Ces
derniers temps, l'extrême droite connaît un
regain d'activité dans le Puy-de-Dôme.
Une dizaine d’organisations et groupes plus ou moins formels sont
actifs sur le département. Si l’extrême droite n’est pas ici en
territoire conquis, elle poursuit son travail d’implantation.
Divers
groupes fascistes tentent
de prendre pied sur nos lieux de travail et d’étude, multipliant
par exemple les incursions et intimidations sur les campus
universitaires.
L’extrême
droite essaye également d’occuper la rue comme lors de la
manifestation homophobe le 30 janvier ou à l’occasion des
rassemblements « contre la
coronafolie » des Patriotes
qui profitent du complotisme ambiant et instrumentalisent les peurs
et les colères.
Comme
toujours, quand l’extrême droite prend la rue cela s’accompagne
d’agressions physiques comme celle perpétrée à Clermont-Ferrand
contre plusieurs personnes qui protestaient contre la « Manif
pour tous » le 30/01.
La
situation locale est évidemment
liée
à un contexte plus large.
À
l’échelle internationale, la dynamique de l’extrême droite est
inquiétante et la France est loin d’être épargnée. Les groupes
d’extrême droite y sont très actifs et multiplient les
agressions.
Quand
ils n’attaquent pas directement les manifestations comme par
exemple à Strasbourg la manifestation contre la Loi Sécurité
Globale, à Dijon ou Nice celle pour la PMA pour tou·te·s et contre
l’homophobie, ils essayent de s’y infiltrer pour en détourner la
portée (La Cocarde dans la manifestation étudiante à Paris, le
collectif Némésis dans la manifestation féministe à Tours…).
Surtout,
le Rassemblement National, omniprésent médiatiquement, ne cesse de
s’imposer au centre du jeu politicien avec son programme raciste et
réactionnaire.
Il
faut dire
que le gouvernement, loin d’être un barrage à l’extrême
droite, fait tout pour lui donner cette centralité en offrant une
tribune inédite à sa présidente par le débat télévisé tout
sauf contradictoire avec un ministre en exercice,
en reprenant les thèmes qui lui sont chers et en multipliant les
amalgames racistes.
Pire,
la politique menée par le gouvernement fait le lit de l’extrême
droite : sécuritaire et liberticide (Loi Sécurité Globale,
fichage, état d’urgence prolongé), antisociale, discriminatoire
(expulsion des immigrés, « Loi renforçant les principes
républicains », dissolution du Collectif
contre l'islamophobie en France
(CCIF),
chasse aux sorcières dans les universités) …
Parce
que l’extrême droite est un danger mortel et bien concret pour les
travailleurs et travailleuses et en particulier les personnes
racisées, les femmes, les personnes LGBTI, les militant·e·s de
progrès… ;
Parce
que l’unité du mouvement social
est
nécessaire pour combattre ce fléau ;
Nous
avons décidé de réactiver le collectif de Lutte Contre les
Extrêmes Droites 63 (LCED 63).
Nos
moyens d’actions seront multiples, à commencer par l’information
et les mobilisations de masse afin que l’extrême droite ne puisse
être sans opposition sur aucun terrain.
Loin
de nous contenter de dénoncer le discours et les actes de l’extrême
droite, nous entendons y opposer nos valeurs d’égalité, de
justice sociale et de solidarité, seules à même de contrer
l’encore résistible ascension de l’extrême droite dans le
Puy-de-Dôme et ailleurs. Nous apporterons également tout
notre soutien aux antifascistes réprimés et aux victimes des
agressions fascistes.
Le
collectif de Lutte Contre les Extrêmes Droites 63 et les 20
organisations le composant.