Communiqué
du NPA DU 27 février 2020
Partie
de Chine, l’épidémie de
coronavirus s’étend progressivement à toute la
planète. Elle se développe en Asie, au Moyen-Orient (Iran), en
Europe, où l’Italie
est particulièrement touchée, en Amérique
Latine (Brésil).
On
peut être extrêmement inquiet des effets qu’aurait
son développement probable en Afrique.
Ce
soir l’annonce brusque de 20 nouveaux cas
laisse présager une extension en France.
Sida,
Ebola, SRAS, Zika, dengue hémorragique…
les grandes épidémies
sont de retour, attisées par les effets d’un
capitalisme mondialisé. Celui-ci est en effet, dans une seule
logique du profit, à l’origine de la
circulation irrationnelle et inutile des marchandises et des hommes,
du réchauffement climatique, de l’entassement
de populations dans des mégapoles,
de l’absence de services de santé
fiables accessibles à tous.
Les
propos lénifiant des gouvernements assurant que « tout
est sous contrôle »
ne sont pas de mise. L’exploitation
des craintes légitimes de la population, par la droite et l’extrême
droite, les « remèdes
miracles »
qu’elles
préconisent comme la fermeture des frontières ne le sont pas
davantage.
N’en
déplaise aux Le Pen et autres Ciotti, le
virus ne sera pas stoppé par la police aux frontières, et faire
croire le contraire, en attisant la méfiance ou la haine à l’égard
de « l’étranger »,
ne peut qu’aggraver les peurs et
favoriser la propagation de la maladie.
En
l’absence d’antiviraux
et de vaccins efficaces, comme dans toute les épidémies
de ce type, l’information diffusée
rapidement à l’ensemble de la
population, les mesures barrières (masque, lavage des mains),
l’isolement des malades, leur transport
direct vers les services spécialisés sans passer par les urgences,
le suivi rapproché des personnes qui ont été
en contact avec les malades pendant au moins les 7-14 jours de
l’incubation, la protection stricte du
personnel médical en contact avec les malades, sont les seuls moyens
d’éviter la propagation de l’épidémie.
Comme
dans toutes les circonstances dramatiques, le pouvoir ne manque pas
d’encourager et de saluer d’une
larme les fantassins de la santé envoyés au front pour combattre le
virus. Emmanuel Macron n’y a pas manqué
ce matin en se rendant à l’hôpital
Pitié-Salpêtrière.
Lui
qui, poursuivant l’œuvre de ses prédécesseurs,
a organisé les coupes sombres dans les budgets hospitaliers, impose
sur tout le territoire les fermetures des services clés des hôpitaux
comme les urgences, refuse de répondre aux revendications des
soignants en grève depuis des mois, a eu l’audace
de leur déclarer : « Je
compte sur vous et vous pouvez compter sur moi pour qu'on agisse
ensemble… » !
Personne
ne doute de l’engagement des personnels
hospitaliers dans la lutte contre l’épidémie,
comme ils ont été au rendez vous lors des
attentats de 2015.
Mais
ils sont les premiers à savoir que cet engagement a ses limites,
dans un hôpital fonctionnant à flux
tendu, avec des urgences débordées, des lits et des effectifs de
personnel manquant, des soignant.e.s
épuisé.e.s.
Ceux-ci
et celles-ci
doivent
toujours faire plus avec moins.
Les
recrutements deviennent de plus en plus difficiles, en raison de la
pénibilité du
travail, des bas salaires, et aujourd’hui
le recul prévu de l’âge de la retraite.
La
lutte contre l’épidémie
rend encore plus urgente la défense de l’hôpital
public, la satisfaction des exigences des personnels hospitaliers,
l’attribution des moyens
qui lui sont indispensables.
La
santé et parfois la vie
de
celles et ceux qu’il doit soigner en
dépendent.