Dans
l’interview très médiatique faite au Parisien
il y a quelques jours, Macron dit vouloir « emmerder »
les non vaccinés, qu'il se permet même de déchoir de leur
citoyenneté car jugés « irresponsables »...
Ces
propos d'une grande violence révèlent l’approfondissement d’une
pratique et d’une orientation politiques mêlant mépris,
provocations, insultes et recherche de boucs émissaires afin de
masquer les désastres d'une œuvre au service exclusif des
ultra-riches.
Contre
l’autoritarisme, convaincre de la vaccination
Certes,
les plusieurs millions de non-vaccinés représentent un enjeu
sanitaire et leur résistance pose des questions importantes,
politiques, sociales et idéologiques, certains
incarnant même un courant antivax militant qui se dissémine
pernicieusement dans de larges couches de la population.
Mais
parce que les vaccins ne protègent pas totalement contre la simple
contamination (en particulier face au variant Omicron), la
vaccination des derniers réticents ne changerait pas, seule,
radicalement la situation sur un plan strictement sanitaire.
La
nécessaire couverture vaccinale totale ne peut être atteinte que
par une politique faite de conviction, pas par la contrainte :
confiance, transparence, mobilisation populaire, planification
économique et des services publics bien dotés et implantés au plus
près du terrain.
A
l'échelle internationale, la vaccination des habitant.e.s des pays
pauvres afin de les protéger et d'éviter l'émergence de nouveaux
variants exige la levée des brevets : c’est la condition pour
aller vers l'extinction progressive de cette pandémie.
Les
écoles n’en peuvent plus !
La
stratégie du pouvoir est très claire depuis deux ans :
maintenir les profits, sacrifier nos vies. Mais autre chose est de la
mettre en œuvre et de la faire accepter.
Rendre
les non vaccinés coupables de la situation pandémique actuelle est
une « fake news » d'ampleur visant à masquer une
politique confuse, improvisée et inconséquente.
À
ce titre, la gestion calamiteuse de cette crise dans les
établissements scolaire est un... cas d'école !
Depuis
le printemps 2020, rien n'aura été épargné aux élèves, parents
et enseignant.e.s, avec des protocoles souvent inapplicables voire
nocifs, décidés en toute opacité et modifiés en permanence...
dans le but non pas de diminuer la circulation du virus mais de la
masquer.
Cassez
le thermomètre et la maladie s'évanouira !
Vouloir
limiter au maximum la fermeture des classes est une préoccupation
largement partagée... Mais elle ne peut passer que par le
recrutement d’enseignant.e.s pour pouvoir diviser les classes
existante, l'achat de purificateurs d'air, la mise en place de
protocoles utiles et mesurés (gestes barrières, dépistage, etc).
Autant
de mesures parfaitement contradictoires avec les mesures proposées
par Blanquer !
Construire
une mobilisation d’ensemble
Dans
un contexte de ras-le-bol et d'épuisement généralisé de la
population en cette reprise scolaire ubuesque, il n'est donc pas
étonnant qu'une journée de mobilisation se soit très rapidement
imposée dans l'éducation nationale.
Ce
jeudi 13 janvier, les enseignant.e.s seront massivement en grève,
rejoints par les directeur/trice.s d'école et même les
inspecteur/trices.
À
Clermont-Ferrand,
une
manifestation
aura
lieu
le
jeudi 13 janvier
à
10H Place Delille
Certaines
fédérations de parents d'élèves appellent aussi à se joindre au
mouvement. Cette journée doit être un point d'appui pour exprimer
des colères qui doivent converger avec d’autres.
Alors
qu’une nouvelle journée de mobilisation a eu lieu dans la santé
mardi 11 janvier, la perspective du jeudi 27 janvier, journée de
grève interprofessionnelle consacrée en particulier à la question
des salaires, doit marquer une nouvelle étape dans la construction
d’un mouvement d’ensemble pour que nos vies passent avant leurs
profits.
Déclaration
de Philippe Poutou du 12 janvier 2022 : L’école
malade de Blanquer :
soutien
à la grève dans l’éducation !
C’est
la veille de la rentrée que les enseignant.e.s
auront appris, via un article payant en ligne, que le ministre de
l’Éducation Blanquer modifiait les règles d’isolement et de
tests des élèves.
Quatre
jours plus tard, un énième protocole voyait le jour. Suivi d’un
nouveau protocole annoncé le 11 janvier… Le but de ces dispositifs
: favoriser au maximum l’admission des élèves au détriment de
la santé de ces dernier.e.s,
de leurs familles, des personnels, afin que les parents puissent
continuer d’aller au travail et de faire tourner la « machine
économique ».
Ces
règles toujours plus souples, conjuguées au variant le plus
contagieux que l’on a eu à affronter, désorganisent totalement
les établissements.
L’absentéisme
des élèves, la gestion des tests, des retours, les groupes classes
incomplets, les absences d’enseignant.e.s non remplacé.e.s rendent
la gestion quotidienne épuisante, particulièrement au niveau des
vies scolaires et des directions d’école.
Et
tout cela n’a aucun sens ni sanitaire ni scolaire.
Il
faut dire que rien n’a été ni anticipé ni préparé. Ainsi
l’exigence de multiplier les tests sur les enfants entraîne une
pénurie qui les rend peu, quand ce n’est pas, accessibles. Dès
lors, c’est tout le protocole des tests avant le retour en classe
qui devient inopérant.
Les
masques FFP2, qui permettraient de protéger les personnels sur le
temps scolaire, n’arriveront, peut-être, qu’à la fin du mois.
Deux exemples symptomatiques d’une non-gestion apocalyptique
auxquels on peut ajouter l’absence de recrutement, le
non-équipement en capteurs CO2, etc.
Dans
les établissements scolaires, face au mépris, au danger, la colère
a explosé. En quelques jours, des milliers de personnels ont exprimé
leur ras-le-bol. Certain.e.s se sont même mis en grève.
Et
les organisations syndicales ont pris la décision d’appeler à une
journée nationale de grève le jeudi 13 janvier, avec des
revendications précises pour une école qui protège tout le monde
dans les établissements, soutenues par plusieurs associations de
parents d’élèves.
Depuis
l’annonce de cette grève, Blanquer multiplie les provocations,
expliquant que la grève va « perturber davantage le
système scolaire » ou déclarant avec
cynisme « [qu’]on ne fait pas grève contre un
virus ».
Des
provocations qui ont légitimement amplifié la colère des
personnels, auxquels nous apportons tout notre soutien. À la veille
d’une journée de grève qui s’annonce historique, nous
l’affirmons : les personnels des écoles ont raison d’exiger
santé et dignité, et la journée de demain est une importante étape
dans la construction de riposte face à Macron, Blanquer et Cie, dans
la perspective d’un mouvement d’ensemble pour imposer que nos
vies passent avant leurs profits.