Profitant
des cérémonies d’hommage aux victimes des attentats du 13
novembre 2015, le premier ministre Valls a déclaré que l’état
d’urgence serait sans doute encore prolongé de quelques mois,
pendant toute la durée de la campagne présidentielle.
Une
réduction drastique des libertés démocratiques
pendant
l’élection supposée la plus importante…
Au
nom « de la sécurité du territoire »…
Hollande
décréta l’état d’urgence le 14 novembre 2015. Depuis il a été
prolongé de nombreuses fois par des votes majoritaires au Parlement.
Sous couvert de lutte contre le terrorisme, sa mise en place s’est
vite révélée un blanc-seing donné au gouvernement pour instaurer
tout un arsenal répressif policier, judiciaire et politique dont
l’objectif était bien plus large que celui, affiché, d’assurer
« la
sécurité du territoire »...
Dès
les manifs contre la COP 21 à Paris quelques semaines après la
proclamation de l’état d’urgence on a pu voir quel tournant
majeur cela a permis au gouvernement d’effectuer dans sa manière
de traiter la contestation sociale.
Et
Hollande ne s’en cache plus aujourd’hui puisqu’il a récemment
déclaré : « C’est
vrai, l’état d’urgence a servi à sécuriser la COP 21, ce qu’on
n’aurait pas pu faire autrement. Imaginons qu’il n’y ait pas eu
les attentats, on n’aurait pas pu interpeller les zadistes pour les
empêcher de venir manifester. Cela a été une facilité apportée
par l’état d’urgence, pour d’autres raisons que la lutte
contre le
terrorisme,
pour éviter qu’il y ait des échauffourées... ».
… tout
est désormais permis !
Avec
l’émergence de la contestation de la loi El Khomri l’escalade de
l’arsenal policier engendrant des violences a été sans précédent.
Les violences attribuées aux « casseurs »
sont venues progressivement se superposer à celle des terroristes.
D’un
côté, racisme et islamophobie répandus sans frein par les sommets
de l’État et relayés pas tout le personnel politique bourgeois et
de l’autre, mesures liberticides contre celles et ceux qui
contestent l’ordre social : le couvercle s’est peu à peu
refermé pour diviser, museler le camp des exploités et permettre
ainsi que se déroule la politique anti-sociale pour laquelle ce
gouvernement était programmé.
La lutte contre le terrorisme islamique prétexte fallacieux
L’évolution
autoritaire du gouvernement français n’est pas isolée. Elle
s’inscrit dans une tendance globale des États à restreindre les
libertés démocratiques, stigmatiser et réprimer les étrangers ou
citoyens d’origine étrangère, et à détruire les ultimes
protections et acquis légaux des salariés.
Hollande
et Valls ont pris très au sérieux leur tâche de mercenaires du
capital, en s’attaquant aux droits des salariés et des chômeurs.
Ils ont dégagé le terrain pour leurs successeurs à l’Élysée et
à Matignon avec la mise en place de tout un arsenal répressif qui
sera prêt à l’emploi.
On
imagine mal des politiciens réactionnaires ou d’extrême droite
comme Sarkozy, Juppé ou Le Pen faire moins bien que le PS dans ce
domaine...
Alors,
ne nous laissons pas enfermer
dans
le piège ultra-sécuritaire et liberticide
de
l’état d’urgence.
Dénonçons
sans relâche toutes les atteintes à nos libertés fondamentales
ainsi que les guerres que mène notre État en Afrique et au
Moyen-Orient en notre nom. Ce sont ces guerres qui font le lit du
terrorisme et ce n’est pas l’état d’urgence qui nous en
protégera.
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