mercredi 3 avril 2019

POUR L’ÉDUCATION, MACRON DU POGNON, BLANQUER DÉMISSION !



Plusieurs dizaines de milliers de personnes (personnels de l'éducation et parents d'élèves) ont manifesté samedi dernier contre la loi Blanquer bien mal baptisée « école de la confiance », et la grève commence à s'enraciner parmi les professeur-e-s des écoles dans plusieurs départements.



Pour Blanquer, c’est parce que « certains » (comprendre les organisations syndicales) délivrent de fausses informations que la colère monte dans le secteur de l'éducation. Bien au contraire, nous avons bien compris !



Contre la destruction du service public d’éducation



La réforme des lycées, mais aussi celle de la voie professionnelle, annonçaient déjà la couleur : orientation de plus en plus précoce, l’apprentissage comme modèle, main tendue aux entreprises pour « faire leur marché », grignotage des matières générales en LP, amenuisement (selon le quartier dans lequel on étudie) des matières proposées en lycée général, avec, cerise sur le gâteau, la mise en place de l’évaluation permanente dans le cadre de la réforme du bac, un diplôme dont le cadre national est donc cassé.



Et ParcourSup est venu clore cette fuite en avant vers l’école de la sélection.



C’est maintenant le contenu du projet de loi « école de la confiance » qui suscite la colère : restriction du droit à l’expression publique des enseignant-e-s, regroupement des écoles autour d’un collège avec la disparition des directions d’école, obligation de scolarisation dès trois ans alors que déjà 98 % des enfants de trois ans sont déjà scolarisés… C’est une prodigieuse manne financière pour les écoles maternelles privées sous contrat qui devront désormais être financées par les municipalités.



Les annonces autour du drapeau tricolore, de la Marseillaise, agitent aussi les esprits : ça ne leur suffit pas de supprimer les postes, de faire disparaître les réseaux d’aide, de ne remplacer qu’au compte-gouttes les absent-e-s, il faudrait en plus que l’on enseigne sous les oripeaux de la République ?



Face à Blanquer qui déclare la guerre, tout-e-s « déter »



Les enseignant-e-s du premier degré sont désormais à la pointe de la mobilisation, avec des mouvements de grève reconductible amorcés dans plusieurs départements (en Loire-Atlantique, à Paris, en Haute-Garonne, dans les Deux-Sèvres et aussi dans le puy de dôme…), avec une profusion d'AG, d'actions et d'occupations d'écoles menées en lien avec les parents d'élèves.



Après cette grève du jeudi 4 avril, l'idée commence à germer que ce serait bien de ne plus multiplier les « journées saute-moutons » mais d'y aller pour de bon (même si à partir du 6 avril, un tiers des académies seront en vacances scolaires...).



Comme en 2003, des liens se tissent entre collègues du premier et du second degré au gré des manifestations ou des assemblées. Impossible par contre ne pas regretter le décalage dans le temps entre les mobilisations dans les lycées à l'automne-hiver dernier et celles qui se déroulent actuellement dans les écoles primaires : chacun-e lutte le dos au mur quand il subit directement l'attaque alors que le projet de Blanquer est global et totalitaire dans sa volonté de détruire ce qu'il reste du service public d’éducation.



Développer les liens à la base, secteur par secteur, impulser des coordinations à l'échelle des communes et des départements dans la perspective d’une coordination nationale, bref avoir une stratégie de lutte gagnante alternative à celle des directions syndicales dont le calendrier (prochaine journée le 9 mai ?) est démobilisateur, c’est une urgence.



Car on le sait, c’est bien d’une grève reconductible de toute l’éducation, de la maternelle à l’université, dont nous avons besoin pour imposer le retrait de toutes les reformes Blanquer.


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