Samedi
dernier, la mobilisation des Gilets jaunes a montré qu’elle était
loin d’être terminée, bien que le gouvernement annonce chaque
semaine la fin du mouvement. Le « Grand débat », ce grand
bla-bla, ne fait pas illusion, et la seule tactique du gouvernement
semble être les coups sur les manifestant-e-s : 175 blessures à la
tête, 17 éborgné-e-s, 1 décès et 4 mains arrachées ont été
recensé-e-s à l’heure actuelle, sans parler de la loi
anticasseurs en débat à l’Assemblée Nationale, qui vise à
réduire la liberté de manifestation.
Macron
a même l’indécence de dire qu’il pourrait lui-même être un
Gilet jaune. Alors que c’est sa politique, ainsi que celle des
gouvernements qu’il l’ont précédé, qui ont conduit à la
détresse des millions de salarié-e-s.
UN
MOUVEMENT QUI SE STRUCTURE
La
mobilisation des Gilets jaunes est l’action de milliers de
personnes qui relèvent la tête et refusent de continuer à subir
les politiques actuelles. Elle est salvatrice parce qu’elle a
bousculé les habitudes : bousculé le gouvernement, mais aussi le
mouvement ouvrier.
La
grève du 5 février est bien le résultat d’une poussée qui part
d’en bas pour provoquer une mobilisation d’ensemble contre le
gouvernement.
Ainsi,
dans de nombreux départements, des appels syndicaux reprennent
l’idée d’une convergence avec les manifestations du samedi.
L’Union
des travailleurs de la métallurgie CGT 38 déclare, par exemple, que
« la place de la CGT n’est pas à côté, mais bien au milieu
de cette irruption citoyenne et populaire de tous les
laissés-pour-compte de la mondialisation libérale […] et appelle
dès à présent les salariéEs à rejoindre les rassemblements des
gilets jaunes, que ce soit sur les différents ronds-points du
département ou lors des manifestations de gilets jaunes actuellement
organisés chaque samedi, […] et les syndicats CGT de la
Métallurgie à s’organiser avec les salarié-e-s
dans les entreprises pour bloquer l’économie ce mardi 5 février
».
POUR
UNE MOBILISATION
DU
MOUVEMENT OUVRIER ORGANISÉ
Il
est urgent d’élargir la mobilisation. Les manifestations du samedi
et les blocages ont montré leur limite, l’unification entre Gilets
jaunes et salarié-e-s en grève doit se faire pour rendre possible
une victoire contre Macron et une contre-offensive face au pouvoir
patronal que nous subissons de plus en plus fortement dans les
entreprises.
Confronté
à la mobilisation prolongée et déterminée des Gilets jaunes,
Macron et la bourgeoisie ont peur que les travailleurs·euses
précaires, isolé-e-s, les chômeurs-euses, les retraité-e-s,
unissent leur force aux salarié-e-s du public et du privé plus
organisé-e-s, issus de plus grosses entreprises ou de services
publics, pour réclamer des augmentations de salaires et, plus
largement, remettre en cause la politique globale que nous subissons.
SE
BATTRE POUR GAGNER
C’est
bien ce que les manifestations du 5 février doivent annoncer : il
est possible de gagner en bloquant l’économie, le meilleur moyen
de gagner contre le gouvernement et la classe dominante. Et
pour cela, construire les grèves dans les entreprises et les
services, dans les prochaines semaines.
Il
s’agit de profiter du climat actuel, favorable aux luttes du monde
du travail, pour tout mettre en œuvre afin de construire un
mouvement de masse sur la question des salaires, mais aussi pour
dégager Macron, pour faire aboutir les revendications de chaque
secteur, pour remettre en cause le pouvoir des capitalistes, et de
ceux qui comme Macron sont à leur service, de décider à notre
place.
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