Durant
sa campagne électorale de 2012, un certain François Hollande avait
dénoncé un projet de Nicolas Sarkozy sur le contrôle des chômeurs,
déclarant : « Il n'est jamais utile pour un président
sortant qui est en échec de s'en prendre aux plus fragiles (…)
Ce n'est pas ceux qui sont les victimes qui doivent aujourd'hui
être les responsables. » Et voilà ce gouvernement qui
vient d’annoncer la création de 200 postes de conseillers
spécialisés au sein de Pôle emploi... pour « renforcer le
contrôle des chômeurs » !
Attaquer
les victimes pour défendre les responsables
« On
ne peut pas laisser les personnes s’enkyster dans le chômage de
longue durée », ose dire Rebsamen comme si les
chômeurs étaient responsables de leur drame. Avec 100 millions
d’euros, la fraude aux allocations chômage représente 0,3 %
des 30 milliards d’euros d’allocations versées chaque année
aux chômeurEs (et 0,003% des demandeurs d’emploi indemnisés).
Soit un montant dérisoire à comparer avec la fraude aux cotisations
sociales par les entreprises, 20 à 25 milliards d’euros selon la
Cour des comptes, et avec l’évasion fiscale, 50 à 80 milliards
d’euros.
L'objectif
du gouvernement, bon serviteur du patronat est de culpabiliser les
chômeurs pour faire pression sur l'ensemble des salariés, les
diviser, les opposer aux chômeurs.
Embaucher
dans les services publics
La
grève dans les collèges et dans les hôpitaux comme les mouvements
qui ont eu lieu à la Poste ou à la SNCF ont fondamentalement les
mêmes raisons : le manque de personnel. Au-delà des discours des
politiciens sur les programmes, les collèges, l’éducation
nationale manquent de moyens, d’enseignants pour pouvoir
consacrer le temps nécessaire à tous les enfants.
Dans
les hôpitaux, la pression est encore pire. Mais pour la direction
des hôpitaux, à Paris, et le gouvernement, c'est la faute aux
35 heures !
Et
c'est bien dans l'ensemble de services publics que le gouvernement
réduit en permanence les effectifs au nom d'une politique
d'austérité qui vise à alimenter les profits du capital au
détriment de toute la population.
Et
dans le privé
Au
nom de la course à la compétitivité, de la rentabilité
financière, les patrons mènent la même politique de compression du
personnel. Les conditions de travail se dégradent dans les
usines, dans les supermarchés, dans le bâtiment… Et ils osent
dire que le travail manque alors que d'une main ils licencient pour
de l'autre augmenter le temps de travail, les cadences, la pression
sur l'ensemble des salariés.
Changer
le rapport de force
La
réponse au chômage, c'est l'embauche dans les services publics, la
réduction du temps de travail, la répartition du travail entre
toutes et tous sans baisse de salaire. Ce n'est pas l'argent qui
manque. Le gouvernement le distribue généreusement au patronat mais
il y a 500 000 chômeurs de plus depuis le début du quinquennat.
Il
n'est pas possible de lutter contre le chômage sans s'attaquer au
profit. Pour cela, il faut changer le rapport de force, imposer
l'embauche et l'interdiction des licenciements au pouvoir comme aux
patrons par un mouvement d'ensemble rassemblant salariés et chômeurs
pour imposer une politique qui soit au service de toute la
population.
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