Communiqué
du NPA du 20 novembre 2019
Macron,
Philippe et Buzyn disaient avoir « entendu » la colère du
monde hospitalier. C’est pourtant l’image d’un gouvernement
sourd et aveugle que donne le 3e plan de sauvetage de l’hôpital
annoncé en 6 mois, dévoilé ce matin par le Premier ministre et la
ministre de la Santé.
Pas
plus que les précédents
il
n’apporte de réponse à la crise de l’hôpital.
Le
plan se concentre sur une question : favoriser la relance de
l’investissement hospitalier, plombé par l’austérité et
l’endettement qui en a résulté auprès des banques.
Pour
un tiers, cette dette sera reprise par l’État. Et encore : seuls
les « bons élèves », ceux qui accepteront les
restructurations imposées, seront servis.
Mais
ce « plan d’urgence » ne répond en rien aux véritables
urgences pour lesquelles se battent les hospitalier.e.s depuis des
mois : le manque de personnel, qui entraîne les fermetures de lits
et de services, la surcharge des urgences, l’épuisement des
soignant.e.s, la perte de sens du travail.
Le
gouvernement présente comme une « avancée » le passage de
l’enveloppe budgétaire hospitalière annuelle de 2,1 à 2,5 %…
quant il en faudrait 4,4% pour maintenir simplement la situation
existante. « L’effort » gouvernemental consiste donc à
retirer quelques dizaines de millions aux 900 millions d’économies
annuelles imposées aux hôpitaux sur les 3 ans à venir.
Belle
« avancée » !
Sur
le terrain, rien ne va donc changer : services bondés en permanence,
attentes sur des brancards pendant des heures aux urgences,
personnels épuisés et débordés.
Quant
aux rémunérations insuffisantes qui rendent inattractives les
carrières hospitalières, la seule réponse du gouvernement est un
saupoudrage scandaleux.
Quelques
miettes, sous forme de primes pour certaines catégories : les bas
salaires… en Île-de-France, les « métiers en tension »,
les aides-soignantes des EHPAD.
Une
gifle pour celles et ceux qui revendiquent 300 euros par mois pour
toutes et tous : simple rattrapage du blocage des salaires imposé
depuis 10 ans.
Loin
d’abandonner la perspective de l’hôpital entreprise, le «
plan d’urgence » va au contraire accélérer la transformation
d’une partie du corps médical en managers pour leur mettre «
les mains dans le cambouis » de la gestion de l’austérité.
La
réponse à ces annonces va de soi : il est nécessaire de passer à
la vitesse supérieure dans la mobilisation, de généraliser le
mouvement de grève des hôpitaux à l’ensemble des services, en
utilisant tous les moyens d’action capables d’imposer un rapport
de forces au pouvoir.
La
participation massive aux journées du 30 novembre et du 5 décembre
y contribuera.
Pour
faire reculer ce pouvoir, qui ne « lâche rien », il y a
aussi urgence à faire converger les colères et les luttes à partir
du 5 décembre.
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