Avec
entre 800 000 (selon la police) et
1,5 million de manifestant.e.s
(selon la CGT), la première journée de
grève contre la réforme de retraites a
été particulièrement suivie jeudi.
À
Paris et dans de nombreuses villes de régions, on n’avait
pas vu autant de monde dans les rues depuis longtemps, quelquefois
depuis le grand mouvement de l’hiver
1995, ce qui est de bonne augure pour la suite…
Après
la mobilisation massive,
les
petites manœuvres du pouvoir
Cette
première journée de grève
a été imposante
dans beaucoup de secteurs, de services publics, et même dans
certaines entreprises privées.
À
la SNCF, entre 60 et 90 % de grévistes
selon les professions, avec 90 % des
trains qui n’ont pas circulé. Tout
autant mobilisés, les salarié.e.s
de la RATP ont aussi voté largement dans leur AG la reconduction
jusqu’à mardi.
Dans
l’éducation nationale, les taux de grève n’ont
pas été aussi hauts depuis de nombreuses
années : si le ministère
annonce un peu plus de 40 % de
grévistes, les syndicats décomptent environ 70 %
de grévistes dans le premier et second degré, avec de nombreuses
écoles totalement fermées jeudi et de nombreuses reconductions
vendredi.
Du
coup, il va falloir à ce pouvoir un peu plus que des petites
manœuvres pour éteindre cette colère.
Espère-t-il s’en
sortir en présentant sa contre-réforme un peu plus tôt
que prévu, dès le milieu de la semaine
prochaine, comme il l’a annoncé jeudi ?
Certains – parmi ses « partenaires
sociaux » –
se prêteront sans nul doute à ce petit jeu,
alors qu’il n’y
a rien à négocier :
les grévistes veulent le retrait du
projet, point barre.
Ni
amendable ni négociable, retrait
total du projet !
Loin
de l’universalisme annoncé, le projet de contre-réforme
Macron-Delevoye participe d’un plan global de destruction des
systèmes de solidarité : le chacun pour soi et l’égalité dans
la misère !
Calculer
les pensions sur l’ensemble de la carrière, partir d’un salaire
de référence plus bas, donc avoir une retraite plus faible, avec
aussi une valeur du point variable qui pourra donc évoluer à la
baisse... Les pensions mensuelles baisseront de plusieurs centaines
d’euros.
À
l’inverse, nous devons aussi nous battre pour maintenir un système
par répartition et imposer de nouveaux droits : le
retour à la retraite à 60 ans pleine et entière pour
tout.e.s,
55 ans pour les métiers pénibles,
un minimum retraite au niveau des
minimas sociaux fixés à 1800 euros net, l’égalité
professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes…
C’est
possible en imposant une autre
répartition des richesses et l’augmentation des cotisations
patronales. Il n’y a aucun problème de financement... pour qui
veut faire payer les capitalistes !
Un
mouvement d’ensemble contre
Macron
Pour
construire le rapport de forces qui permettra de gagner, cette seule
journée de grève
ne suffit pas. Ce jeudi 5 décembre a
marqué le début d’un
mouvement de grève reconductible dans plusieurs entreprises et
services publics mais,
pour gagner, quel que soit notre secteur, public ou privé, nous
devons nous poser dès maintenant la question de partir en grève
reconductible.
Cette
journée est une première étape, mais il
faut donner des perspectives d’actions
durables. Grèves, blocages, manifestations... nous devons coordonner
nos actions, organiser des AG sur nos lieux de travail et d’étude
ou à l’échelle
de zones d’activités
professionnelles.
Travailleur/ses,
syndiqués ou non, Gilets jaunes, habitant.e.s
des quartiers, chômeur/ses,
étudiant.es...
une convergence des colères est aujourd’hui
possible : construire
un mouvement d’ensemble, avec
une grève générale
jusqu’au
retrait de la réforme,
pour en finir avec Macron et son monde.
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