La
mobilisation contre la réforme des retraites a continué ce mardi 14
janvier(3000 personnes à Clermont-Ferrand) avec une baisse du taux
de grévistes et du nombre de manifestant.e.s dans l’ensemble des
villes.
Pourtant
la mobilisation est loin d’être terminée, au contraire cette
journée ouvre une semaine qui doit devenir décisive et faire
prendre un tournant à la mobilisation…
Le
premier élément qui doit faire relativiser la baisse de cette
journée de grève, est que l’appel à cette journée s’est fait
dans une grande confusion dans toute une série de secteurs en
particulier ceux qui n’ont pas encore réussi à construire la
reconductible.
Effectivement,
si jeudi dernier on avait vu l’appel à ces trois journées de
cette semaine (14,15,16) par l’intersyndicale comme un pas en avant
pour la mobilisation, samedi, le contenu de l’appel était pour le
moins confus ciblant surtout sur la date du jeudi 16.
L’autre
élément qui devrait poser une question importante pour la suite est
la difficulté pour les grévistes de la SNCF et de la RATP de se
trouver les seuls secteurs dans une reconductible effective avec le
poids des jours de grève qui commence à se faire sentir.
C’est
pourquoi la caisse de grève est une question essentielle pour faire
tenir la mobilisation, mais le recul de la mobilisation dans
ces secteurs doit aussi faire prendre un autre cap au mouvement.
En
effet, il est maintenant clair, qu’une grève majoritaire à la
SNCF ou à la RATP n’est pas en mesure de faire reculer le
gouvernement. Nous devons sortir de l’idée que pour bloquer
l’économie, il suffirait de bloquer les flux de circulation, même
si cela en fait partie : pour bloquer l’économie, il faut
que les travailleurs et travailleuses du privé bloquent la
production en se mettant en grève.
Mais
plus que ça : le gouvernement est prêt à aller jusqu’au bout, il
faut donc que l’ensemble des personnes qui soutiennent le mouvement
(60% de la population selon les derniers sondages) se posent la
question de la grève.
Grève
générale jusqu’au retrait !
Ce
qui devrait nous permettre d’être optimiste sur la
capacité du mouvement à franchir ce cap c’est la
détermination des grévistes qui elle ne s’essouffle
pas d’une part : tous les jours, il y a des nouvelles
actions (blocages de dépôts, envahissement des lieux de
pouvoirs,...), des rencontres entres les salarié.e.s des différents
secteurs qui se posent la question d’étendre le mouvement ; de
l’autre part il y a une entrée d’autre secteurs dans la
mobilisation (la Banque de France, les salarié.e.s de l’énergie,
etc).
La
capacité de gagner contre cette réforme est déterminante pour le
mouvement social.
La
journée de jeudi doit permettre
à
faire un saut dans ce sens dans la mobilisation :
construire
une véritable grève générale
pour
obtenir le retrait !
Le
gouvernement (et sa police) est illégitime :
il
faut le dégager
L’autre
élément de la journée a été à la fois l’expression de Macron
à Pau pour la première fois depuis le début de la grève. Comme on
pouvait s’y attendre, la langue de bois a été de mise mais
surtout une volonté d’aller jusqu’au bout, comme l’a aussi
réaffirmé E. Philippe lors des questions au gouvernement cette
après-midi.
Après
la mort de Cédric Chouviat et les violences policières de ce
week-end, le gouvernement a dû, cette fois, effectuer un petit bougé
en les condamnant à demi-mot. Ce qui est quand même le comble.
C’est
bien ce gouvernement qui est responsable de son bras armé ; car ces
violences ne sont pas des erreurs, elles sont le fruit d’une
politique d’un état de plus en plus autoritaire.
Aujourd’hui,
le gouvernement est à présent complètement illégitime, ce n’est
pas seulement cette réforme qu’il va falloir dégager mais aussi
ce gouvernement.
La
question des retraites et le mouvement de grève
que
nous vivons nous permet de poser la question
d’un
autre projet de société à une échelle de masse.
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