Samedi
dernier, pour tenter de faire oublier la confrontation avec les
Gilets jaunes, Macron s'est invité auprès du maillot jaune du tour
de France.
Par
bonheur, c'était un Français ce qui permis à Macron de nous
rejouer le coup de la France unie : « On est
extrêmement fiers... J’espère qu’on va déjouer la malédiction
et réussir à avoir un Français qui arrive avec le maillot jaune
sur les Champs-Élysées... C’est tout le pays qui est derrière
vous », a-t-il encore dit aux cyclistes qui « rendent
notre pays fier, nos concitoyens fiers ».
Probablement
un peu de jalousie de la part d'un Président sifflé qui ne peut se
prévaloir que de 30 % des FrançaisEs derrière lui...
Une
répression inédite, une politique brutale
Ces
bains de foule, typiques de la Vème République, peuvent devenir
l'occasion de rappeler à Macron ou à ses ministres que leur police
a malmené Geneviève Legay à Nice, fait disparaître Steve à
Nantes, blessé grièvement des dizaines de Gilets jaunes et tué
Zineb Redouane à Marseille.
Des
violences policières qui s'inscrivent dans une politique de
répression des mouvements sociaux, avec les attaques contre le
droit du travail et les interdictions de manifester. Une politique
répressive qui vise à empêcher toute contestation de sa politique
de régression sociale.
Après
le droit du travail, la SNCF et l'assurance chômage, les retraites
sont dans le collimateur du gouvernement. Sous prétexte
d'allongement de l'espérance de vie et du coût, le pouvoir envisage
de mettre en place un système dit « par point »
qui permettrait aux gouvernements suivants de baisser les pensions en
fonction du budget de l'État.
Un
budget construit avant tout pour aider le patronat à sauvegarder ses
profits et qui conduira a une baisse générale des pensions.
Le
financement des retraites serait largement assuré en annulant des
exonérations de cotisations sociales, en réduisant le chômage et
en assurant l'égalité femmes-hommes.
Le
prétendu maintien de l'âge légal de départ à la retraite à 62
ans est de fait effacé par la mise place d'une décote pour tout
départ avant cet âge.
Le
« libre » choix de départ, présenté comme âge
d'équilibre, sera en réalité reporté à 64 ans dès la mise en
place de cette contre-réforme avec une évolution à l'allongement
de la durée du travail d'ores et déjà prévu.
Un
système qui ne permettrait pas mieux de compenser les aléas des
parcours professionnels, notamment pour les femmes, pendant que la
prise en compte de la pénibilité continuera à être combattue par
le patronat.
Construire
les ripostes
Affaiblie
par la multiplication des bavures policières, les affaires de
Benalla à Rugy, et la persistance des apparitions des Gilets jaunes,
la majorité gouvernementale bénéficie de l'inexistence
d'opposition politique.
D'une
part, les partis de gouvernements de « gauche »,
au personnel et aux politiques interchangeables avec ceux de
droite...
D'autre
part, à gauche du PS, des alliances, recompositions, qui cherchent
avant tout à mettre en avant des têtes d'affiche dans la
perspective des prochaines élections présidentielles.
En
même temps, les mobilisations sociales se poursuivent : des
luttes prolongées à La Poste, dans les hôpitaux (notamment dans
les services d'urgence), dans les entreprises de nettoyage et de
maintenance dans les hôtels, avec les travailleurs/euses
sans-papiers de Chronopost Alfortville, dans la lutte pour la justice
pour Adama Traoré, dans les mobilisations pour la justice
climatique. Avec une ténacité, une radicalité qui
caractérise la mobilisation des Gilets jaunes.
Des
ingrédients qu'il faudra mettre au service d'une convergence,
d'un élargissement des colères, notamment pour préparer un
affrontement décisif pour les retraites.
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