lundi 4 février 2019

COMMUNICATION DU NPA 63 SUR LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES

Le vendredi 1er février , des gilets jaunes regroupés sous l'appellation « gilets jaunes 63 , on lâche rien » organisateurs d’ une réunion publique de discussion sur l’avenir de la mobilisation, se sont fait agresser par un autre groupe de gilets jaunes se revendiquant comme étant les « vrais gilets jaunes ».

A grand renfort d'insultes sexistes et homophobes les agresseurs ont menacé nommément plusieurs personnes, s'en sont pris verbalement aux « Insoumis, syndicalistes, antifascistes » et ont porté un coup à l'un des participants à la réunion.

La veille déjà, ils avaient menacé téléphoniquement plusieurs personnes et avaient mené une opération d'intimidation digne de barbouzes, débarquant cagoulés au domicile d'un militant insoumis pour le menacer.

Le NPA 63 apporte tout son soutien aux militant·e·s victimes de ces méthodes inacceptables.

Le piège de l'apolitisme

Ces agresseurs ne se revendiquent pas de l'extrême droite mais de l'apolitisme, ce qui est sûrement sincère au moins pour une partie d'entre eux.

Mais comme nous pouvons le constater depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes, cet apolitisme sensé garantir la mobilisation contre la récupération par des groupes politiques et l'unité du mouvement est contre-productif.
Il favorise au contraire le travail de l'ombre de groupes d'extrême droite infiltrés et ne mène qu'à l'exclusion de militant·e·s progressistes.

C'est aussi sous-couvert d'apolitisme et de refus des partis politiques dans la manifestation que des fachos (on ne peut plus politisés donc) ont attaqué la semaine précédente le cortège du NPA à Paris.

Cet apolitisme revendiqué ne fait que masquer le travail d'infiltration de différentes mouvance d'extrême droite à Clermont-Ferrand comme ailleurs.

Dès le début de la mobilisation des fascistes locaux bien connus se sont imposés dans la mobilisation, par exemple des proches du défunt Bastion Social de Clermont-Ferrand.

Le groupe d'extrême droite souverainiste et conspirationniste UPR prend également particulièrement ses aises au sein des gilets jaunes allant jusqu'à imposer dans une des manifestation sur la camionnette de tête qu’ils fournissaient leur mot d’ordre de frexit qui est pourtant totalement absent des revendications démocratiquement adoptées par les gilets jaunes du département.

Alors que ces personnes et leur lobbying nauséabond ne sont nullement inquiétées, les militants progressistes, qui eux, ne cachent pas leurs idées et ne cherchent pas à avancer masqués, ont plusieurs fois été insultés et chassés de rond-point dont une camarade du NPA qui avait le seul tord d'argumenter contre des propos anti-immigré.

L'apolitisme ne sert donc que de couverture à l'extrême droite et de prétexte pour s'en prendre aux militants progressistes au sein d'une mobilisation qui est tout sauf apolitique.

Une mobilisation d'ampleur, des milliers de personnes qui se battent pour des revenus décents, pour la justice fiscale, sociale et environnementale est éminemment politique.

Le combat des gilets jaunes est politique, ce n'est pas une insulte et nous devons l'assumer.

Une minorité agissante dans une mobilisation légitime

Les problèmes liés à l'extrême droite ne sont pas une spécificité clermontoise, des agressions et intimidations à l'encontre du mouvement social et antifasciste ont aussi eu lieu dans de nombreuses villes ces derniers temps (Strasbourg, Lyon, Toulouse, Paris...).

Il ne faut pas en déduire pour autant que l'ensemble des gilets jaunes sont acquis à cette minorité agissante.

A Clermont-Ferrand, la dernière assemblée générale des gilets jaunes a majoritairement voté pour une série de revendications des plus progressistes (contre toutes les discriminations, pour l'augmentation du pouvoir des syndicats, la régularisation de tous les sans-papiers...).

Surtout, le socle principal des revendications n'a rien à voir avec l'idéologie rance de l'extrême droite. Aucune revendication raciste ou foncièrement réactionnaire n'a été adoptée, les gilets jaunes revendiquent démocratiquement l'augmentation du SMIC et des minimas sociaux, la suppression de l'ISF, revendications auxquelles, rappelons-le, le Rassemblement National de Marine Le Pen par exemple est opposé.

Solidaires pour la convergence des luttes

Les appels à la grève générale et à la convergence des colères entre mouvement social traditionnel et gilets jaunes qui ont été diffusés dans les différentes manifestations des gilets jaunes de Clermont-Ferrand ont reçu un accueil très favorable.

De même, partout en France des initiatives positives et convergentes voient le jour, comme l'appel de Commercy, les cortèges communs entre syndicalistes et gilets jaunes dans plusieurs villes, dans notre région un appel commun au 5 février des gilets jaunes et d’une intersyndicale en Haute-Loire…

Nous ne pouvons laisser quelques personnes drapées dans un apolitisme impossible et l'extrême droite confisquer à la majorité des personnes mobilisées la nécessaire explosion de colère sociale.

Au sein des gilets jaunes, nous devons nous battre pour toujours plus de transparence et de démocratie, pour toujours plus de démarcations claires avec les fachos qui n'ont rien à voir avec ce combat.

C'est parce qu'ils se font totalement minoriser dans les cadres démocratiques de la mobilisation, que leurs revendications et celles de la mobilisations sont de plus en plus antagonistes qu'ils s'en remettent aux exactions violentes et à l'intimidation.

Mais le mouvement social traditionnel qui, pour une part reste à regarder le train passer a aussi ses responsabilités.
Cette frilosité et cette extériorité à la mobilisation renforcent le populisme anti-militants "de gauche" et facilitent ce genre de dérives.

Les militants anticapitalistes et antifascistes doivent s'investir pleinement dans la mobilisation et dans la construction d'une riposte d'ampleur associant gilets jaunes, gilets rouges, et tous les exploités sans gilets.

En ce sens le NPA 63 continuera avec d'autres à construire la mobilisation avec en ligne de mire la nécessité d'une grève générale reconductible, jusqu'à ce que le gouvernement cède. Cela passe notamment par réussir la journée de grève et de manifestation du 5 février.

Les militant·e·s pour le progrès social, anticapitalistes et antifascistes doivent travailler de concert sur des objectifs communs, qu'ils soient membres d'organisations syndicales, politiques, associatives ou non-encartés, nous devons être solidaires les uns des autres, faire avancer des revendications communes, faire reculer les fachos et les nervis à leur solde.

Nous devons également nous soutenir et veiller collectivement à la sécurité des un·e·s et des autres.


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