Jeunes
et moins jeunes le martèlent depuis plus d'un mois. "Jeunes
dans la galère, vieux dans la misère, de cette société-là, on
n'en veut pas !".
Ils le disent et le répètent dans les cortèges, dans les
occupations de places pendant les différentes "nuits debout".
De
ce monde là, on n'en veut pas !
Le
gouvernement, bien décidé à continuer sa politique pro-patronale,
essaie de briser le mouvement par tous les moyens : quelques
miettes aux organisations de jeunesse, violences policières, médias
aux ordres. Il essaie de briser la force motrice du mouvement, celle
qui l'a insufflé, les jeunes.
Ce
sont eux qui ont bousculé les centrales syndicales peu empressées
de développer un mouvement capable de gagner, avec des journées
saute mouton à intervalle le plus éloigné possible.
Alors,
on leur tape dessus. A Rennes, Paris, Colombes, Levallois, Nantes,
Caen, Rouen, Metz ou encore Toulouse, les violences policières sont
bien visibles, relayées par des vidéos prises sur place. Au point
que la fédération des parents d'élèves, la FCPE, ainsi que de
nombreux intellectuels, disent publiquement leur réprobation.
L'appel des intellectuels s'intitule "un
pouvoir qui matraque la jeunesse est faible et méprisable".
Le
pouvoir à bout de souffle, contesté de toutes parts, se montre à
nu, en faisant donner ses forces de répression. D'abord contre le
mouvement ouvrier, avec les syndicalistes condamnés à Air France
pour une chemise déchirée et ceux de Goodyear pour avoir essayé de
sauver leur travail. Maintenant, c'est le tour des jeunes.
A
bas l'état policier !
C'est
un cycle bien connu : lorsqu'on a épuisé tous les arguments, on
frappe. Mais en face, la réaction peut être soit la résignation,
soit la révolte et la colère. Colère de tous : ceux qui subissent
la répression et tous ceux qui sont écœurés de voir leurs enfants
matraqués.
Des
hélicoptères en ville au dessus de manifestants, des tirs de gaz
lacrymogènes en séries, des tabassages en règle, voici ce que le
pouvoir en place réserve aux jeunes qui se mobilisent contre la loi
travail.
Cela
en dit long sur ce qu'il veut offrir comme avenir à la jeunesse de
ce pays : un retour à une situation bien lointaine, où les
relations entre salariés et employeurs n'étaient pas codifiées, où
le contrat de travail était individuel.
Un
monde où les patrons étaient les rois. Car c'est bien de cela qu'il
s'agit avec les avalanches de lois anti-sociales : redonner les
pleins pouvoirs aux patrons, libres de licencier et d'embaucher comme
ils veulent, de fixer horaires et salaire selon leur bon vouloir. Et
nous ? on aurait juste le droit de dire : merci patron ?
Aller
vers la grève générale
Ce
que le pouvoir craint le plus, c'est la rencontre entre jeunes et
salariés, la jonction entre ces deux secteurs. Comme cette démarche
de plus d'une centaine de jeunes de la place de la République à
Paris et de la coordination nationale étudiante, allant à la
rencontre des cheminots de la gare Saint Lazare ou allant diffuser
des tracts avec des salariés de Renault au Technocentre de
Guyancourt, pour demander le retrait de la loi travail.
La
prochaine journée de manifestations est fixée pour le 28 avril
prochain. Très loin du 9 avril dernier, car les directions
syndicales n'ont pas envie d'accélérer l'affrontement avec le
gouvernement.
Mais
le 28 sera très proche de la journée appelée le 26 avril chez les
cheminots. L'espoir serait que la jonction entre les cheminots et
l'ensemble des salariés et des jeunes s'effectue à cette occasion
là, et entraîne le début d'une grève généralisée.
Car
seule la grève générale reconductible est à même d'imposer le
retrait de cette loi, première étape pour la reconquête de nos
droits.
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