Le
9 avril, entre 30 et 40% des enseignant-e-s ont été en grève,
particulièrement dans le premier degré et les collèges. Ce n’est
pas un hasard puisque les professeur-e-s des écoles apprennent, avec
la nouvelle carte scolaire, les fermetures de classe.
À
moyens constants et avec une démographie en hausse, c’est à une
situation encore plus dégradée en termes d’effectifs et de non
remplacement, que seront confrontés l’an prochain les collègues
de primaire.
La
réforme des collèges a mis le feu aux poudres au point que le SNES,
entre autres, s’est senti obligé de quitter la table du dialogue
social !
Avec
en toile de fond, une mobilisation dispersée mais permanente dans le
93, les ingrédients étaient réunis pour que cette grève
interprofessionnelle, la première depuis Hollande au gouvernement,
permette à de nombreux enseignant-e-s d’exprimer leur colère
générale et leurs revendications particulières
Ils
programment la destruction de l’Éducation
nationale
Le
gouvernement et sa ministre de l’Éducation
ont déployé des trésors d’intentions pédagogiques pour
justifier la réforme des collèges. Il en avait été de même avec
la réforme des rythmes scolaires dont on voit les résultats et,
dans certaines villes, le coût pour les parents qui doivent payer
pour les activités périscolaires.
Mais
le seul but de ces réformes, comme celle, auparavant, du lycée, est
de permettre des restrictions budgétaires et d’en finir à plus
long terme avec le caractère national et public de l’Éducation.
Car pour ce gouvernement, comme pour ceux de droite qui l’ont
précédé, les seules dépenses utiles sont celles qui favorisent la
«
compétitivité »
des entreprises, des dizaines de milliards d’euros qui ne servent
qu’à enrichir gros actionnaires et banquiers, une minorité déjà
richissime.
Il
est urgent de mettre un coup d’arrêt à cette politique
Le
mardi 19 mai, un appel à la grève intersyndicale court déjà dans
le secondaire contre la réforme des collèges.(à
lire ICI)
SUR
CLERMONT-FERRAND
CONTRE
LA CASSE DU SERVICE PUBLIC D'EDUCATION
CONTRE
LA REFORME DES COLLEGES
à
l'appel des organisations syndicales SNES-FSU, SNEP-FSU SNALC-FGAF,
SNFOLC, SNETAA-FO, CGT Éduc’action et SUD Éducation
RENDEZ-VOUS
10H30 Place Delille, puis
RASSEMBLEMENT
DEVANT LE RECTORAT
(avenue
Vercingétorix)
Pour
gagner, préparons une vraie grève
Si
une grève mi-mai est une bonne nouvelle en ce qu’elle donne des
perspectives immédiates après le 9 avril, elle doit tenter d’être
un objectif de lutte pour l’ensemble des collègues
qui depuis des mois se battent sur les postes, les rythmes, la sortie
d’éducation prioritaire mais toujours localement et jamais tous
ensemble, premier et second degré.
Le
19 peut être cette occasion.
Mais
cela ne se fera pas sans nous car pour l’instant, les syndicats de
secteur dont la FSU, n’ont pas ce plan d’action en tête.Pourtant,
nous le savons bien, il n’y aura qu’en arrêtant le travail,
toutes et tous ensemble, premier et second degrés réunis, en
décidant jour après jour de ce que nous voulons, en assemblée
générale, que nous réussirons à faire plier ce gouvernement.
Le
19 peut être ce moment de bascule
où
les profs disent fermement non
à
cette politique de destruction de leurs droits et
du
service public d’éducation et
convergent
ensemble dans un même mouvement !
CARTE
SCOLAIRE 2015 : REPARTIR LA PENURIE, CA SUFFIT !
Au
niveau national, ce sont 2511 postes en tout et pour tout que le
ministère propose d’ouvrir. Ce chiffre ne permet même pas de
répondre à la hausse démographique (+ de 70 000 élèves en plus
en 2 ans) alors clairement cette carte scolaire va encore empirer la
situation de crise que vit l’école depuis plusieurs années.
Partout
les effectifs explosent, toutes les études le reconnaissent, nous
sommes le parent pauvre de l’Europe avec plus de 7000 classes de
maternelle au-dessus de 30 élèves par classe.
Par
rapport à 2008, il manque toujours 1800 postes de remplaçants et
plus de 4000 postes d’enseignants de RASED. Et ils osent nous
parler de la réussite de tous les élèves, d’une meilleure prise
en charge de la difficulté scolaire !
