Le
vendredi 1er février , des gilets jaunes regroupés sous
l'appellation « gilets jaunes 63 , on lâche rien »
organisateurs d’ une réunion publique de discussion sur l’avenir
de la mobilisation, se sont fait agresser par un autre groupe de
gilets jaunes se revendiquant comme étant les « vrais gilets
jaunes ».
A
grand renfort d'insultes sexistes et homophobes les agresseurs ont
menacé nommément plusieurs personnes, s'en sont pris verbalement
aux « Insoumis, syndicalistes, antifascistes »
et ont porté un coup à l'un des participants à la réunion.
La
veille déjà, ils avaient menacé téléphoniquement plusieurs
personnes et avaient mené une opération d'intimidation digne de
barbouzes, débarquant cagoulés au domicile d'un militant insoumis
pour le menacer.
Le
NPA 63 apporte tout son soutien aux militant·e·s victimes de
ces méthodes inacceptables.
Le
piège de l'apolitisme
Ces
agresseurs ne se revendiquent pas de l'extrême droite mais de
l'apolitisme, ce qui est sûrement sincère au moins pour une
partie d'entre eux.
Mais
comme nous pouvons le constater depuis le début de la mobilisation
des gilets jaunes, cet apolitisme sensé garantir la mobilisation
contre la récupération par des groupes politiques et l'unité du
mouvement est contre-productif.
Il
favorise au contraire le travail de l'ombre de groupes d'extrême
droite infiltrés et ne mène qu'à l'exclusion de militant·e·s
progressistes.
C'est
aussi sous-couvert d'apolitisme et de refus des partis politiques
dans la manifestation que des fachos (on ne peut plus politisés
donc) ont attaqué la semaine précédente le cortège du NPA à
Paris.
Cet
apolitisme revendiqué ne fait que masquer le travail d'infiltration
de différentes mouvance d'extrême droite à Clermont-Ferrand comme
ailleurs.
Dès
le début de la mobilisation des fascistes locaux bien connus se sont
imposés dans la mobilisation, par exemple des proches du défunt
Bastion Social de Clermont-Ferrand.
Le
groupe d'extrême droite souverainiste et conspirationniste UPR prend
également particulièrement ses aises au sein des gilets jaunes
allant jusqu'à imposer dans une des manifestation sur la camionnette
de tête qu’ils fournissaient leur mot d’ordre de frexit qui est
pourtant totalement absent des revendications démocratiquement
adoptées par les gilets jaunes du département.
Alors
que ces personnes et leur lobbying nauséabond ne sont nullement
inquiétées, les militants progressistes, qui eux, ne cachent pas
leurs idées et ne cherchent pas à avancer masqués, ont
plusieurs fois été insultés et chassés de rond-point dont une
camarade du NPA qui avait le seul tord d'argumenter contre des propos
anti-immigré.
L'apolitisme
ne sert donc que de couverture à l'extrême droite et de prétexte
pour s'en prendre aux militants progressistes au sein d'une
mobilisation qui est tout sauf apolitique.
Une
mobilisation d'ampleur, des milliers de personnes qui se battent pour
des revenus décents, pour la justice fiscale, sociale et
environnementale est éminemment politique.
Le
combat des gilets jaunes est politique, ce n'est pas une insulte et
nous devons l'assumer.
Une
minorité agissante dans une mobilisation légitime
Les
problèmes liés à l'extrême droite ne sont pas une spécificité
clermontoise, des agressions et intimidations à l'encontre du
mouvement social et antifasciste ont aussi eu lieu dans de nombreuses
villes ces derniers temps (Strasbourg, Lyon, Toulouse, Paris...).
Il
ne faut pas en déduire pour autant que l'ensemble des gilets jaunes
sont acquis à cette minorité agissante.
A
Clermont-Ferrand, la dernière assemblée générale des gilets
jaunes a majoritairement voté pour une série de revendications des
plus progressistes (contre toutes les discriminations, pour
l'augmentation du pouvoir des syndicats, la régularisation de tous
les sans-papiers...).
Surtout,
le socle principal des revendications n'a rien à voir avec
l'idéologie rance de l'extrême droite. Aucune revendication raciste
ou foncièrement réactionnaire n'a été adoptée, les gilets jaunes
revendiquent démocratiquement l'augmentation du SMIC et des minimas
sociaux, la suppression de l'ISF, revendications auxquelles,
rappelons-le, le Rassemblement National de Marine Le Pen par exemple
est opposé.
Solidaires
pour la convergence des luttes
Les
appels à la grève générale et à la convergence des colères
entre mouvement social traditionnel et gilets jaunes qui ont été
diffusés dans les différentes manifestations des gilets jaunes de
Clermont-Ferrand ont reçu un accueil très favorable.
De
même, partout en France des initiatives positives et convergentes
voient le jour, comme l'appel de Commercy, les cortèges communs
entre syndicalistes et gilets jaunes dans plusieurs villes, dans
notre région un appel commun au 5 février des gilets jaunes et
d’une intersyndicale en Haute-Loire…
Nous
ne pouvons laisser quelques personnes drapées dans un apolitisme
impossible et l'extrême droite confisquer à la majorité des
personnes mobilisées la nécessaire explosion de colère sociale.
Au
sein des gilets jaunes, nous devons nous battre pour toujours plus de
transparence et de démocratie, pour toujours plus de démarcations
claires avec les fachos qui n'ont rien à voir avec ce combat.
C'est
parce qu'ils se font totalement minoriser dans les cadres
démocratiques de la mobilisation, que leurs revendications et celles
de la mobilisations sont de plus en plus antagonistes qu'ils s'en
remettent aux exactions violentes et à l'intimidation.
Mais
le mouvement social traditionnel qui, pour une part reste à regarder
le train passer a aussi ses responsabilités.
Cette
frilosité et cette extériorité à la mobilisation renforcent le
populisme anti-militants "de gauche" et facilitent ce genre
de dérives.
Les
militants anticapitalistes et antifascistes doivent s'investir
pleinement dans la mobilisation et dans la construction d'une riposte
d'ampleur associant gilets jaunes, gilets rouges, et tous les
exploités sans gilets.
En
ce sens le NPA 63 continuera avec d'autres à construire la
mobilisation avec en ligne de mire la nécessité d'une grève
générale reconductible, jusqu'à ce que le gouvernement cède. Cela
passe notamment par réussir la journée de grève et de
manifestation du 5 février.
Les
militant·e·s pour le progrès social, anticapitalistes et
antifascistes doivent travailler de concert sur des objectifs
communs, qu'ils soient membres d'organisations syndicales,
politiques, associatives ou non-encartés, nous devons être
solidaires les uns des autres, faire avancer des revendications
communes, faire reculer les fachos et les nervis à leur solde.
Nous
devons également nous soutenir et veiller collectivement à la
sécurité des un·e·s et des autres.
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