Communiqué
du NPA du premier octobre 2019
L'information
distillée par les sources gouvernementale tourne en boucle à
l'occasion de la présentation du projet de loi de financement de la
Sécurité sociale pour 2020.
Le
« trou de la Sécu », qui devait être
définitivement « comblé » se creusera à nouveau
en 2019 (3,2 milliards d'euros) et 2020 (3,9 milliards
d’euros).
Le
coupable est tout désigné : le mouvement des Gilets jaunes et
les revendications qu'il a imposé au gouvernement. « Ces
pelés, ces galeux d’où venait tout le mal »...
Le
prétendu « déficit »
représente en réalité une somme dérisoire : 0,2 % du
budget de la Sécurité sociale. Pour mémoire, le déficit du budget
de l’État pour 2020 sera lui de 93,1 milliards d’euros sans
que cela gêne qui que ce soit !
En
réalité, le retour du « déficit »
sert de justification au nouveau tour de vis imposé à la Sécurité
sociale.
Alors
que la grève des urgences, les luttes en psychiatrie et dans les
EHPAD font partout apparaître un manque dramatique de personnel dans
les établissements hospitaliers, le gouvernement entend leur imposer
de nouvelles restrictions.
L'augmentation
des budgets hospitaliers sera de 2,1 %, et celle des
établissements médico-sociaux de 2,8 % alors qu'elles
devraient être de plus de 4 % pour simplement maintenir les
moyens existants.
En
conséquence, 4 milliards d’euros d'économies vont à nouveau
être réalisés, en 2020, au détriment de la santé. Quant à la
branche retraites, les « déficits »
annoncés préparent de nouvelles mesures, cela avant même que la
« réforme
systémique »
annoncée par Macron n'entre en vigueur...
Comme
dans la fable de La Fontaine, les « pelés », les
« galeux » servent de boucs émissaires : ce
sont les Gilets jaunes qui ont imposé quelques mesures pour un peu
desserrer la corde de l'austérité qui les étrangle, ce sont les
retraité.e.s qui ont l'audace d'exiger l'indexation de leurs
pensions sur les prix et refusent la hausse de la CSG, pour ne pas
encore voir leurs maigres ressources baisser !
Le
procédé est ancien mais commode pour innocenter les vrais
responsables : les grandes fortunes de ce pays et ceux qui
gouvernent dans leur intérêt. Car si la Sécu est malade, ce n'est
pas de payer aux retraité.e.s des pensions décentes ou de créer
des emplois hospitaliers indispensables, c'est bien du refus de
prendre l'argent là où il est...
Cette
année aura été celle du « double jackpot » pour
le patronat puisqu'il a empoché « en même temps »
30 milliards d’euros d'exonérations supplémentaires de
cotisations sociales et 30 milliards d’euros de CICE !
Macron
et son gouvernement ont également décidé que les mesures gagnées
par les Gilets jaunes ne devaient coûter un sou ni aux employeurs,
ni au budget de l’État (en principe dans l'obligation de compenser
les baisses de cotisations sociales).
Aussi,
le recul sur la hausse de la CSG, les exonérations de cotisations
sur les heures supplémentaires ou sur la prime de fin d'année
seront à la charge de la Sécurité sociale. C'est bien le pouvoir
politique qui a fait ce choix, c'est donc lui seul qui porte la
responsabilité du « déficit » !
Pour
imposer d'autre choix, pour financer les retraites et la santé,
c'est bien un autre partage des richesses qu’il faut, en ajustant
les recettes de la Sécurité sociale aux besoins et non l’inverse.
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