Le
fait politique majeur reste qu’il a été contraint d’abandonner
sa posture d’inflexibilité, ce qui est un encouragement à
renforcer, élargir et approfondir nos mobilisations.
Des
entourloupes qui ne roulent personne
100
euros « de plus »
pour les salariéEs au SMIC, la défiscalisation des heures
supplémentaires et de la prime exceptionnelle de fin d’année, en
fonction des capacités des entreprises…
Mais
une formule résume tout : « sans
qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur » !
Pas
d’augmentation de salaire, il s’agit en réalité de cumuler des
mesures déjà annoncées, qui seront simplement anticipées. Mais ce
ne seront que des primes, et tous les salariéEs payés au SMIC
horaire ne les toucheront pas...
Depuis
des années, les exonérations de cotisations patronales et les
défiscalisations ont seulement démontré leur capacité à tirer
les salaires vers le bas.
La
défiscalisation des heures supplémentaires, en plus d’imposer la
flexibilité aux salariéEs qui les réalisent, est contradictoire
avec la création d’emplois.
De
plus, l’annulation pour 2019 de la hausse de CSG pour les
retraitéEs touchant moins de 2000 euros, ne garantira pas leur
pouvoir d’achat, car les pensions évolueront moins vite que les
prix !
Et
surtout, ces mesures, « entre 8 et
10 milliards d’euros », ne
seront pas payées par les entreprises, mais par une fiscalité
toujours injuste et par des économies sur les services publics.
Macron
« dans la seringue »
Macron
a été contraint de sortir de son silence hautain par l’enracinement
de la mobilisation des Gilets jaunes, l’élargissement de la
contestation dans la jeunesse scolarisée, et la menace de
l’extension à des secteurs du monde du travail.
Il
affirme qu’il n’y aura aucune indulgence contre les « violences
inadmissibles », qu’il
mettra tous les moyens pour ramener le « calme
et l’ordre républicain ».
Contre
le mouvement lycéen, 700 interpellations sur la seule journée du
jeudi 6 décembre avec, en point d’orgue, la mise en spectacle de
l’humiliation des 153 jeunes de Mantes-la-Jolie.
Contre
les manifestantEs de samedi dernier, des centaines de blesséEs et
des milliers d’interpelléEs. La force la plus brutale a été
déployée, mais elle n’a rien empêché : en début de
semaine, le mouvement lycéen gagnait de nouveaux établissements, et
les barrages et blocages se maintenaient.
Construire
les convergences pour bloquer l’économie
À
toutes ces colères, Macron ne répond pas.
Au contraire, il prétend pouvoir poursuivre ses réformes
programmées, de destruction des services publics, de l’assurance
chômage et des retraites, tout en agitant la menace d’un débat
sur l’immigration…
Mais
il est loin d’avoir gagné.
Une
course de vitesse est engagée. Il appartient maintenant aux
salariéEs d’utiliser, en plus des blocages, l’arme de la grève
pour réellement bloquer l’économie.
La
journée de mobilisation du vendredi 14 décembre doit être une
étape, une journée de grève en solidarité avec les mobilisations
lycéennes et avec les manifestations du lendemain, l’Acte V du
mouvement des Gilets jaunes.
À
Clermont-Ferrand, plusieurs initiatives,
LE
VENDREDI 14 DÉCEMBRE
à
l’appel de l’intersyndical de l’éducation
RASSEMBLEMENT
à
11H00 devant le rectorat
à
14H00 devant la préfecture
à
l’appel de la CGT
à
12H30 devant l’usine Michelin des Gravanches
La
manifestation des gilets jaunes
se
tiendra à Clermont-Ferrand,
le
dimanche 16 décembre
à
14H00 place du premier mai.
C’est
le caractère massif de ces deux jours qui pourra poser des limites
au déploiement de plus en plus démesuré des violences policières
et judiciaires, mais aussi construire la perspective d’une
généralisation des grèves :
bloquer
le pays, touTes ensemble, pour gagner.
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