’une « mise à l’abri
humanitaire ».
Pour
le gouvernement, l’humanitaire signifie donc : laisser plusieurs
milliers de personnes à la limite de la survie dans le bidonville
de Calais pendant des mois, réprimer à l’occasion, et accueillir
au mieux 5000 Syriens, alors que la Suède en accueille 50 000 et
l’Allemagne plus d’un million.
Le
gouvernement a trouvé les moyens de mettre sur pied en très peu de
temps un hangar et 3000 m2 de terrain pour faire transiter les
migrants avant leur évacuation, alors qu’il n’avait fourni
aucune aide jusqu’ici.
Il
a aussi trouvé 1300 CRS pour démanteler le camp alors qu’il n’a
pas fourni le minimum d’aide humaine. Il a trouvé des milliers de
places en CAO alors qu’il continue à refuser d’accueillir des
hommes et des femmes qui fuient la guerre ou la misère.
Tout
cela montre que ce qui manque
pour
accueillir les migrants,
ce
ne sont pas les moyens,
mais
la volonté politique.
Heureusement,
des manifestations de soutien aux migrants ont eu lieu dans de
nombreuses villes en France, pour la liberté de circulation et
d’installation, pour un logement et un travail pour toutes et tous.
Pour
que ce soit la solidarité
qui
reprenne le dessus et non le racisme.
Et
qu’on arrête de se tromper de cible : s’il y a du chômage,
c’est d’abord parce que le grand patronat bien français
continue à licencier pour faire toujours plus de profit, pour
engraisser les actionnaires. Pas à cause des réfugiés, ni des
immigrés.
Une
police « maltraitée » ? Au service de qui ?
Pendant
des mois, le gouvernement n’a pas seulement fait la chasse aux
réfugiés, aux sans-papiers. Il a aussi réprimé les manifestations
contre la loi Travail en traitant les opposants comme des
délinquants.
Les
procès contre de nombreux syndicalistes continuent. A Air France
comme à Amiens, la solidarité heureusement a pu se manifester.
Mais
la question reste posée :
à
quoi servent la justice, et la police ?
A
protéger les puissants, et à traquer les pauvres et toutes celles
et ceux qui osent protester. Plus la crise sociale s’aggrave, plus
les prisons se remplissent, et plus l’État pénal se renforce.
Jusqu’où
allons-nous accepter cette situation ?
Ce
n’est pas un hasard si le gouvernement n’a pris aucune sanction
contre les policiers qui réclament un permis de tuer plus étendu au
nom de la « légitime défense ». Ils défilent cagoulés la nuit
sur la place publique en toute impunité, parfois armés… Quand ce
sont ses hommes de
main
qui se révoltent, le pouvoir est manifestement beaucoup plus
indulgent qu’avec les autres manifestants.
A
nous d’imposer d’autres solutions !
Changer
la société devient une urgence absolue.
Les
capitalistes pillent les ressources de la planète, mènent des
guerres aux quatre coins du monde, ferment les frontières aux plus
pauvres, répriment dès que l’on proteste.
Ils
n’ont aucune solution viable pour notre avenir.
Le
seul moyen d’en sortir, c’est de nous en occuper nous-même.
C’est nous la classe ouvrière, le monde du travail, qui faisons
marcher l’économie et toute la société.
Nous
avons les moyens d’appliquer nos propres solutions, collectives,
solidaires. Mais il nous manque encore une volonté commune pour le
faire.
Prenons
le temps d'en débattre et de nous organiser.
C’est
difficile, mais c’est ça ou la barbarie.