COMMUNIQUÉ
DU NPA DU 6 AVRIL 2016
Le
Parti socialiste est parvenu grâce à une partie des députés
Républicains à avoir la majorité absolue pour faire passer sa loi
dite de « modernisation des règles applicables à
l'élection présidentielle ».
Une
fois encore, la modernisation pour le PS,
c’est
la régression démocratique.
Il
s’agit tout simplement de limiter les possibilités et droits de ce
qu’il est convenu d’appeler les petits candidats, c’est-à-dire
de protéger le monopole sur la vie politique du pays des grands
partis institutionnels, Parti socialiste, Les Républicains et Front
national.
La
loi était pourtant déjà antidémocratique. Pour être candidat il
fallait rassembler 500 parrainages de maires, de parlementaires ou de
conseiller régionaux et départementaux et les remettre au Conseil
constitutionnel avant une date butoir précédent le premier tour du
scrutin. Pour chaque candidat, le Conseil constitutionnel publiait
alors une liste de 500 noms de « présentateurs »
tirés au sort.
La
nouvelle loi stipule que les élus remettront désormais leur
parrainage directement au Conseil constitutionnel. Ce dernier les
rendra tous publics. Le PS prétend vouloir éviter les « menaces,
pressions, marchandages et chantages sur les petits maires » !
Pure
hypocrisie, les pressions y compris financières, ce sont les grands
partis qui les exercent, pas les courants politiques minoritaires et
en fait la modification n’a qu’un but, rendre l’obtention des
parrainages plus difficiles, étouffer la démocratie.
Dans
le même sens, les règles de répartition du temps de parole des
différents candidats dans les médias sont aussi modifiées. La
période d'égalité stricte du temps de parole passe de cinq
semaines aux deux semaines précédant le scrutin. Avant cette
période, un principe dit « d'équité » calculé par le
CSA en fonction de la représentativité des candidats dans la
campagne s'applique aux médias.
On
le voit, le but est clair, garantir le hold-up des grands partis sur
le débat public.
Ce
texte pose des obstacles et des limites supplémentaires qui
accentuent les profondes inégalités qui existent dans une
démocratie de plus en plus censitaire où la loi vient renforcer les
pouvoirs de l’argent. Cela est particulièrement flagrant dans
l’élection présidentielle qui institutionnalise le pouvoir d’un
seul homme en charge de diriger l’ensemble de l’édifice
institutionnel.
Nous
sommes opposés à cette république monarchique mais nous voulons
cependant utiliser les possibilités d’expression qu’elle peut
encore offrir. Et pour cela nous avons besoin de franchir l’obstacle
renforcé des parrainages.
Nous
en appelons à l’esprit démocratique des élus qui ne sont pas
sous la coupe des grands partis. Et nous savons qu’ils sont
nombreux à être écœurés non seulement par leur mainmise sur la
démocratie ainsi confisquée mais aussi par leur mépris pour la
population et ses élus les plus proches.
Ils
sont aussi écœurés par la façon dont ces partis utilisent les
moyens étatiques pour servir les intérêts des riches et des
puissants en asphyxiant les collectivités locales.
Nous
faisons appel à leur esprit démocratique pour permettre au courant
d’opinion bien réel que nous représentons d’être présent dans
le débat politique de la présidentielle, qu’un simple travailleur
puisse y faire entendre la colère du monde du travail face aux
politiciens professionnels, contre le patronat et le gouvernement qui
le sert, contre le capitalisme qui engendre la régression sociale et
politique.
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