Communiqué
du NPA du 19 novembre 2019
Le
Conseil d’Orientation des Retraites (COR)
a rendu son oracle. Dans un nouveau rapport commandé par le Premier
ministre, il prévoit un besoin de financement supplémentaire des
régimes de retraites allant de 7,9 milliards à 17,2 milliards
en 2025, date de la mise en place de la réforme « systémique »
de Macron.
Selon
ce rapport, le « trou » se creuserait jusqu’en
2030 où il atteindrait entre 22,1 et 26,9 milliards, avant de
se résorber par la suite.
Ce
rapport ne fait en réalité que rappeler les conclusions du
précédent publié il y a six mois. Il s’inscrit dans une mise en
scène du pouvoir servant à justifier le reniement des promesses
électorales de Macron et à imposer une nouvelle contre-réforme
« paramétrique » des retraites, avant le big bang
« systémique » de la retraite par points.
Macron
s’était engagé pendant sa campagne en 2017 à ne toucher ni au
niveau des pensions, ni à l’âge de départ en retraite, ni à la
durée de cotisation permettant de partir en retraite.
Une
à une, ces promesses sont remises en cause pour appliquer la
politique d’austérité et de baisse de la dépense publique au
profit des « premiers de cordée ».
Acte
1 : l’exécutif demande en septembre au COR
d’affiner ses prévisions sur la situation des régimes de
retraites.
Acte
2 : dans son « show » sur les
retraites, Macron annonce à Rodez qu’il « n’a pas la
réponse », mais que « si le COR nous dit qu’il
manque 8 à 10 milliards, il faudra travailler un peu plus
longtemps »…
Acte
3 : le pouvoir fait « sonner le COR »,
qui rend son rapport et confirme ce qu’il disait il y a six mois :
un « trou » de 8 à 17 milliards.
Acte
4 : le gouvernement est donc « contraint »
de prendre des mesures douloureuses immédiates : recul de l’âge
de départ en retraite et allongement de la durée de cotisation.
Au-delà
des « prévisions » pour le moins incertaines du
COR, une réalité ne fait pas de doute : le nombre des
retraité.e.s augmentant dans les années à venir, la part de
richesses consacrée aux retraites devrait elle aussi augmenter.
Ce
n’est ni un drame ni une catastrophe :
il
suffirait d’augmenter légèrement les cotisations sociales
patronales pour adapter le système aux besoins, en d’autres termes
modifier la répartition des richesses au détriment des plus riches.
Ce que précisément refuse l’exécutif, pour lequel la part des
retraites doit rester fixe voire diminuer.
La
pitoyable mise en scène autour du rapport du COR, et la double peine
- « paramétrique » et « systémique » -
désormais annoncée aux salarié.e.s et au retraité.e.s, ne peuvent
qu’amplifier la détermination de celles et ceux qui s’apprêtent
à se mobiliser à partir du jeudi 5 décembre pour mettre en échec
ces projets néfastes.
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