Communiqué
du NPA du 1er juillet 2019
Dans
la nuit de vendredi à samedi, le bateau Sea-Watch
3 est entré dans le port de Lampedusa en Italie. À
son bord se trouvaient 42 migrants sauvés des eaux 17 jours
plus tôt, ce qui n’a pas empêché l’assaut contre le bateau
humanitaire mené par un navire de guerre dépêché par le ministre
de l’Intérieur d’extrême droite Salvini…
Et
une fois le bateau arraisonné, sa capitaine Carola Rackete, qui
avait forcé le blocus des eaux territoriales italiennes, a été
arrêtée par une vingtaine de policiers et assignée à
résidence…
Pour
le ministre néo-facho Salvini, il s’agit d’« une
criminelle au service des passeurs » qui mérite la
prison notamment pour « résistance à un navire de
guerre ». Elle risque jusqu'à 10 ans de prison !
Carola
Rackete assume son geste : « Ce n'était pas un
acte de violence, seulement de désobéissance. […] Mon
objectif était seulement d'amener à terre des personnes épuisées
et désespérées. […]
Si
nous ne sommes pas acquittés par un tribunal, nous le serons dans
les livres d’histoire. »
Elle
a raison ! C’est aussi le cas d’une autre capitaine, Pia
Klemp, accusée elle aussi par la justice italienne d’aide à
l’immigration clandestine et de complicité avec les « passeurs »
alors qu’elle a sauvé plus d’un millier de vies en Méditerranée,
qui risque vingt ans de prison, ainsi qu’une amende de 15 000
euros pour chaque vie qu’elle aura sauvée !
S’il
s’agit de la mise en œuvre par l’extrême droite italienne de sa
politique dégueulasse, celle-ci se déroule avec la complicité
passive des gouvernements et institutions européennes, à commencer
par celle du gouvernement français.
Comment
pourrait-il en être autrement, lui qui il y a quelques mois
refusait, dans les mêmes conditions, d’accueillir l’Aquarius,
et qui n’a à aucun moment proposé d’accueillir le Sea Watch
3 malgré les appels de détresse de ce dernier ?
Contre
la criminalisation de la solidarité, le NPA exige l’arrêt des
poursuites contre Carola Rackete et Pia Klemp, et leur libération
immédiate.
Contre
l’Europe forteresse, cette Europe criminelle, la libre circulation
des personnes doit être un droit, et l’ouverture pure et simple
des frontières une mesure d’urgence.
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