De
Minneapolis à Paris, la crise sanitaire a accéléré la restriction
des libertés, aggravé la stigmatisation des pauvres et libéré les
énergies nauséabondes de la xénophobie et du racisme.
L'assassinat
de Georges Floyd et la violente répression des mobilisations contre
ce crime d’État montre les enjeux de cette séquence.
Un
racisme systémique
Brahim
Bouharam, Zined, Bouna, Adama Traoré, Georges Floyd...
Les
crimes racistes sont d'une cruelle analogie.
Ils
reflètent à quel point flics et fascistes assassinent dans une
totale impunité. Des actes qui, loin d'être isolés, font système.
Le
scénario est partout le même, avec une complicité des appareils
judiciaires et politiques et des « experts
médicaux »
à la solde des juges dans des simulacres de procès.
À
Minneapolis, seul un des policiers a été inculpé pour homicide
involontaire. Un chef d'accusation totalement décalé pour une mise
à mort qui a duré près de 9 minutes…
C'est
une même logique qui a présidé à l'assassinat d'Adama Traoré,
puisque la dernière « expertise
médicale »
vient exonérer les policiers de leur responsabilité dans l’asphyxie
qui a entraîné sa mort.
Ces
crimes trouvent leur légitimité et leur permissivité dans les
discours des suprématismes blancs, la promotion des murs
anti-migrant.e.s,
les discours protectionnistes, dans la nécessité des capitalistes
de nous diviser en désignant des prétendus coupables.
Des
violences policières sous caution sanitaire
Partout,
la crise sanitaire a mis en exergue les inégalités et a
particulièrement fait exploser les mesures coercitives, répressives.
Contrôles
ciblés, insultes, passages à tabac, verbalisations
discrétionnaires…Dans certains quartiers populaires, on craint
plus d’avoir faim et les violences policières que le coronavirus.
La
politique de déconfinement participe de la même logique. Nous
sommes contraints de retourner faire fonctionner la machine à
profit, dans des conditions sanitaires minimales, alors que nos
libertés fondamentales comme le droit de manifester sont bafouées
et durement réprimées.
Les
capitalistes en ont rêvé, le coronavirus l'a fait.
Cette
séquence est en réalité un accélérateur de ce qui se profilait
déjà en matière de répression d’État et de contrôle social.
Et
il y a fort à parier que pour faire avaler l'ensemble des
régressions qui s'annoncent pour les travailleurs/ses,
la pérennisation de certains dispositifs répressifs aillent de pair
avec les reculs sociaux et pourraient bien jouer un rôle essentiel
dans la mise au pas de celles et ceux qui se révoltent.
La
peur doit changer de camp !
La
séquence que nous vivons montre combien il est nécessaire de
s'attaquer à l'impunité intolérable des flics, ou des milices
fascistes qui les relaient comme à Minneapolis.
L'enjeu
est essentiel car partout les gouvernements ont instrumentalisé la
crise sanitaire pour renforcer l’État policier.
Les
licenciements de masse vont jeter dans la misère une frange
croissante de la population, d'où la nécessité impérieuse de
réprimer le plus possible pour dissuader toute résistance.
Nous
devons montrer notre solidarité aux familles des victimes de crimes
racistes, de violences policières mais également notre
détermination à ce que la vérité éclate.
Nous
devons également soutenir toutes celles et tous ceux qui bravent les
interdictions de manifester, pour la liberté de circuler, de
s'installer, contre le racisme, contre la violence policière et
sociale.
Samedi
dernier, le succès des « marches
des solidarités »,
dont un autre appel est lancé pour le samedi 20 juin, montre qu'il
est possible que la peur change de camp, qu'il est possible de
rassembler pour que cet état d'urgence sanitaire ne devienne pas un
état d’urgence sécuritaire et raciste permanent.
CONTRE
LES VIOLENCES POLICIÈRES
POUR
LE DÉSARMEMENT DE LA POLICE
RASSEMBLEMENT
à
l’appel du « collectif justice et vérité pour Wissam »
VENDREDI
5 JUIN 2020
à
18H00 Place de Jaude
à
partager massivement l’événement facebook
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