mardi 18 septembre 2018

Communiqué 17 septembre 2018 : #ClermontFaitMonde


Depuis plus de 15 jours, plus d'une centaine d'exilé.e.s dont une cinquantaine d'enfants ont posé leurs tentes sur la place du 1er mai à Clermont-Ferrand. Ils viennent d’Albanie, de Russie ,d'Afghanistan, de Macédoine de Géorgie, d’Éthiopie, de Guinée, de Serbie ou d'Algérie...

Avec le soutien de citoyen.n.es et de militant.e.s, les familles et les personnes isolées se sont regroupées pour
faire respecter leur droit à un logement digne.

Depuis plusieurs mois, les services de l’État les laissent vivre dans le dénuement le plus total sans toit au dessus de leurs têtes, sans accès à l'eau ni à des sanitaires.

Les pouvoirs publics (Préfecture, Mairie, Conseil Départemental) se renvoient la balle, laissant la situation pourrir et confrontant ces familles et ces enfants aux dangers et à l'insalubrité de la rue et bientôt au froid.

Beaucoup sont demandeurs d’asile ou bénéficiaires de la protection subsidiaire et de ce fait l’État leur doit le logement.

C’est un droit. C’est à la préfecture
de rendre ce droit accessible.

Des solutions existent. La mobilisation de l'année dernière avec l'occupation de la fac de lettres de Gergovia nous a prouvé que lorsque nous nous organisons, les pouvoirs publics n'ont d'autres choix que de respecter le droit de ces personnes à un hébergement d'urgence.

A l'échelle seule de la ville de Clermont-Ferrand, plus de 4000 logements sont vides et pourraient accueillir ces personnes.

La loi de réquisition administrative
des logements vacants le permet.
Il faut l’appliquer.

Face à cette situation sanitaire et humanitaire dramatique, les exilé.e.s soutenu.e.s par les associations ont pris leur sort en main pour s'organiser, lutter collectivement et exiger des solutions de relogement pérennes pour l'hiver
et une issue positive à l'examen des situations administratives.

Un toit pour tous et toutes,
c’est ce que nous exigeons de la préfecture.

Alors que la situation s'enlisait depuis plusieurs mois, la manifestation du 15 septembre a été une réussite, réunissant plus de 300 personnes dans les rues de Clermont-Ferrand.

Suite à cette dernière, une délégation du campement a été reçue en préfecture. Face à l'urgence et à la vulnérabilité de ces personnes, la préfecture n'a pas apporté de réponses.

Elle s'est contentée d'annoncer un recensement «rapide» des situations administratives sans donner de date. Pire, la préfecture, via son représentant, a poussé le cynisme jusqu'à accuser les associations «d'entretenir la situation» et légitime la venue de la Police aux Frontières sur le campement et «l'utilisation» d'un petit garçon de 12 ans comme traducteur (lui demandant de traduire à son père l'annonce de son «assignation à résidence»).

En outre, la préfecture campe sur l’idée qu’il y a celles et ceux qui ont vocation à être logé.e.s et celles et ceux qui ont vocation à dormir dehors.

Depuis toujours, nous refusons ce distinguo qui condamne des familles à la rue parce que déboutées et donc sans-papiers.

Face à l'abandon des pouvoirs publics la lutte et la solidarité s'organisent. Riverain.e.s, militant.e.s, citoyen.ne.s offrent leurs services, organisent des collectes de nourriture, de vêtements chauds, de tentes, de duvets... Malgré ces soutiens toujours plus nombreux nous avons toujours besoin de nourriture, de produits d'hygiène, de couvertures, de matériel de camping (retrouvez la liste des besoins sur la page Facebook Clermont Fait Monde : Solidarité avec les migrants).

Sur le terrain de la lutte, des actions sont d'ores et déjà programmées pour ne rien lâcher. A ce titre, nous nous retrouverons jeudi 20/09 à 18h30 place de Jaude pour un cercle de silence spéciale ou les exilé.e.s témoigneront de leurs parcours auprès de la population.

En outre une pétition en ligne a été lancée sur le site Change.org (Un toit c'est un droit : solidarité avec les exilé.e.s de 1er mai!).

Toutes et tous ensemble
construisons la lutte et la solidarité
pour que personne ne soit à la rue.

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