mercredi 25 janvier 2023

TRIBUNE : POUR UNE RETRAITE RADIEUSE DES LGBTI


À l’initiative du collectif « Les inverti·e·s », un large panel d'organisations et personnalités LGBTI dont CIEL dont fait parti le NPA 63  se mobilisent pour lutter contre la nouvelle réforme des retraites.

Voici la tribune publiée
https://tetu.com/2023/01/17/tribune-associations-personnalites-lgbt-contre-reforme-retraites-gouvernement/
https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/170123/pour-une-retraite-radieuse-des-lgbti
https://www.instagram.com/p/CngtIx3r8sY/?igshid=YmMyMTA2M2Y=

POUR UNE RETRAITE RADIEUSE DES LGBTI

Nous, personnalités et organisations LGBTI, nous opposons à la réforme des retraites que vient de présenter le gouvernement pour reporter l’âge de départ à 64 ans et accélérer le passage à 43 annuités afin de bénéficier d’une retraite à taux plein.

Si cette réforme est appliquée, elle sera nuisible pour tou·te·s les futur·e·s retraité·e·s. Elle sera particulièrement néfaste pour les LGBTI, car nous sommes encore plus vulnérables que le reste de la population face à la vieillesse.

En effet, le grand âge est souvent synonyme d’isolement et nous sommes beaucoup à ne pas avoir de soutien à cette étape de nos vies, à cause du potentiel rejet des familles où nous sommes né·e·s mais aussi de la privation du droit de créer nos propres familles.

Or, la famille est une structure d’appui primordiale au moment de la retraite, en particulier en cas de perte d’autonomie.

Ses membres, quand ils ont le temps et l'argent, peuvent assister les plus âgé·e·s en les aidant à leurs domiciles, en les accueillant dans leurs foyers ou en finançant l’hébergement en EHPAD.

Mais la construction de nos familles a été prohibée pendant des générations avec l’inégalité de nos droits au mariage, à l’adoption et à la procréation et la stérilisation forcée des personnes trans pendant de nombreuses années.

De nos jours, ces droits sont encore instables à cause des discriminations dans les procédures d’adoption ou des difficultés d’accès à la PMA, toujours interdite pour les personnes trans.

Avec la nouvelle réforme des retraites, nous allons devoir travailler plus longtemps, ce qui dégradera nos conditions de santé, ou partir avant d’avoir toutes nos annuités, ce qui réduira nos pensions. Face à ces régressions, nous n’avons pas les mêmes possibilités de s’appuyer sur la solidarité familiale, ce qui nous fragilise davantage quand nous arrivons à la retraite.

Le monde du travail a été et est toujours trop souvent un environnement hostile pour les LGBTI : les discriminations persistent et peuvent influer tout au long de la vie sur notre situation professionnelle.

Des études démontrent que les inégalités salariales subsistent pour celles et ceux qui font leur coming-out en milieu professionnel et cela se répercute sur les montants de nos retraites.

De l'orientation professionnelle en milieu scolaire aux évolutions de carrière, en passant par les difficultés d'accès à l'embauche, le parcours de vie des LGBTI est jalonné par les violences subies, allant jusqu'à l'exclusion de l'emploi avec des périodes de chômage qui impactent nos durées de cotisation.

Les personnes vivant avec le VIH, les personnes trans ou les personnes racisées sont encore plus exposées à ces refus d'embauche, ruptures de carrières et difficultés d'évolution professionnelle.

Une retraite à taux plein devient alors presque impossible et nous condamne souvent à nous contenter d'une pension à taux réduit.

Les femmes sont fortement touchées, surtout si elles sont lesbiennes ou bisexuelles : en plus d’être moins bien payées, elles sont davantage concernées par les temps partiels et les pauses dans leurs carrières. Leur retraite, déjà largement inférieure à celle des hommes, s’en verrait encore réduite si la réforme venait à passer. En outre, quand elles en ont eu la possibilité, elles ont quelquefois arrêté de travailler pour s’occuper de leurs enfants.

Tous ses paramètres fragilisent nombre de parcours professionnels mais aussi l'espérance de vie « en bonne santé », entraînant de fortes inégalités sociales au moment d'accéder à la retraite. La nouvelle réforme, si elle venait à être appliquée, renforcerait les effets délétères de ces mécanismes et viendrait accentuer notre précarité.

