dimanche 15 décembre 2019

JOURNÉE INTERNATIONALE DES MIGRANT-E-S, MOBILISONS-NOUS TOUS ENSEMBLE LE 18 DÉCEMBRE


Avec les migrant.e.s,
tout.e.s dans la rue le 18 décembre !



Les raisons de manifester ne manquent pas…

La première raison de se mobiliser le 18 décembre est une raison humanitaire : s’affirmer du côté des migrant.e.s traqué.e.s, maltraité.e.s, expulsé.e.s… afin de ne pas laisser dégrader des vies humaines et de ne pas perdre le réflexe élémentaire d’assistance à personne en danger.

Le 18 décembre est ensuite l’occasion de s’élever contre la politique inique du gouvernement Macron envers les étranger.e.s, contre sa propagande islamophobe et raciste ; c’est dire non aux dernières mesures qu’il vient de prendre, portant atteinte au droit à la santé, dire non aux quotas professionnels proposés pour le plus grand profit du patronat.

Cette journée internationale des migrant.e.s doit rassembler celles et ceux qui luttent aux côtés des réfugié.e.s, des migrant.e.s, dans toutes sortes d’associations de solidarité, d’aide humanitaire, de partis, de syndicats, de collectifs de sans-papiers, des citoyen.n.e.s… pour la régularisation des sans-papiers, pour le droit au logement, pour la fermeture des centres de rétention administrative (CRA), pour la scolarisation, la mise à l’abri, la prise en charge des mineurEs étrangers isolés...

Le besoin d’unir nos forces

C’est un combat difficile, où l’on se sent isolé, avec l’impression que l’on est impuissant à renverser le cours des choses.

Beaucoup ressentent le besoin d’unir leurs forces, et il faut effectivement construire un rapport de forces. Certes, cela ne se fera pas en un jour, et la mobilisation sur ce terrain ne va pas de soi.

Mais le 18 décembre, qui s’inscrit dans un contexte de luttes, d’union des colères, est l’occasion d’intégrer la dimension de la lutte contre les discriminations, toutes les discriminations, qu’elles soit sexistes ou anti-immigré.e.s, et peut être un jalon pour renforcer le camp de celles et ceux qui luttent aux côtés des migrant.e.s.

Les nombreux appels à manifester le 18, s’ils sont massivement suivis, peuvent permettre de montrer que dans ce pays, il existe un courant important de gens qui n’acceptent pas la façon dont sont traités, à côté d’eux ou à leur porte, des êtres humains.

Et puis il faut déjouer la démagogie raciste du gouvernement, qui essaie de détourner le mécontentement en divisant les classes populaires, qui tente de désigner les étranger.e.s comme ceux qui accroissent le chômage, la misère et les bas salaires.

Cette stratégie éculée, pratiquée par les gouvernements successifs, doit être mise en échec. Ce n’est pas un hasard si la propagande anti-migrant.e.s a été engagée à cette rentrée, juste avant l’épreuve de force autour de la réforme des retraites.

Mais le coup a manqué, car le mouvement a démarré très fort et l’immigration, d’après les enquêtes d’opinion, vient loin derrière les préoccupations exprimées dans le ­mouvement social actuel.

Pour l’égalité des droits, la liberté et la démocratie

Être nombreux et nombreuses dans la rue le 18 sera un point d’appui pour construire un front s’opposant à la politique de l’extrême droite et de la droite extrême, qui fait de la lutte contre les immigré.e.s son fonds de commerce.

Et ce sera aussi une démonstration qui servira à convaincre les étranger.e.s qu’une partie de la population française ne suit pas cette politique mortifère. Cela peut établir des ponts entre la population laborieuse ici en France et les pauvres arrivés du monde, là où d’autres veulent construire des murs entre les exploité.r.s.

La lutte contre les étranger.e.s fait partie de la « guerre aux pauvres » engagée par les puissants de ce monde.

Enfin, ici en France, les attaques ignobles contre les migrant.e.s sont un banc d’essai pour les politiques liberticides du gouvernement qui frappent toutes les classes populaires : la carence de trois mois constitue une atteinte au droit d’asile et au droit à la santé.

L’évacuation des campements à Paris est commanditée par le préfet Lallement, connu pour sa répression contre les Gilets jaunes.

