dimanche 3 avril 2016

APRÈS LE 31 MARS, COMMENT CONTINUER ?

La journée de grève et de manifestations du 31 mars a été incontestablement un succès(20 000 à Clermont-Ferrand). Un peu partout en France les cortèges ont été plus importants que ceux du 9 mars, plus dynamiques aussi et ce malgré un temps détestable sur une bonne partie du territoire.

Celles et ceux qui battaient le pavé ce jour-là ne le faisaient pas seulement pour protester contre le projet de loi d’El Khomry mais aussi pour manifester un ras-le-bol beaucoup plus général contre une politique gouvernementale qui, ces dernières années, a entraîné la casse du service public, la ghettoïsation des quartiers populaires, l’augmentation exponentielle du chômage, la multiplication des petits boulots, la baisse du pouvoir d’achat…

Et si les jeunes étaient nombreux ce jour-là(plus d'un milliers à Clermont-Ferrand, c’est bien que cette politique de régression sociale est ressentie par la jeunesse comme hypothéquant lourdement son avenir.

Mais se pose désormais
la question : comment continuer ?
Vers la grève générale reconductible
et le blocage de l’économie !

Les confédérations syndicales opposées au projet El Khomry principalement la CGT, FO, FSU et SUD appellent à deux journées d’action le 5 et le 9 avril prochain, lancées à l’initiative de l’UNEF.

À Clermont-Ferrand

MARDI 5 AVRIL 2016
à 10H30 Place Delille

SAMEDI 9 AVRIL 2016
à 14H00 Place du 1er mai

Il faudra y participer en entraînant avec nous le maximum de salarié-es, de sans-emploi, de retraité-es, et de jeunes des lycées et des facultés et en se donnant toujours comme objectif le retrait pur et simple de ce projet.

Mais, dans les semaines qui viennent, il y aura plusieurs pièges à éviter.

Le premier est la répétition de ces journées d’action.

Si dans la phase montante du mouvement elles peuvent servir à entraîner des secteurs qui jusqu’alors n'étaient pas partie prenante de la mobilisation, elles se transformeront en journées sans lendemain entraînant peu à peu la démoralisation et la démobilisation de secteurs les plus actifs s’il n’y a pas élargissement.

C’est pourquoi chaque journée d’action doit être l’occasion d’essayer d’étendre le mouvement, de l’aider à s’auto-organiser, à prendre lui-même ses décisions et aussi de populariser l’idée que sans un « tous et toutes ensemble », sans un blocage de l’économie, sans une grève générale reconductible, il ne sera pas possible de faire plier le gouvernement et le MEDEF.

Le second est de ne pas faire confiance aux directions des confédérations et à celles de l’UNEF et des organisations lycéennes pour mener le mouvement jusqu’au bout, c’est à dire jusqu’au retrait pur et simple du projet de loi Travail.

Car, jusqu’à présent, l’essentiel de la lutte et de son élargissement a reposé sur les épaules d’équipes locales combatives et dynamiques alors que les leaders nationaux des syndicats ne faisaient en grande partie que suivre le mouvement.

Et il n’est pas sûr que demain certain-es ne se laissent pas séduire par les pseudo « ouvertures » que Valls affirme maintenant être prêt à faire.

Enfin il faut dire et répéter qu’une victoire sur ce terrain contre Hollande et Valls sera aussi une victoire contre l’ensemble du patronat qui mettra les salarié-es du public comme du privé en bien meilleure position pour se battre, que ce soit les cheminots qui veulent défendre leur convention collective, celles et ceux des services de santé en lutte contre la réforme hospitalière, les enseignant-
es face à la dévalorisation de leur profession et les salarié-es du privé en butte à des attaques multiples.

Le retrait du projet de loi Travail est un premier pas
vers la remise en cause de l’ensemble
de la politique anti-sociale du gouvernement.

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