Ce
samedi 17 novembre ont lieu de nombreux « blocages »
contre les hausses du prix des carburants. Lancé au départ
comme un mouvement citoyen, largement appuyé par les patrons du
transport et relayé par la droite et l’extrême droite, cet appel
rencontre aujourd’hui un large écho dans les milieux populaires.
Indépendamment
des calculs des uns et des autres, de larges secteurs se saisissent
de cette mobilisation pour exprimer leur mécontentement contre un
gouvernement au service des riches qui fait les poches aux pauvres.
Une
colère légitime
En
effet, le prix du carburant a explosé de façon spectaculaire pour
tous les automobilistes. Ainsi, le prix du diesel a augmenté de 23%
en un an et de 5% en un mois, de même pour l’essence : 15%
d’augmentation pour cette seule année. Cela alors que le pouvoir
d’achat a baissé en moyenne de 0,6 % sur le premier semestre
2018…
Dans
le même temps, les patrons du transport sont eux globalement
exonérés du paiement d’une grande partie de ces taxes.
Sommet
du scandale, les multinationales, à commencer par le « fleuron
français » Total, s’enrichissent de façon indécente…
et ne paient aucun impôt sur les sociétés !
Outre
qu’elles sont injustes socialement, ces taxes sur les carburants
sont aussi inefficaces sur le plan écologique car toutes les raisons
qui contraignent les travailleurEs à utiliser leurs voitures
individuelles sont bien supérieures aux incitations fiscales à ne
pas les utiliser.
« Tout
augmente... sauf les salaires ! »
Cette
période doit être l'occasion de mettre en avant des revendications
essentielles. Ainsi, si nous défendons un impôt fortement
progressif sur le patrimoine, les revenus, les entreprises... nous
combattons les taxes, dont le taux est identique pour tout le monde,
car ces impôts indirects aggravent les inégalités.
C'est
pourquoi nous défendons la suppression de la TVA, à commencer par
celle sur les produits de première nécessité. À
l’inverse, il faudrait taxer les profits et, au-delà,
réquisitionner les multinationales de l’énergie comme Total.
Nous
avons besoin de développer des transports en commun gratuits
pour en finir avec le « tout voiture », coûteux
et nuisible pour l'environnement, en les augmentant et en les
adaptant aux besoins (mode, maillage, fréquence...).
Augmentation
de la CSG, baisse des APL, stagnation des salaires, désindexation
des retraites, retour de l’inflation : notre pouvoir d’achat
baisse alors que la rémunération moyenne des patrons du CAC 40
atteint 5 millions d’euros par an (plus de 280 années de
Smic !).
Nos
revenus, salaires et pensions, doivent être augmentés de 300 euros
nets pour pouvoir enfin vivre dignement.
Reprendre
l'initiative
Ces
derniers jours, Macron manœuvre pour tenter de désamorcer la
colère. Il a dû convoquer en urgence une réunion
interministérielle qui a accouché de propositions qui, si elles
devaient être confirmées, seraient bien insuffisantes au vu de
l’ampleur du mécontentement.
Ce
samedi 17 novembre, de nombreuses initiatives sont prévues, dans un
cadre assez ambigu concernant les revendications et fluctuant sur la
forme des actions, sur fond d’apolitisme revendiqué par les
« gilets jaunes ».
Le
NPA apporte son soutien à toutes les initiatives locales, en
particulier celles issues du mouvement social, qui permettront au 17
novembre de porter en toute clarté, et sans se mêler à l’extrême
droite, les revendications du monde du travail.
Au-delà
de cette journée est plus que jamais posée la nécessité de
construire une riposte d’ensemble contre la vie chère, pour
l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat, pour la
justice sociale.
La
gauche sociale et politique
doit
reprendre l’offensive :
il
y a urgence.
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