La volonté d’organiser toujours plus d’expulsions de migrant.e.s du territoire permet toutes sortes de pratiques occultes, justifiées par la lutte anti-terroriste, l’état d’urgence, qui sont autant de moyens de réprimer la population qui se révolte.

Manifester le 18 décembre c’est donc, en définitive, lutter pour l’égalité des droits, la liberté et la démocratie.

Le droit à l’accès aux soins
des demandeurs d’asile attaqué !




Les inspecteurs de l’IGAS (Inspection générale de la santé) et de l’IGF (Inspection générale des finances) ont remis leur (sale) copie au gouvernement concernant les droits à la protection maladie des migrant.e.s et des exilé.e.s.

Les mesures annoncées s’en prennent essentiellement aux demandeurs d’asile. Ceux-ci bénéficiaient, jusqu’à présent, de la CMU/PUMA1 dès que leur demande d’asile était déposée. Le gouvernement a décidé d’introduire un délai de carence de 3 mois à partir de l’obtention de l’attestation de demande d’asile.

Six mois sans accéder aux soins ?

Or aujourd’hui les délais pour posséder ce sésame sont de plusieurs mois.

La première étape consiste à être reçu dans une structure de premier accueil des demandeurs d’asile qui peut demander plusieurs semaines, les dispositifs étant saturés (par exemple pour la région parisienne il n’existe que trois adresses devant lesquelles les demandeurs d’asile campent en attendant leur tour).

La deuxième étape est le rendez-vous donné au guichet de demande d’asile qui délivrera enfin l’attestation de demande d’asile.

La troisième étape correspond à la réception de la carte vitale avec droits ouverts à la CMU.

Ces étapes mises bout à bout, c’est pendant au moins 6 mois que les demandeurs d’asile ne pourront pas accéder à des soins.

Les conséquences en termes de santé individuelle et de santé publique sont nombreuses : renoncement à se soigner, retard à la prise en charge de pathologies qui ne pourront que s’aggraver mais également recours aux urgences des hôpitaux déjà bien mal en point.

Dans le droit fil de la loi « asile-immigration »

Le prétexte ? Les prétendus nombreux « abus » de ces 135 000 demandeur.se.s (65 % seront déboutés et devront alors demander l’AME, et ce sera reparti pour un tour sans couverture médicale) qui viendraient en France uniquement pour se faire soigner.

De façon ridicule et grotesque, selon les dires du gouvernement, ils seraient motivés par la pose de prothèses mammaires ou d’interventions pour prothèses de hanche !

En fait cette mesure est dans le droit fil de la loi « asile-immigration » qui rallongeait la rétention des déboutés tout en réduisant les délais pour un recours, véritable machine à expulsion.

Concernant le risque envisagé de remise en cause de l’AME, celle-ci est rabotée mais le pouvoir a reculé devant la mobilisation des ONG et d’une partie du corps médical.

Le ticket modérateur, un temps évoqué, n’est pas retenu, par contre est actée une demande d’entente préalable pour certaines pathologies ainsi qu’un contrôle accru des demandes qui seront dorénavant centralisées dans trois centres de la CPAM (Paris, Saint-Denis et Marseille).

Macron durcit un peu plus sa politique migratoire pour séduire l’électorat de droite et poursuivre son match avec le Rassemblement national.

Grèves des sans-papiers Paris Banlieue... La lutte paie !




Entamée le 1er octobre, alors que se tenait à l’Assemblée Nationale un énième débat sur l’immigration, la grève coordonnée de 130 salarié.e.s sans papiers soutenu.e.s par leurs syndicats CGT constitue une belle victoire.

Dans 11 des 12 entreprises touchées par des occupations ou des piquets de grève, les salarié.e.s sans papiers ont obtenu la délivrance par leurs employeurs les CERFA indispensables à toute demande de régularisation.

Ce qu’il n’était pas possible d’obtenir quelques jours avant le mouvement le devenait sous la pression des grévistes. Mieux, sur certains sites, les directions acculées ont dû se résoudre à négocier sur des revendications allant au-delà de la régularisation.

Ainsi au KFC de la place d’Italie, les grévistes ont obtenu la modification de leurs contrats de travail de 13h00 hebdomadaire à des contrats à temps plein. A Campanile ils/elles ont obtenu une révision de leurs prime et une requalification de leurs statuts (ce qui équivaut pour certains une hausse de salaire de 300 euros).

