Depuis
plus de 15 jours, plus d'une centaine d'exilé.e.s dont une
cinquantaine d'enfants ont posé leurs tentes sur la place du 1er mai
à Clermont-Ferrand. Ils viennent d’Albanie, de Russie
,d'Afghanistan, de Macédoine de Géorgie, d’Éthiopie, de Guinée,
de Serbie ou d'Algérie...
Avec
le soutien de citoyen.n.es et de militant.e.s, les familles et les
personnes isolées se sont regroupées pour
faire
respecter leur droit à un logement digne.
Depuis
plusieurs mois, les services de l’État les laissent vivre dans le
dénuement le plus total sans toit au dessus de leurs têtes, sans
accès à l'eau ni à des sanitaires.
Les
pouvoirs publics (Préfecture, Mairie, Conseil Départemental) se
renvoient la balle, laissant la situation pourrir et confrontant ces
familles et ces enfants aux dangers et à l'insalubrité de la rue et
bientôt au froid.
Beaucoup
sont demandeurs d’asile ou bénéficiaires de la protection
subsidiaire et de ce fait l’État leur doit le logement.
C’est
un droit. C’est à la préfecture
de
rendre ce droit accessible.
Des
solutions existent. La mobilisation de l'année dernière avec
l'occupation de la fac de lettres de Gergovia nous a prouvé que
lorsque nous nous organisons, les pouvoirs publics n'ont d'autres
choix que de respecter le droit de ces personnes à un hébergement
d'urgence.
A
l'échelle seule de la ville de Clermont-Ferrand, plus de 4000
logements sont vides et pourraient accueillir ces personnes.
La
loi de réquisition administrative
des
logements vacants le permet.
Il
faut l’appliquer.
Face
à cette situation sanitaire et humanitaire dramatique, les exilé.e.s
soutenu.e.s par les associations ont pris leur sort en main pour
s'organiser, lutter collectivement et exiger des solutions de
relogement pérennes pour l'hiver
et
une issue positive à l'examen des situations administratives.
Un
toit pour tous et toutes,
c’est
ce que nous exigeons de la préfecture.
Alors
que la situation s'enlisait depuis plusieurs mois, la manifestation
du 15 septembre a été une réussite, réunissant plus de 300
personnes dans les rues de Clermont-Ferrand.
Suite
à cette dernière, une délégation du campement a été reçue en
préfecture. Face à l'urgence et à la vulnérabilité de ces
personnes, la préfecture n'a pas apporté de réponses.
Elle
s'est contentée d'annoncer un recensement «rapide» des
situations administratives sans donner de date. Pire, la préfecture,
via son représentant, a poussé le cynisme jusqu'à accuser les
associations «d'entretenir la situation» et légitime la
venue de la Police aux Frontières sur le campement et
«l'utilisation» d'un petit garçon de 12 ans comme
traducteur (lui demandant de traduire à son père l'annonce de son
«assignation à résidence»).
En
outre, la préfecture campe sur l’idée qu’il y a celles et ceux
qui ont vocation à être logé.e.s et celles et ceux qui ont
vocation à dormir dehors.
Depuis
toujours, nous refusons ce distinguo qui condamne des familles à la
rue parce que déboutées et donc sans-papiers.
Face
à l'abandon des pouvoirs publics la lutte et la solidarité
s'organisent. Riverain.e.s, militant.e.s, citoyen.ne.s offrent leurs
services, organisent des collectes de nourriture, de vêtements
chauds, de tentes, de duvets... Malgré ces soutiens toujours plus
nombreux nous avons toujours besoin de nourriture, de produits
d'hygiène, de couvertures, de matériel de camping (retrouvez
la liste des besoins sur la page Facebook Clermont Fait Monde :
Solidarité avec les migrants).
Sur
le terrain de la lutte, des actions sont d'ores et déjà programmées
pour ne rien lâcher. A ce titre, nous nous retrouverons jeudi
20/09 à 18h30 place de Jaude pour un cercle de silence spéciale
ou les exilé.e.s témoigneront de leurs parcours auprès de la
population.
En
outre une pétition en ligne a été lancée sur le site Change.org
(Un toit c'est un droit : solidarité avec les exilé.e.s de 1er
mai!).
Toutes
et tous ensemble
construisons
la lutte et la solidarité
pour
que personne ne soit à la rue.
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