La
journée de grève et de manifestations du 31 mars a été
incontestablement un succès(20 000 à Clermont-Ferrand). Un peu
partout en France les cortèges ont été plus importants que ceux du
9 mars, plus dynamiques aussi et ce malgré un temps détestable sur
une bonne partie du territoire.
Celles
et ceux qui battaient le pavé ce jour-là ne le faisaient pas
seulement pour protester contre le projet de loi d’El Khomry mais
aussi pour manifester un ras-le-bol beaucoup plus général contre
une politique gouvernementale qui, ces dernières années, a entraîné
la casse du service public, la ghettoïsation des quartiers
populaires, l’augmentation exponentielle du chômage, la
multiplication des petits boulots, la baisse du pouvoir d’achat…
Et
si les jeunes étaient nombreux ce jour-là(plus d'un milliers à
Clermont-Ferrand, c’est bien que cette politique de régression
sociale est ressentie par la jeunesse comme hypothéquant lourdement
son avenir.
Mais
se pose désormais
la
question : comment continuer ?
Vers
la grève générale reconductible
et
le blocage de l’économie !
Les
confédérations syndicales opposées au projet El Khomry
principalement la CGT, FO, FSU et SUD appellent à deux journées
d’action le 5 et le 9 avril prochain, lancées à l’initiative de
l’UNEF.
À
Clermont-Ferrand
MARDI
5 AVRIL 2016
à
10H30 Place Delille
SAMEDI
9 AVRIL 2016
à
14H00 Place du 1er mai
Il
faudra y participer en entraînant avec nous le maximum de
salarié-es, de sans-emploi, de retraité-es, et de jeunes des lycées
et des facultés et en se donnant toujours comme objectif le retrait
pur et simple de ce projet.
Mais,
dans les semaines qui viennent, il y aura plusieurs pièges à
éviter.
Le
premier est la répétition de ces journées d’action.
Si
dans la phase montante du mouvement elles peuvent servir à entraîner
des secteurs qui jusqu’alors n'étaient pas partie prenante de la
mobilisation, elles se transformeront en journées sans lendemain
entraînant peu à peu la démoralisation et la démobilisation de
secteurs les plus actifs s’il n’y a pas élargissement.
C’est
pourquoi chaque journée d’action doit être l’occasion d’essayer
d’étendre le mouvement, de l’aider à s’auto-organiser, à
prendre lui-même ses décisions et aussi de populariser l’idée
que sans un « tous et toutes ensemble », sans un blocage de
l’économie, sans une grève générale reconductible, il ne sera
pas possible de faire plier le gouvernement et le MEDEF.
Le
second est de ne pas faire confiance aux directions des
confédérations et à celles de l’UNEF et des organisations
lycéennes pour mener le mouvement jusqu’au bout, c’est à dire
jusqu’au retrait pur et simple du projet de loi Travail.
Car,
jusqu’à présent, l’essentiel de la lutte et de son
élargissement a reposé sur les épaules d’équipes locales
combatives et dynamiques alors que les leaders nationaux des
syndicats ne faisaient en grande partie que suivre le mouvement.
Et
il n’est pas sûr que demain certain-es ne se laissent pas séduire
par les pseudo « ouvertures » que Valls affirme maintenant
être prêt à faire.
Enfin
il faut dire et répéter qu’une victoire sur ce terrain contre
Hollande et Valls sera aussi une victoire contre l’ensemble du
patronat qui mettra les salarié-es du public comme du privé en bien
meilleure position pour se battre, que ce soit les cheminots qui
veulent défendre leur convention collective, celles et ceux des
services de santé en lutte contre la réforme hospitalière, les
enseignant-
es
face à la dévalorisation de leur profession et les salarié-es du
privé en butte à des attaques multiples.
Le
retrait du projet de loi Travail est un premier pas
vers
la remise en cause de l’ensemble
de
la politique anti-sociale du gouvernement.
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