Les patrons et les préfectures font de la résistance

À l’heure où est écrit ce texte, seul un patron sur les 12 concernés fait toujours de la résistance, celui de la boite d’intérim Cervus à Levallois Perret.

Influencés peut-être par un syndrome d’impunité locale, les responsables de l’agence et les flics municipaux multiplient les provocations racistes et les menaces « Si vous remettez des affiches, je vous tire dessus »

S’appuyant sur la circulaire Valls du 28 novembre 2012, exigeant une présence d’au moins 5 ans sur le territoire français et des feuilles de paie relatives au séjour, les préfectures font du zèle et contestent les dossiers qui leur sont présentés par les organisations syndicales.

Chronopost : la lutte continue !

Jeudi 24 octobre, une manifestation des salarié.e.s de Chronopost filiale à 100 % de la Poste accompagnée de nombreux sans papiers et de leurs soutiens se rendait une nouvelle fois à la préfecture du Val de Marne pour y être entendu.e.s.

Depuis 4 mois, ces salarié.e.s sont en lutte pour leur régularisation et se heurtent à une fin de non-recevoir. Ils/elles dénoncent un « système de sous-traitance en cascade » par lequel La Poste, Chronopost, Derigebourg et Mission Intérim se rejettent la patate chaude pour faire obstacle aux conditions de régularisation et maintenir un système bien huilé afin de perpétuer la précarité, des salaires au rabais et des conditions de travail intenables.

Les grévistes et leur syndicat SUD exigent la régularisation de toutes et tous les salarié.e.s concerné.e.s ainsi que l’instauration d’un guichet unique de régularisation.

Les grèves et la solidarité sont nos armes

Dans un autre registre, les femmes de ménage de l’hôtel Ibis Batignolles de Paris 17ème se battent avec courage et détermination depuis près de 4 mois pour obtenir « l’internalisation » de leur contrat de travail et exiger ainsi des salaires et des conditions de travail plus décents.

Sans l’apport financier organisé par leur comité de soutien et les cagnottes de solidarité, leur lutte serait fragilisée et ne leur permettrait pas de tenir sur une aussi longue durée.

Quelques leçons à tirer pour préparer la suite

Oser lutter, oser vaincre : lorsque des équipes syndicales réellement motivées donnent la confiance aux salarié.e.s sans papiers pour se mettre en grève contre le chantage patronal à la régularisation, contre la sur exploitation dont ils s et elles sont victime, elles trouvent le plus souvent des acteurs et des actrices déterminé.e.s et qui vont jusqu’au bout !

Pour cela, il faut utiliser l’arme syndicale qui permet d’éviter la dispersion, de regrouper les salarié.e.s d’un même employeur (certain.e.s par peur de la répression patronale et policière ne disent même pas à leurs collègues de travail qu’ils/elles sont sans papiers)

C’est le boulot des anticapitalistes de considérer comme un axe important de leur activité militante d’organiser la solidarité active aux luttes des sans-papiers qui sont la partie la plus exploitée et la plus vulnérable de notre classe !

Macron et Philippe ciblent toujours
davantage les migrant.e.s




Le 6 novembre, par la voix de son Premier ministre, le gouvernement a annoncé un nouveau train de mesures anti-immigré.e.s : les médias ont surtout retenu la réactivation d’une politique de quotas pour l’immigration économique, politique d’« immigration choisie et non subie » élaborée et impulsée sous Sarkozy afin de satisfaire au mieux les besoins du patronat dans les secteurs où il peine aujourd’hui à recruter.

L’autre mesure « phare » est la restriction de l’accès et du champ d’application de la protection sociale des étranger.e.s, que ce soit pour la Protection universelle maladie (PUMa, pour les demandeur.se.s d’asile) ou l’Aide médicale d’État (AME, pour les sans-papiers) : au mépris d’un devoir élémentaire d’humanité comme du souci de la santé publique, les demandeur.se.s d’asile, à l’issue d’un parcours migratoire souvent ravageur sur le plan physique et mental, seront dorénavant privés durant trois mois (minimum) de toute protection sociale.

