Un
an après la loi « asile-immigration », les débats
à l’Assemblée nationale puis au Sénat ainsi que les récentes
déclarations de Macron annoncent de nouvelles attaques racistes et
antisociales.
Attaques
contre l’AME et le regroupement familial
L’Aide
médicale d’État, la seule couverture médicale qui protège les
étranger.e.s en attente de régularisation, est à nouveau sur la
sellette.
L’argument
avancé est son coût, alors qu’elle ne représente que 0,5 %
des dépenses de l’assurance maladie. Éloigner les personnes les
plus précaires des soins met leur santé en danger et entraînera
encore plus de de complications, des pathologies plus avancées…
Le
ministère de l’Intérieur envisage de durcir les conditions déjà
drastiques qui régissent l’immigration familiale :
actuellement il faut justifier de conditions de logement et de
revenus que beaucoup de Français « nationaux »
n’ont même pas !
Le
droit d’asile encore mis à mal
Les
123 000 demandes d’asile en 2018 ne représentent que 0,18 %
de l’ensemble de la population. De plus, la France est un des pays
européens où la possibilité d’obtenir l’asile est la plus
faible, avec 67 % de rejet des demandes, au 25e rang en termes
d’octroi du statut.
Castaner
veut encore diminuer les réponses positives pour les originaires des
pays jugés « sûrs », traquer davantage les
personnes qui demandent l’asile sur le territoire français et pour
lesquelles un autre pays est responsable de leur demande (les
« dubliné.e.s »), et supprimer les
quelques petites protections qui restent.
Ainsi,
il veut réduire les capacités des Centres d’accueil qui logent
les demandeur.e.s d’asile le temps du traitement de leur demande.
Il s’agit aussi de réduire l’allocation de demandeur d’asile
(6,80 euros par jour), disponible uniquement avec une carte de
paiement utilisable seulement dans certains magasins.
Enfin,
le gouvernement entend augmenter le nombre d’expulsions, se
félicitant qu’elles aient augmenté de 10 % en 2018 et que
les mesures d’éloignement aient progressé de 30 %.
Ne
pas se laisser diviser
Se
faisant prétendument le défenseur des quartiers populaires, Macron
a déversé récemment un flot d’insanités racistes.
Pour
faire diversion aux problèmes sociaux qui s’accumulent, à son
impopularité grandissante, il reprend la propagande pourrie du
Rassemblement national (ex-Front national), faisant des migrant.e.s
les responsables des maux de la société. Chacun sait que
l’électorat sensible à ces sirènes préfère pourtant l’original
à la copie.
Ces
discours, qui tentent de détourner les colères des classes
populaires contre les migrant.e.s, sont un véritable poison. Les
immigré.e.s sont partie intégrante des plus défavorisé.e.s,
s’attaquer aux plus pauvres ne saurait améliorer le sort d’autres
pauvres !
Cette
offensive idéologique doit être combattue frontalement. Les luttes
en soutien aux migrant.e.s, les actes de solidarité, le mouvement de
grève des travailleur.e.s sans-papiers en région parisienne,
montrent la voie à suivre.
Face
au racisme et aux tentatives de division, la meilleure réponse reste
la construction des luttes, des solidarités, pour la dignité,
contre les discriminations, pour l’égalité des droits.
L’immigration,
qui n’est pas la première préoccupation des classes populaires,
ne doit pas faire oublier les vrais problèmes - les injustices
sociales, la lutte contre le réchauffement climatique, la réforme
des retraites… - ni les vrais responsables, les capitalistes
et les gouvernements qui les appuient.
Autant
de batailles pour le monde du travail et de la jeunesse, que l’on
soit Français.e.s ou étranger.e.s, avec ou sans papiers !
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