Les
semaines passent, et le mouvement des Gilets jaunes continue. Le
week-end dernier, l’Acte 14 marquait les trois mois d’un
mouvement de rue qui ne s’arrête pas face à un pouvoir qui ne
veut rien lui céder.
Ainsi,
selon le ministère de l'Intérieur (dont les chiffres sont tout à
fait discutables...), 41 500 Gilets jaunes ont encore manifesté
samedi dans toute la France, dont 5000 à Paris. Ils étaient 51 400,
dont 4 000 à Paris la semaine précédente.
Après
trois mois, le mouvement continue… et va continuer, avec de
nouveaux actes ces prochains samedis et sur différents ronds-points
toujours tenus – ou même « repris » –
depuis la mi-novembre.
SAMEDI
23 février aura lieu une manifestation régionale à
partir de 12H00 Place du 1er
mai à Clermont-Ferrand ainsi qu’une
manifestation départementale dans l’Allier à Montluçon avec les
syndicats à 14H00 Parking d’Athanor
Un
pouvoir pas si fort
Le
gouvernement veut piéger les Gilets jaunes dans son « Grand
blabla ». Les stratèges du macronisme ont réussi à
remettre en scène sous le feu des projecteurs et des caméras un
Macron éternellement en campagne. Mais en renvoyant à la mi-mars
l’issue de cet interminable débat, ils ont aussi créé une
attente... Celle-ci ne pourra susciter que déception et colère, car
les réponses du gouvernement ne pourront qu’aller à l’opposé
des exigences d’égalité sociale, de justice fiscale ou de
transformations démocratiques.
Dans
un contexte où la crise politique s’approfondit – avec
chaque jour les énièmes rebonds de l’affaire Benalla –,
rien n’est donc joué.
En
prolongeant démesurément ce calendrier sur lequel s’aligne
logiquement la mobilisation, Macron a lui-même créé les conditions
pour mettre sur orbite un vote sanction en mai prochain, dans le
cadre des élections européennes ou dans celui d’un possible
référendum à questions multiples.
Combattons
l’antisémitisme, refusons les récupérations
Après
différentes actions antisémites ces deux dernières semaines, c’est
le
philosophe Alain Finkielkraut qui s’est fait interpeller samedi
dernier en marge d’une manifestation des Gilets jaunes par des
paroles nauséabondes qui, lorsqu’on les met bout à bout, sont
clairement antisémites : « Barre-toi,
sale sioniste de merde ! », « Rentre
chez toi en Israël ! », « la France elle est à
nous ! »…
Cette
haine portée par l’extrême droite est inacceptable, elle doit
être résolument combattue.
La
lutte contre l’antisémitisme est une chose trop importante pour
être laissée aux opérations de récupération dont l’objectif
est de faire taire la contestation sociale.
Des
politiciens délivrent aujourd’hui des brevets d’antiracisme,
alors même qu’ils pratiquent des politiques inhumaines à l’égard
des migrant-e-s et que toutes leurs mesures antisociales nourrissent
le fumier sur lequel prospèrent l’extrême droite, tous les
racismes, toutes les divisions. Ils se servent des insultes contre
Finkielkraut pour salir tout un mouvement populaire, celui des Gilets
jaunes…
Résister,
riposter tout-e-s ensemble !
Après
le 5 février dernier, journée de grève intersyndicale, il faut
continuer à pousser dans le même sens.
Contre
la répression, il faut construire une riposte unitaire contre les
violences policières, pour l’interdiction des flashballs,
LBD 40, et grenades de désencerclement, contre la loi
prétendument « anticasseurs », pour défendre la liberté
de manifester.
Ces
prochaines semaines vont aussi permettre de construire des
convergences : le vendredi 8 mars avec la grève, les
manifestations pour les droits des femmes, le vendredi 15 mars pour
la justice climatique, le samedi 16 mars contre le racisme et les
violences policières, et enfin le mardi 19 mars, nouvelle journée
de mobilisation du monde du travail pour les salaires et le pouvoir
d’achat. Des mobilisations à construire en lien avec les
revendications des Gilets jaunes.
Derrière
les leçons assénées à un public trié sur le volet dans le cadre
des grands débats médiatiques, Macron n’est plus aussi droit dans
ses bottes qu’il y a quelques mois. Le roquet a perdu de sa
superbe. Reste à lui faire ravaler toute sa politique.
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