« Reprise en main du contrôle des flux migratoires »

Comme l’ont souligné 12 associations dans un appel commun contre les mesures annoncées, « en s’attaquant à ces systèmes, le gouvernement va accroître le nombre de renoncements aux soins, déjà très importants chez ces personnes. Ces mesures vont impacter la santé de ces personnes vulnérables et vont reporter la charge du soin sur les hôpitaux en particulier les urgences et les PASS, et alourdir les démarches administratives déjà compliquées.
Cette complexité des démarches se traduirait notamment par l’obligation pour toute personne demandant l’AME de se présenter physiquement lors de l’enregistrement de leur dossier auprès des CPAM. Cette mesure va venir engorger les guichets de ces caisses, qui n’ont pas les moyens d’accueillir toutes les personnes. »

Les autres mesures (durcissement des critères de naturalisation, accélération des procédures d’expulsion pour les mineur.e.s issus des pays dits « sûrs », lutte contre les campements de migrant.e.s, construction de trois nouveaux centres de rétention...) ont été annoncées sur fond de discours nauséabond autour de la « reprise en main du contrôle des flux migratoires », de la dénonciation du prétendu « tourisme médical », de « lutte contre les fraudeurs », et autres éléments rhétoriques empruntés à la droite et à l’extrême droite.

Ces mesures, en parfaite continuité avec la précédente loi Collomb, n’ont en soi rien de nouveau : mais elles dénotent (au moment où l’IFOP nous apprend que l’immigration n’arrive qu’en sixième position dans les « préoccupations des Français ») la volonté du gouvernement de flatter l’électorat des Républicains et du Rassemblement national : dans la perspective des municipales, il préfère faire porter le débat politique sur ce sujet plutôt que sur le chômage, la santé, l’école ou les retraites...

Le NPA dénonce ces mesures anti-migrant.e.s et leurs effets sur la multiplication des actes racistes et islamophobes.

Il se mobilisera au côté des premier.e.s concerné.e.s et s’attelle, dans la perspective de la mobilisation du 18 décembre prochain, à l’occasion de la journée internationale des migrant.e.s, à renforcer le cadre unitaire mis en place pour la défense des droits des étranger.e.s, contre le racisme d’État et pour la liberté de circulation et d’installation.

Appel « Égaux, égales, personne n’est illégal »


L’appel unitaire, signé par plus de 130 organisations, à la mobilisation du 18 décembre.

Nous, Collectifs de Sans-Papiers et Migrant.e.s, Syndicats, Associations, Collectifs de solidarité, États Généraux des Migrations, Marche des Solidarités appelons à des manifestations et rassemblements le 18 décembre, journée internationale des migrant.e.s.

Nous marcherons toutes et tous ensemble pour affirmer avec encore plus de vigueur : « Égaux, Égales, personne n’est illégal ».

Nous marcherons pour la ratification par la France de la « convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille » adoptée par l’ONU le 18 décembre 1990 et qui vise à garantir l’égalité de traitement entre travailleurs et travailleuses français.e.s et immigré.e.s.

Nous marcherons pour stopper la montée des nationalismes, le développement du fascisme et de toutes les formes de racisme.

Nous marcherons en mémoire des dizaines de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes mort.e.s sur les routes de la migration, victimes des frontières et des politiques meurtrières des gouvernements des pays les plus riches de la planète et de leurs complices.

Nous marcherons pour la liberté de circulation, pour la fin du système de Dublin, l’abandon de la Directive retour et la fermeture des centres de rétention.

Nous marcherons contre l’idée fausse que l’immigration crée du dumping social, pour la régularisation des sans-papiers et pour l’égalité des droits de toutes et tous.

Nous marcherons pour soutenir et amplifier les grèves et luttes des sans-papiers pour obtenir leur régularisation et la justice sociale.

À l’heure où le gouvernement annonce des mesures sans précédent : immigration « choisie », privation – pour les demandeurs d’asile – d’accès à la protection maladie pendant les trois premiers mois après le dépôt de leur demande, durcissement des conditions d’accès à l’Aide médicale d’État (AME), nous marcherons pour affirmer que l’égalité ne se discute pas, elle doit être mise en œuvre, maintenant.

C’est la précarisation générale et la remise en cause des acquis sociaux par les politiques répressives et d’austérité menées par les gouvernements successifs, spécialement celui d’Emmanuel Macron, qui exacerbent les discours de haine, accroissent la pauvreté et le repli sur soi dans la population.

C’est en luttant ensemble
que nous pourrons nous battre efficacement
pour une société meilleure, solidaire et égalitaire.

Appel de Clermont-Ferrand
MERCREDI 18 DÉCEMBRE
à 18H00 Place de Jaude

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