Communiqué
du NPA du 23 février 2019
Deux
journalistes indépendants, Alexis Kraland et Gaspard Glanz ont été
interpellés samedi dernier à Paris, lors de l'acte 23 des Gilets
jaunes.
Des interpellations qui semblent être l’un des résultats de la
loi dite « anticasseurs »
qui
permet d’empêcher
des gens de manifester sur simple supposition d’intentions.
En témoignent les motifs invoqués pour les interpellations…
La
police a ainsi
considéré
que
la caméra
d’Alexis
Kraland était
une « arme
par destination »
et que la présence de Gaspard Glanz dans la manifestation
constituait une « participation
à un attroupement en vue de commettre des violences ».
Serait-il
donc devenu interdit
de
se rendre en manifestation
et
d’y
aller avec un appareil photo ?
La
non détention
d'une carte de « journaliste
professionnel »
n'est pas une raison de les empêcher de travailler, et le fait
qu'ils soient des journalistes « engagés »
non
plus. La police n’a
certainement pas à décider
quel journaliste a le droit de faire son travail !
Alexis
Kraland est sorti après
8 heures
de garde à vue
et n’a
donc pas pu couvrir la manifestation. Gaspard
Glanz a passé
48
heures
en garde à vue,
son procès est prévu pour octobre et
que d’ici là
il lui
est interdit de couvrir les manifestations à cause…
d'un doigt d'honneur qui lui vaut inculpation pour « outrage
à
agent ».
L'arrestation
de Gaspard Glanz n'a rien à voir avec ce prétexte. La raison de cet
acharnement est que
ce
journaliste dérange,
que ses vidéos ont mis à mal le gouvernement en dévoilant une
partie des actions d’Alexandre
Benalla il y a un an, qu’elles
ont servi à montrer les violences policières et à démasquer
des policiers infiltrés en manifestation et déguisés
en journalistes.
Le
gouvernement veut des journalistes à sa botte et cherche à limiter
le droit d'informer et la liberté d'expression pour tous les autres.
Le
NPA,
à l’instar des syndicats de journalistes et de nombreuses sociétés
de
rédaction, tient à apporter son soutien à Alexis Kraland et à
Gaspard Glanz, ainsi qu'à tous les journalistes de terrain qui
subissent d'une manière
ou
d'une autre la répression.
Nous
exigeons le retrait de la loi dite « anticasseurs »,
et
dénonçons
la dérive autoritaire de ce gouvernement qui réprime les
manifestations et toutes celles et ceux qui osent dénoncer sa
politique, et
qui
limite
gravement
la liberté de
la presse.
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