Pendant
que les hommages au « Supermenteur », coupable,
entre autres, du raciste « le bruit et l'odeur »
emboucanent les ondes, c'est du côté de Rouen que les effluves
nauséabondes du capitalisme mettent en danger la vie des
habitant.e.s de la région de Rouen.
Tout
va très bien, Madame la Ministre ?
Selon
la Préfecture de Seine-maritime, « les productions
végétales non récoltées », lait collecté issu
d’élevages dont les vaches étaient au pâturage depuis jeudi, les
œufs des élevages de plein air pondus, et le miel collecté depuis
le 26 septembre ainsi que les poissons d’élevage produits dans la
zone concernée, « ne doivent pas l’être (...) jusqu’à
l’obtention de garanties sanitaires ».
Depuis
une semaine, la ministre de la Santé nous jure que, comme pour
Tchernobyl, les habitant.e.s n'ont rien à craindre à la suite d'un
incendie dont on ne connaît ni les origines ni les « carburants ».
Tout
juste un peu d'amiante, certes loin des 400 tonnes de plomb de
l'incendie de Notre-Dame-de-Paris partie en fumée...
Lubrizol,
qui appartient à la holding Berkshire Hathaway du milliardaire
américain Warren Buffett, a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires
de 6,2 milliards d'euros.
Il
est inacceptable que, dans un site classé « Seveso, seuil
haut », un tel incendie puisse se développer. Le préfet a
beau affirmer que « le site était en règle
administrativement parlant », à l'évidence les
obligations de sécurité que doit assurer l'employeur n'ont pas été
remplies. Sinon l'incendie n'aurait jamais pris de telles
proportions.
Un
« accident » prévisible...
L'incendie
de Lubrizol est un nouvel accident industriel, un accident qui a lieu
dans une entreprise, c'est-à-dire un lieu organisé, dirigé et
contrôlé pour la production capitaliste, en fonction de ses
impératifs. C'est cette organisation qui est entièrement
responsable lorsqu’un accident, qu'il soit industriel ou du
travail, survient.
De
Tchernobyl à AZF en passant par Fukushima, toutes les grandes
catastrophes prétendument inenvisageables ont révélées de graves
manquement à la sécurité sans que les responsabilités soient
clairement établies et les coupables réellement condamnés.
Probable
donc que la transparence annoncée par le Premier ministre, Édouard
Philippe ne soit qu'un nouvel enfumage...
Abattre
un système qui pollue et qui tue
Avec
plus de 10 000 sites Seveso recensés dans l'Union européenne,
dont 705 en « seuil de risque haut » pour la
France, c'est bien tout un système industriel, économique, qui met
en danger les populations.
La
nécessité des ces productions tout autant que les conditions dans
lesquelles elles sont réalisées, échappent pour l'essentiel à
tout contrôle des travailleurs/euses et des populations.
Seule
compte la logique du profit.
Dans
la même logique, les mobilisations pour la justice climatique, les
questions de choix économiques, industriels, et de conditions de
travail, se rejoignent.
Ce
système mortifère impose chaque jour d'avantage la convergence des
mobilisations, et la riposte qui s'organise actuellement à Rouen
- avec des rassemblements réussis - montre la voie.
Il
est urgent de faire reculer ces menaces contre notre santé
qui détruisent aussi l'environnement.
Urgent
d'empêcher que des salarié.e.s, comme cette directrice d'école du
93, ne mette fin à leurs jours sous la pression de leurs conditions
de travail.
Urgent
d'arrêter la stigmatisation et l'appauvrissement des chômeurs/euses.
Urgent
enfin de se mobiliser contre la destruction de nos systèmes de
retraite et de toute la protection sociale.
Plus
que jamais,
nos
vies, notre santé,
valent
plus que leurs profits !
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