Dans
le 1er degré aussi, la
redéfinition de la carte de l’éducation prioritaire, loin de
concentrer les moyens sur les écoles qui en avait le plus besoin,
elle a surtout permis de faire de nouvelles économies : hausse
d’effectifs, suppression de décharges de direction…
Tandis
que dans les REP et REP+
c’est toujours Rien En Plus.
OBLIGATION
DE SERVICE, IMP, REP+,
REFORME DU COLLEGE
UNE
GIGANTESQUE OFFENSIVE
CONTRE L'ECOLE PUBLIQUE
![]() |
Photothèque NPA 63 :Mobilisation 15 décembre 2011 |
Mercredi
11 mars, la ministre Najat Vallaud- Belkacem a présenté son projet
de réforme du collège. Cette réforme est l’aboutissement des
différentes réformes précédentes, couronnant une offensive sans
précédent contre le collège unique et l’école publique de
manière générale.
Réduction
des heures d’enseignement
La
mise en place
« d’enseignements publics intermédiaires »,
dont les contours restent flous, se fait en ponctionnant des heures
sur les disciplines : cela signifie concrètement que les élèves
auront moins d’heures de français, de mathématiques,
d’histoire-géo...
En
6ème, l’horaire disciplinaire passerait ainsi de 24,5 heures 22,5
; en 5ème de 23h à 21h30, en 4ème de 26h à 22h30, en 3ème
de
28h30 à 21h30 !
La
plus grosse arnaque concerne les langues vivantes : derrière la mise
en place de la LV2 dès la cinquième, se cache en réalité une
diminution de l’enseignement, puisque l’horaire hebdomadaire de
la LV1 passe de 4 à 3 heures en sixième, tandis qu’en troisième
et quatrième l’horaire de LV2 passe de 3 à 2 heures : au total,
les élèves perdront donc une heure hebdomadaire sur l’ensemble de
leur scolarité !
Attaque
contre les disciplines
Le
latin et le grec disparaissent carrément en tant que tel, remplacés
par un EPI «
Langues et Cultures de l’Antiquité »
dont le contenu sera défini localement ; l’éducation musicale et
l’art plastique sont globalisés, sans garantie de maintien des
horaires ; en 6ème, SVT-sciences-physiques et technologie ont un
horaire globalisé.
Un
alourdissement de la charge de travail des enseignants
Avec
la mise en place de fait de la polyvalence, les enseignants de Langue
vivante, la diminution
de l’horaire hebdomadaire signifie qu’ils passeront de 6 classes
aujourd’hui à 9 : autant de cours en plus à préparer, de copies
en plus à corriger... !
La
suppression du latin et du grec permet
de pallier à moindre coût à la crise de recrutement en français :
les enseignants de lettres classiques n’assureront désormais
quasiment plus que des cours de français.
Et
avec la globalisation des matières :
un
prof de musique devra-t-il faire aussi des cours d’art plastique ?
Un
enseignant de technologie devra-t-il dispenser des cours de physique
?
Territorialisation
et casse du statut
Avec
la mise en place des EPI, le conseil pédagogique aura désormais
tout pouvoir pour organiser les enseignements dispensés par
l’équipe. C’en est donc fini de la liberté pédagogique.
Ce
n’est d’ailleurs pas un hasard si le ministère a réformé l’an
dernier les statuts en abrogeant les décrets de 1950. Le ministère
écrit lui-même : «
Le chef d’établissement pourra s’appuyer davantage sur des
coordinateurs de discipline, de cycle et de niveau ainsi que des
référents, dans la mesure où les missions de ceux-ci sont
désormais reconnues grâce à des indemnités pour missions
particulières. »
On assiste donc à la création d’une nouvelle hiérarchie, des
sortes de contremaître qui veilleront à la bonne mise en place de
l’école du socle. C’est localement, en CA, que sera défini le
niveau de rémunération de chaque mission.
Autant
dire que c’est la fin totale du caractère national du statut !
On
le voit bien, casse du statut et réforme du collège sont deux
volets d’une même offensive : casse le cadre national de
l’éducation, casser les disciplines, soumettre toujours plus les
établissements scolaires aux cadres locaux.
C’est
la mise en place de l’austérité, comme avec la réforme de
l’Éducation
prioritaire qui continue à cristalliser le mécontentement des
personnels en Seine- Saint-Denis.
Face
à cette offensive brutale, une riposte unitaire s’impose.
Le
SNES a déjà déclaré que cette réforme constituait un «
gigantesque bond en arrière ».
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