Plusieurs
dizaines de milliers de personnes (personnels de l'éducation et
parents d'élèves) ont manifesté samedi dernier contre la loi
Blanquer bien mal baptisée « école de la confiance »,
et la grève commence à s'enraciner parmi les professeur-e-s des
écoles dans plusieurs départements.
Pour
Blanquer, c’est parce que « certains »
(comprendre les organisations syndicales) délivrent de fausses
informations que la colère monte dans le secteur de l'éducation.
Bien au contraire, nous avons bien compris !
Contre
la destruction du service public d’éducation
La
réforme des lycées, mais aussi celle de la voie professionnelle,
annonçaient déjà la couleur : orientation de plus en plus
précoce, l’apprentissage comme modèle, main tendue aux
entreprises pour « faire leur marché »,
grignotage des matières générales en LP, amenuisement (selon le
quartier dans lequel on étudie) des matières proposées en lycée
général, avec, cerise sur le gâteau, la mise en place de
l’évaluation permanente dans le cadre de la réforme du bac, un
diplôme dont le cadre national est donc cassé.
Et
ParcourSup est venu clore cette fuite en avant vers l’école de la
sélection.
C’est
maintenant le contenu du projet de loi « école de la
confiance » qui suscite la colère : restriction
du droit à l’expression publique des enseignant-e-s, regroupement
des écoles autour d’un collège avec la disparition des directions
d’école, obligation de scolarisation dès trois ans alors que déjà
98 % des enfants de trois ans sont déjà scolarisés… C’est
une prodigieuse manne financière pour les écoles maternelles
privées sous contrat qui devront désormais être financées par les
municipalités.
Les
annonces autour du drapeau tricolore, de la Marseillaise, agitent
aussi les esprits : ça ne leur suffit pas de supprimer les
postes, de faire disparaître les réseaux d’aide, de ne remplacer
qu’au compte-gouttes les absent-e-s, il faudrait en plus que l’on
enseigne sous les oripeaux de la République ?
Face
à Blanquer qui déclare la guerre, tout-e-s « déter »
Les
enseignant-e-s du premier degré sont désormais à la pointe de la
mobilisation, avec des mouvements de grève reconductible amorcés
dans plusieurs départements (en Loire-Atlantique, à Paris, en
Haute-Garonne, dans les Deux-Sèvres et aussi dans le puy de dôme…),
avec une profusion d'AG, d'actions et d'occupations d'écoles menées
en lien avec les parents d'élèves.
Après
cette grève du jeudi 4 avril, l'idée commence à germer que ce
serait bien de ne plus multiplier les « journées
saute-moutons » mais d'y aller pour de bon (même si à
partir du 6 avril, un tiers des académies seront en vacances
scolaires...).
Comme
en 2003, des liens se tissent entre collègues du premier et du
second degré au gré des manifestations ou des assemblées.
Impossible par contre ne pas regretter le décalage dans le temps
entre les mobilisations dans les lycées à l'automne-hiver dernier
et celles qui se déroulent actuellement dans les écoles primaires :
chacun-e lutte le dos au mur quand il subit directement l'attaque
alors que le projet de Blanquer est global et totalitaire dans sa
volonté de détruire ce qu'il reste du service public d’éducation.
Développer
les liens à la base, secteur par secteur, impulser des coordinations
à l'échelle des communes et des départements dans la perspective
d’une coordination nationale, bref avoir une stratégie de lutte
gagnante alternative à celle des directions syndicales dont le
calendrier (prochaine journée le 9 mai ?) est démobilisateur,
c’est une urgence.
Car
on le sait, c’est bien d’une grève reconductible de toute
l’éducation, de la maternelle à l’université, dont nous avons
besoin pour imposer le retrait de toutes les reformes Blanquer.
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