Le
pouvoir semble fragilisé, par l’affaire Benalla, par ses réformes
impopulaires, mais il veut continuer à frapper fort contre le monde
du travail.
Avec
l’affaire Benalla, on a pu voir les mœurs politiques du
gouvernement, qui ne sont pas sans rappeler les barbouzeries qu’ont
toujours utilisées ceux d’en haut. Ultra-libéralisme et
autoritarisme marchent main dans la main…
Les
attaques de Macron provoquent aujourd’hui des désillusions. La
démission de Hulot est un premier aveu : la politique de Macron
est incompatible ne serait-ce qu’avec un léger saupoudrage
verdâtre…
Avec
ce mini-remaniement, l’État-major n’est pas complètement en
ordre de bataille pour cette rentrée.
Le
cafouillage autour du prélèvement à la source n’est donc pas un
problème technique, mais révèle les difficultés politiques à
imposer une réforme qui n’est populaire auprès de personne,
surtout pas auprès des contribuables qui vont voir leur paye
drastiquement réduite.
L’agenda
de choc du gouvernement va continuer
Après
des années et des années de saignées dans les postes de la
fonction publique, le rapport CAP 22, annonce une offensive sans
précédent contre les services publics et les fonctionnaires.
Après
la suppression des emplois aidés (déjà plus de 260 000), 30
milliards d’économies sont préconisés. Refonte administrative,
ouverture au privé, généralisation des contractuels, etc. tous les
secteurs vont être touchés.
La
question des retraites revient également : attaque contre le
régime de répartition, développement de la retraite à points,
introduction de la capitalisation, etc., avec comme conséquence des
pensions de retraites de plus en plus réduites.
A
l’opposé du discours sur l’égalité de traitement, ce sont bien
les inégalités qui vont exploser pour l’ensemble du monde du
travail.
Enfin,
il y a l’odieuse politique de Macron sur la question des migrantEs.
La récente loi asile immigration a drastiquement durci les
conditions d’accueil, tandis que le rapport du HCR publié lundi
est là pour nous rappeler qu’aujourd’hui, « une
personne sur 18 tentant la traversée par la Méditerranée centrale
meurt ou disparaît en mer, tandis que c’était une personne sur 42
au cours de la même période de 2017 ». La politique de
l’État français reste bien criminelle.
Unitaire,
radical, anticapitaliste
Après
le mouvement du printemps dernier, il reste à construire une
opposition sociale et politique afin d’infliger une défaite à
Macron.
Les
directions syndicales ne sont pas en ordre de bataille, mais une
première date existe, le mardi 9 octobre, à l’appel de la
CGT, FO, Solidaires, des organisations de retraitéEs, d’étudiantEs
et de lycéenEs... Il faudra aller plus loin qu’une seule
journée de grève, mais ce premier test de l’après-printemps est
une marche à ne pas rater.
D’autres
points d’appuis existent : la grève des cheminotEs le 18
septembre ; une nouvelle journée de manifestation des Ford à
Bordeaux samedi 22 septembre...
Enfin,
la construction d’une opposition digne de ce nom à Macron signifie
aussi des clarifications politiques. Il faut en particulier gagner la
liberté de circulation et d’installation pour les migrantEs.
Contre
les licenciements, il s'agit de défendre des mesures radicales pour
récupérer l’argent des aides publiques et interdire aux
actionnaires et aux grandes compagnies les fermetures d’usine, les
prétendus « plans de sauvegarde de l’emploi », les
licenciements.
Après
des semaines difficiles pour Macron et ses sbires, la clé de la
situation reste bien la construction d’une unité d’action ferme
contre ce gouvernement.
TouTEs
ensemble,
le
slogan du printemps dernier,
« même
Macron, même combat ! »,
doit
continuer à résonner en cette rentrée.
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