À
un mois de la journée de mobilisation interprofessionnelle du jeudi
5 décembre, le gouvernement essaie de tenir deux objectifs
apparemment inconciliables : maintenir le cap de ses
contre-réformes et empêcher la convergence des colères.
Avec
« en
même temps »
un Macron qui étale sa politique anti-migrant.e.s
dans Valeurs
actuelles,
hebdomadaire
d'extrême droite, misogyne, climato-sceptique, et déjà condamné
pour incitation à la haine raciale...
Toujours
une politique pour les plus riches
En
ce début novembre se met en place la réforme de
l'assurance-chômage. Le très officiel Unedic estime qu'elle
frappera plus de 850 000 personnes, avec une baisse moyenne du
montant mensuel de leur indemnisation de 22 %, de 905 euros
à 708 euros, les baisses pouvant aller jusqu’à − 50 %,
voire davantage !
Dans
le même temps, à grands renforts de médias, le pouvoir annonce un
plan « hors-normes » pour le 93, département « le
plus pauvre » (avec un taux de pauvreté de 28,6 %
contre 14,7 % dans l’ensemble du pays), « le plus
jeune » (avec 35,4 % d’habitant.e.s ayant moins de
24 ans), et un des principaux déserts médicaux.
Ce
plan consiste à donner quelques miettes (166 euros par mois)
aux fonctionnaires qui tentent d'y assurer le minimum de service
public, ainsi que des mesures ridicules pour les écoles, les
hôpitaux ou le logement...
Et
à partir de ce lundi 4 novembre, les femmes, dont le salaire horaire
brut moyen est en moyenne inférieur de 15,4 % à celui des
hommes, travailleront donc « gratuitement »
jusqu'au 31 décembre...
Des
colères qui montent
L'appel
à la journée du 5 décembre, initié par l'intersyndicale de la
RATP, est aujourd’hui largement relayé par la CGT, Solidaires, FO,
la FSU et des organisations de jeunesse. Plusieurs fédérations,
Unions départementales CGT, Solidaires, de nombreux syndicats à la
RATP, la SNCF, chez les transporteurs routiers, s'engagent sur une
grève reconductible.
À
Montpellier, « l'Assemblée
des assemblées »
des Gilets jaunes a aussi décidé de rejoindre cette lutte.
Les
fortes mobilisations à la RATP, chez celles et ceux concernés par
des régimes spécifiques, les coups de colère à la SNCF, la
mobilisation des salarié.e.s
et riverains de Lubrizol, le refus des personnels hospitaliers de la
poursuite d'une politique d'austérité destructrice, la contestation
dans la jeunesse de l'inaction gouvernementale en matière
écologique…
Tout montre que la marmite sociale bouillonne.
S’unir
et préparer l’affrontement
Face
à ce front social, le pouvoir continue de menacer, de réprimer
celles et ceux qui s'opposent à sa politique. Mais il veut aussi
éviter un affrontement global en faisant mine de prendre en compte
des revendications, en jouant la division.
Ainsi,
pour les retraites, il laisse ouverte la possibilité d'une
« clause
du grand-père »
un mécanisme qui impliquerait que
seuls
les nouveaux et nouvelles embauché.e.s
soient concernés par la réforme.
Une
façon de proposer une porte de sortie, d'évitement de la
mobilisation, aux confédérations syndicales plus ou moins en accord
avec le rapport Delevoye...
À
l'occasion des journées de mobilisations existantes- le 14
novembre pour l'Hôpital public et dans les Finances publiques, les
16 et 17 avec les Gilets jaunes, le 30 contre le chômage et la
précarité, au quotidien dans les entreprises et les services, avec
les sans-papiers - il faut préparer la journée du 5
décembre... et surtout les lendemains, avec la mise en place de
cadres unitaires et démocratiques, pour discuter et décider
tout.e.s
ensemble.
Le
gouvernement et le patronat
ne
connaissent que le rapport de forces ?
C'est
à nous de le construire !
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