La retraite est pourtant un stade indispensable de nos vies : temps de repos bien mérité après avoir tant travaillé, elle n’est pas nécessairement une période d’inactivité. Beaucoup d’entre nous n’ont malheureusement pas pu y arriver du fait de de la pandémie de VIH/Sida, ou à cause du taux de suicide qui reste très élevé chez les LGBTI.

Il reste donc tant à inventer sur les formes que peuvent prendre la retraite dans nos communautés. Beaucoup de retraité·e·s décident d'avoir un engagement bénévole et nous pouvons par exemple penser cette étape en s’investissant dans une association d’auto-support ou de lutte contre les discriminations.

Par ailleurs, les représentations de personnes LGBTI âgées sont quasiment absentes dans notre société. En vieillissant, nous sommes petit à petit invisibilisé·e·s et nous devons également nous questionner sur nos propres mécanismes internes qui amènent à cette situation.


Il nous faut recréer du dialogue et de la solidarité entre les générations pour participer à la transmission de notre histoire commune, de nos récits de vies et de nos pratiques militantes.

Tant d’actions sont à imaginer : pour les réaliser, nous avons besoin d’une retraite en bonne santé, avec suffisamment d’argent pour la vivre dignement et en profiter.

C’est pourquoi nous nous mobiliserons parmi tou·te·s les salarié·e·s, étudiant·e·s, retraité·e·s et sans emploi dans toutes les initiatives pour lutter contre cette nouvelle réforme des retraites en commençant par les manifestations des 19 et 21 janvier.

En combattant tou·te·s ensemble, nous avons la capacité de faire reculer le gouvernement. Nous pourrions même aller plus loin en regagnant la retraite à 60 ans, avec 37,5 annuités afin d’obtenir enfin une victoire et nous redonner espoir dans un avenir désirable.

Signataires :

Organisations :

Act Up-Paris, arcENSiel (Lyon),Assemblée Féministe Montreuil, Association Fransgenre,Barbi(e)turix, bonjour madame, Bar féministe et queer, Centre LGBTQI+ de Paris-IdF, CIEL (Clermont-Ferrand), Collectif archives LGBTQI+,

Collectif Super Saphique, Commission LGBTI du Nouveau Parti Anticapitaliste,Commune Vision (Rennes),

Coordination Féministe, Couvent de Paname des Sœurs de la Perpétuelle, Indulgence, Exaequo (Reims), FC Paris Arc-en-ciel, Fédération sportive LGBT+, Féministes Révolutionnaires, FièrEs, Fransgenre, Friction Magazine, Gouinema, Ciné-club entre personnes queers sur Paris, Groupe thématique LGBTI de la France Insoumise, HES LGBTI+, Inter-LGBT, Iskis - Centre LGBTI+ de Rennes, La Fabrique Flamboyante, La Flèche d'Or, Lieu politique, culturel et solidaire, La Mutinerie, Bar queerféministe, Label Gouine, Les Dégommeuses, Les Inverti·e·s, Organisation de Solidarité Trans (Tours), Ouest Trans, Paris Queer Antifa, PD La Revue, Pride des Banlieues, Q.U.E.E.R Auvergne, Queer Education, Queers Parlons Travail, Smash+ Volleyball, Sous Les Shorts, STRASS, Support-T (Montpellier),Transat (Marseille), Union Communiste Libertaire,

Personnalités :

Alexis Langlois, Réalisateur, Ali Aguado, Militant pour les droits des trans et directeur d’établissement médico-social, Amand Songe, Drag king, Anaëlle Pourteau, Militante Nous toutes Paris 9/10/18, Andy Kerbrat, Député La France Insoumise – NUPES, Anthony Poulin, Adjoint à la maire de Besançon (EELV), Apollon d'Angelo, Drag king, Arthur Rainbow, Drag king, Aurore Koechlin, Autrice et militante féministe, Babouchka Babouche, Drag queen, femme politique et mannequin, Barbara Butch, DJ, Calypso Overkill, Drag queen Cecil Lhuillier, Activiste féministe, droits des LGBTQI et des TDS, Charleeps, DJ et productrice, Charlotte Flores Rosales, Journaliste freelance et militante anarcha-féministe, Claire Pinsart, Éducatrice spécialisée à Orizon LGBT+ (Réunion), Claude-Emmanuelle Gajan-Maull, Mannequin et militante transféministe, Clémence Trü, Drag queen, Dominique Ganaye, Militant LGBTQI+, ActUp Paris, représentant des Usagers COREVIH Bourgogne Franche Comté, Élisa Koubi, Co-présidente de l'Inter-LGBT, Élodie Petit aka Gorge Bataille, Poète, Elsa Aloisio, Scénariste et réalisatrice, Emily Tante, Drag queen et militante, Éric Arassus, Président de la Fédération Sportive LGBT+, Étienne Jeannot – Jeanne, Artiste gay non binaire, modèle, drag, seul·e en scène, impro, Eva Vocz, Chargée de plaidoyer d'Act Up-Paris et travailleuse du sexe, Fanny Baklouti, Bureau de la commission LGBTQIA+ d’EELV, Fatima Daas, Autrice, Flavien Mourlam, Agent commercial SNCF, délégué syndical SUD-Rail, Fred Bladou, Activiste sida et drogues,

