Communiqué
du NPA du 18 juillet 2019
Comme
d’habitude, c'est à la mi-juillet que le gouvernement fait ses
mauvais coups... Il a décidé de rendre publique les propositions du
haut commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye qui
prépare une baisse générale des pensions pour la très grande
majorité des retraité.e.s.
Les
préconisations du rapport Delevoye n'ont qu'un objectif : réduire
le « coût » du droit inaliénable à bénéficier de
pensions assurant des conditions de vie à la hauteur des richesses
produites, en progression constante alors que les pensions
sont en baisse régulière.
L'allongement
de l'espérance de vie et les évolutions démographiques rendraient
trop coûteux notre système de retraite par répartition.
En
réalité, l'espérance de vie en bonne santé ne progresse quasiment
plus en raison de l'aggravation des conditions de travail et de vie
et des reculs de l'âge de la retraite déjà engagés.
Quant
au financement du système de retraite, la suppression de l'ensemble
des exonérations de cotisations patronales, la réduction du chômage
et l'égalité salariale hommes-femmes l'assureraient sans problème.
Enfin,
les régimes « spéciaux » résultent le plus
souvent de la prise en compte de particularités de multiples
professions, notamment en terme de pénibilité. Les présenter comme
des avantages voire des privilèges n'a comme fonction que de
préparer la liquidation de dispositions prenant en compte, en
partie, des conditions de travail particulières.
Le
rapport Delevoye est présenté
à
grand renfort d’enfumage et de mensonges.
Enfumage
avec un prétendu maintien de l'âge légal de départ en la
retraite, de fait effacé par la mise place d'une décote
pour tout départ avant cet âge.
Le
« libre » choix de départ, présenté comme âge
d'équilibre, sera en réalité reporté à 64 ans dès la mise en
place de la contre-réforme avec une évolution à l'allongement de
la durée du travail d'ores et déjà prévu.
Mensonge
dans l'affirmation que le remplacement du système de répartition
par le système à points améliorera les retraites.
Ce
système ne permettrait pas mieux de compenser les aléas des
parcours professionnels, notamment pour les femmes ; le niveau des
pensions sera soumis à l'arbitrage, au choix, des gouvernements au
fil des politiques d'austérité et des avantages maintenus pour les
patrons ; la prise en compte de la pénibilité continuera à être
combattue par le patronat.
La
transformation du système de retraite a pour objectif de verser des
pensions a minima pour l'immense majorité et d'ouvrir un large champ
de développement pour les logiques assurantielles privées et
accessibles seulement à celles et ceux qui en auront les moyens.
Les
organisations syndicales, en particulier celles qui s'opposent à la
modification globale du système des retraites, doivent refuser toute
poursuite de semblant de discussion, aménagement, concertation.
Il
faut engager dès maintenant la construction d'un front unitaire
syndical, politique, associatif pour favoriser le développement de
la mobilisation qui seule peut faire reculer le gouvernement.
Un
gouvernement qui d'ores et déjà envisage de ne présenter son
projet de loi qu'après les élections municipales de 2020.
Mais
c'est dès la rentrée de septembre que la mobilisation doit
commencer à se construire. Les Gilets jaunes ont montré que
détermination, radicalité et persévérance peuvent reculer le
pouvoir.
L'enjeu
pour toutes et tous mérite de jeter toutes nos forces dans cette
bataille.
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