Pour
certains éditorialistes, ce lundi devait être un « tournant »
dans le quinquennat de Macron. Mais l’allocution télévisée du
président n’a pas eu lieu, et ce sont les images de l’incendie
de Notre-Dame qui ont, durant plusieurs heures, envahi les écrans…
Mardi
soir, avec sa courte allocution (dans tous les sens du terme), Macron
a voulu décréter une « trêve » politique, au
nom de « l’unité nationale ».
Pourtant,
le face-à-face se poursuit entre, d’une part, un gouvernement qui
refuse de faire la moindre concession et qui a confirmé le week-end
dernier sa politique du tout-répressif et, d’autre part,
d’importantes fractions des classes populaires qui n’entendent
pas renoncer à se faire entendre.
Indécence
de Macron et des siens
Macron
rend hommage aux centaines de pompiers mobilisés pour éteindre le
terrible incendie de la cathédrale alors que son gouvernement
organise une véritable saignée dans les services publics, y compris
ceux qui permettent de sauver des vies comme à l’hôpital.
Indécence
également devant la mise en scène de ces grandes fortunes
feignant la générosité alors qu’elles bénéficient de toujours
plus d’allègements fiscaux, que les dons annoncés seront
défiscalisés à hauteur de 60, 66, voire 90 %, et que ces
centaines de millions trouvés comme par magie ne sont jamais
disponibles lorsqu’il s’agit d’augmenter les salaires... ou de
payer les impôts !
Indécence
enfin face à ces discours évoquant la « douleur partagée »
lorsqu’ils viennent des mêmes qui chaque semaine envoient leurs
flics réprimer, blesser, mutiler, pour faire taire celles et ceux
qui ont l’audace de manifester pour revendiquer des droits
élémentaires.
Les
appels à l’unité, les hypocrites déclarations d’amour pour les
services publics ou la vraie-fausse générosité des rapaces du
CAC 40 ne peuvent que révolter lorsque l’on sait que les
destructions du patrimoine historique, soudain présenté par les
gouvernants comme « notre bien le plus précieux »,
résultent souvent de choix politiques calamiteux : les coupes
budgétaires, le désinvestissement dans la sauvegarde et l’entretien
du patrimoine, l’insuffisance des normes de sécurité sur les
chantiers patrimoniaux (et sur l’ensemble des chantiers des
bâtiments publics)...
L’heure
est toujours à la lutte
Le
temps n’a pas été suspendu par l’incendie de Notre-Dame, et
l’attitude de Macron comme celle de ses amis milliardaires
encouragent à poursuivre une lutte déterminée contre ses
politiques.
Et
ce ne sont pas les quelques informations qui ont opportunément fuité
sur les annonces que pourrait faire Macron ces prochains jours qui
pourront éteindre la colère : un prétendu « moratoire »
sur les fermetures d’écoles et d’hôpitaux alors que ce sont des
dizaines, voire des centaines de milliers d’emplois qu’il
faudrait créer dans les services publics ; des miettes qui ne
sortiront pas une majorité de retraité-e-s de la misère ; une
prime de fin d'année sans cotisations sociales qui reste au bon
vouloir des patrons ; la « baisse des impôts des classes
moyennes », alors que ce sont des augmentations de
salaires, le rétablissement et l’augmentation des impôts pour les
plus riches et la suppression des taxes pour les plus pauvres qui
sont revendiqués...
Pour
en finir avec les politiques au service du CAC 40,
pour
la justice sociale et climatique,
contre
l’arrogance, le mépris et la répression,
la
lutte continue.
Les
prochains actes des Gilets jaunes, la journée du 1er mai et la grève
dans toute la fonction publique le jeudi 9 mai sont autant d’étapes
dans la construction de l’élargissement, des convergences
nécessaires pour construire un mouvement d’ensemble qui pourra
faire réellement reculer Macron.
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