Gabrielle Richard, Sociologue du genre, Gérald Kurdian, Musicien·ne, Gianfranco Rebucini, Chargé de recherche au CNRS et militant queer, Guillaume Durand, Secrétaire régional adjoint d’EELV Île-de-France et adjoint à la Maire du 14ème arrondissement de Paris, Habibitch, Artiste et activiste, Hanane Ameqrane, Maman lesbienne de l'immigration et des banlieues, membre du réseau Marche Féministe Antiraciste, Sud éducation 93, Irene García Galán, Autrice et militante féministe, Ixpé, DJ & organisateur de soirée, Jakob The King, Drag king, Jean-Baptiste Lachenal, Bureau de la commission LGBTQIA+ d’EELV,

Jean-Luc Romero-Michel, Adjoint à la maire de Paris en charge des Droits Humains, de l’Intégration et de la lutte contre les discriminations, Jean-Marie Hupel, Militant EELV,

Jules Falquet, Professeure de philosophie à Paris 8, Juliet Drouar, Thérapeute, auteur, Lascar Wild, Drag king, Lewis Raclette, Drag king, Lexie Agresti, Militante et autrice, Lisa Granado, Artiste militante féministe, Louise Morel, Autrice,

M Alex Mahoudeau, Docteure en science politique, Mahaut, Humoriste, Marc-Antoine Bartoli, Militant et coordinateur prévention d'Act Up-Paris, Marguerin Le Louvier, Auteur, Martin Dust, Icône, Mathieu Magnaudeix, Journaliste, Co-Speakerine de Mediapart, Mathilde Forget, Autrice, Matthias Parveau, Conseiller fédéral EELV, Maxime Crosnier, Militant EELV, Minima Gesté, Drag queen, Mirion Malle, Autrice et dessinatrice, Nathan Boumendil, Activiste contre le Sida, Néo Gaudy, Syndicaliste et activiste transféministe, Nicolas Framont, Rédacteur en chef de Frustration Magazine, Océan, Réalisateur, Olga Volfson, Journaliste et militant·e LGBTQI+, Pablo Legasa, Premier danseur à l'Opéra National de Paris, Pablo Pillaud-Vivien, Rédacteur en chef de Regards, Paul B. Preciado, Philosophe, Philippe Mangeot, Enseignant et ancien président d’Act Up-Paris, PowerBeauTom, Drag king, Ray Goodspeed, Soutien international (Grande-Bretagne), membre de Lesbiennes & Gays Support the Miners 1984-85, Ruru Pepito, Pd militant,

Sam Bourcier, sociologue, activiste queer et transféministe,

Samuel Vétier, Syndicaliste CGT Paris 5/6, Sarah Persil, Vice-Présidente de Région Bourgogne Franche Comté et co-responsable de la commission LGBTQIA+ d’EELV, Sarah Roubach, Militante Génération.s LGBTI, Sébastien Tüller, Militant LGBTI+, Sergueï, Drag king, Shammy des Vices Junior, Drag king, Snake Ninja, Artiste danseur et influenceur queer, Soa de Muse, Artiste multidisciplinaire, Stéphane Gérard, Cinéaste, Tal Madesta, Journaliste et auteur, Tanguy Martinière "Lapop Lexomil", Comédien, drag queen, militant à Act Up Paris, Thomas Salgado, militant syndical CGT, Transterror, DJ, Veronica Noseda, Militante féministe lesbienne, Wendy Delorme, Autrice, Yohann Diard, Délégué CGT, membre de la direction du Syndicat CGT des cheminots de Versailles.









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