Appel
des organisations du Puy de Dôme
Premiers
signataires : CEMEA, Cimade, Chôm'Actif, CODE 63, DAL, DEI France (
droits des enfants international) , LDH Clermont-Riom, Le Planning
Familial, RESF 63, CGT, FSU, Solidaires, SAF, FCPE, Unef, Ensemble,
NPA, PG , EELV.
Les
organisations signataires condamnent la décision du conseil
départemental du Puy de Dôme. Un vote de cette instance limite
l'hébergement d'urgence des familles (avec enfants de moins de trois
ans) à 4 mois. Les
familles sont ainsi sacrifiées sur l'autel de la réduction des
dépenses publiques qui concernent des personnes (et non des dépenses
de prestige), au mépris des droits fondamentaux, de la Convention
Internationale des Droits de l'Enfant, des dispositions européennes
et même des lois françaises les plus récentes (2007, 2016).
Selon
les dires du vice-président en charge du social, ce sont 30 familles
et 112 personnes qui seraient concernées. D'après le dernier
communiqué diffusé dans la Montagne, l'institution avance «qu'elle
n'a plus les moyens financiers de financer des missions qui ne lui
incombent pas».
En
plus des textes légaux rappelés plus haut et à leur suite, le
Conseil d’Etat a rendu, le 30 mars 2016, dans le cadre d’une
procédure diligentée par le DAL, un arrêt de principe concernant
la protection de l’enfance en danger.
Le
Conseil d’État rappelle que : «
le département ne peut légalement refuser à une famille avec
enfants, l’octroi ou le maintien d’une aide entrant dans le champ
de ses compétences »,
en l’occurrence une aide financière pour permettre un hébergement.
Cet
arrêt cite le code de l'action sociale et des familles qui ne fait
aucune distinction de nationalité ou de situation administrative.
Par ailleurs, cet arrêt consacre l'hébergement des mineurs comme
une priorité.
Des
référés sont posés en urgence par les avocats et différentes
organisations (DAL, RESF, LDH, Cimade …). Pour l'instant, le
juge n'a pas tranché mais ni le conseil départemental ni la
préfecture n'anticipe la décision humaine qui s'impose : un
logement pour tous.
En
outre, les allocations mensuelle du conseil départemental de soutien
matériel aux enfants et à leur famille ont été divisées par
quatre.
Le
conseil départemental consacre 4,5 millions d'euros pour les mineurs
isolés et 1,4 M€ pour les familles sur les 719 M€ du budget
départemental soit moins de 1% seulement. Cette facture pourrait en
outre être diminuée par une meilleure gestion : en donnant des
logements pérennes et en limitant l'hébergement en hôtel très
onéreux pour la collectivité.
Derrière
les chiffres, il y a des drames humains.
Ainsi,
le 11 avril, au moins 5 familles avec enfants en bas ages (4 mois, 13
mois, 2ans...), certaines munies de certificats médicaux ont été
mises à la rue.
Pour
elles, au mieux l'entassement pour une nuit ou deux chez un
compatriote compatissant ou bien l'inconfort de la salle d'attente
des urgences de l'hôpital en début de nuit puis le froid et les
risques de la rue...L'une des familles a dormi dans une voiture.
Pour
toutes les autres, la hantise d'être choisies pour la prochaine
«charrette» de mise à la rue. En
effet, le vice-président du Conseil départemental nous a annoncé
que le rejet des autres familles serait étalé sur 6 à 8 semaines.
Elu-e-s
du Conseil départemental,
plus
qu'inhumaine et illégale votre décision est cruelle.
Elle
met en danger la vie d'enfants qui, sur le territoire de la
République, ont strictement les mêmes droits quelle que soit leur
origine ou la régularité de la situation de leurs parents.
Les
organisations signataires de cet appel participeront à toutes les
initiatives pour faire respecter le droit, la dignité et les
principes de fraternité.
Avec
le soutien de nuit debout dans le cadre de la convergence des luttes.
Suite
à cet appel, un référé a été déposé par une famille et le
jugement a été rendu, cette famille a obtenu satisfaction et a été
relogé le soir même par le conseil départemental.
Voici
le communiqué à l'annonce du verdict :
Un
toit c'est un doit, le tribunal administratif oblige le conseil
départemental à héberger les familles. Depuis plusieurs semaines,
des familles, avec enfants ,dorment dehors. Saisi en référé par
RESF, la LDH et le cabinet d'avocat " Borie et associés",
le tribunal administratif de Clermont-Ferrand vient d'enjoindre le
conseil départemental à rétablir l'aide financière du conseil
départemental pour l'hébergement de ces familles. Ce jugement
confirme l'analyse des 19 organisations signataires de l'appel
interpellant le conseil départemental : "un toit c'est un
droit, les enfants ne doivent pas dormir dehors". Depuis une
semaine, chaque jour, au moins une organisation concernée par la
protection de l'enfance signe cet appel. Le conseil départemental
doit maintenant loger ces familles. Les organisations signataires se
félicitent de cette première victoire.
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