Pendant
plusieurs jours, un puissant débrayage des cheminot.e.s a impacté
comme rarement la circulation des trains au niveau national.
Quoiqu’en disent la direction de la SNCF et le pouvoir – qui
tous deux privilégient toujours la rentabilité à la sécurité des
salariéEs et des usagerEs – le mouvement n’est pas fini :
la colère est toujours là et ne demande qu’à s’exprimer ces
prochaines semaines, contre tous les sales coups du gouvernement.
Nos
vies ou leurs profits ?
Mercredi
16 octobre, un TER a percuté un convoi exceptionnel sur un passage à
niveau. Le conducteur, blessé, a dû parcourir un kilomètre et demi
à pied sur les voies pour empêcher une nouvelle collision, et les
voyageur.se.s sont restés sans aide pendant de longues minutes…
Cet
accident pouvait être évité : les passages à niveau génèrent
un accident tous les trois jours, 36 morts par an… mais il n’y a
pas d’argent pour les remplacer ; en autorisant les TER à
circuler avec un.e seul.e cheminot.e à bord, le conducteur/trice, la
SNCF sait qu’elle prend un risque, « calculé »,
c’est-à-dire rentable…
L’introduction
dépôt par dépôt de cette conduite « à agent seul »
a déclenché des grèves qui sont restées dispersées, la direction
ignorant ces avertissements.
Mobilisé.e.s
pour défendre les services publics
La
réaction des cheminot.e.s a été unanime, avec le développement
rapide d’un mouvement de droit de retrait. Ministres et patrons de
la SNCF parlent d’une grève « surprise », voire
d’une grève « sauvage ».
Mais
les « sauvages », ce sont bien ceux qui, comme
Guillaume Pepy ou Édouard Philippe, promettent des poursuites
judiciaires aux cheminot.e.s qui défendent leur peau et celle des
usager.e.s. Ils n’ont pas un mot sur l’accident grave à
l’origine du débrayage et ne prennent aucune mesure sérieuse pour
éviter un nouveau drame.
Les
cheminot.e.s ont raison de refuser de voir nos services publics
sacrifiés sur l’autel de la rentabilité au mépris de la
sécurité. Ces revendications en faveur de la sécurité ferroviaire
rejoignent celles de bien d’autres secteurs en lutte : des
moyens et des embauches, c’est ce que réclament aussi les
pompier.e.s, les hospitalier.e.s, les salarié.e .s du privé en
butte aux licenciements, ou ceux des usines dangereuses classées
Seveso.
Pour
les retraites, contre Macron,
Le
gouvernement casse nos conditions de travail et les services publics.
Mais il veut aussi en finir avec notre système de retraites. La
réforme Delevoye en discussion va réduire de 30 % les pensions
dans de multiples secteurs, nous laissant le choix entre tomber dans
la misère et surcotiser dans des fonds de pension privés et
risqués.
L’ensemble
du monde du travail
doit
se rassembler pour stopper cette attaque.
La
force collective que montrent les luttes à la RATP, à la SNCF et
ailleurs, nous allons en avoir besoin. La journée de grève générale
du jeudi 5 décembre - appelée notamment par la CGT et
Solidaires - est un solide point d’appui. Il faut la réussir
afin de renvoyer la réforme Delevoye dans les cordes, et pour cela,
cette journée ne pourra pas être sans lendemain : elle doit
être le point de départ d’un mouvement d’ensemble, unitaire,
vers une grève de masse pour dégager Macron et toute sa politique.
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